À l’instar du milliard et quelques musulmans du monde, les sénégalais célèbrent, ce dimanche 10 juillet 2022, l’Eïd El Kébir communément appelé la Tabaski. Fêtée dans la division comme d’habitude (une exception sénégalaise devenue la règle), la commémoration du sacrifice d’Abraham est marquée cette année par une crise économique post-Covid 19. Celle-ci, dont le monde se remet difficilement, est exacerbée par la guerre russo-ukrainienne et ses conséquences sur l’économie mondiale : menace de pénurie sur certaines denrées de base, flambée des prix dans tous les secteurs et dans tous les coins du globe. Une conjoncture internationale durement ressentie par les gorgorlous sénégalais qui sont pourtant à mille lieues de Kiev, théâtre des opérations Russes.
Dans les foirails et louma (marchés hebdomadaires), le mouton du sacrifice a été hors de prix pour la majorité des salariés et la totalité des smigards (personnes payés au Smig) qui ont dû batailler ferme avec les Téfankés (nom donné aux courtiers de moutons) afin de repartir avec un ovin à sacrifier, histoire de sauver les apparences. A côté de l’achat du mouton à des prix excessifs (à partir de 150 000 F CFA, soit plus du double du Smig qui est de 63 000 F CFA), les poches des pères de familles sénégalais ont été durement éprouvées par la flambée des prix (provoquée par certains spéculateurs, Ndlr) de certaines denrées comme l’oignon, la pomme de terre, l’ail qui alourdissent l’ardoise très salée du reste.
Une campagne électorale en mode Tabaski
Autre particularité : le lancement de la campagne électorale pour les législatives du 31 juillet prochain se fera en mode Tabaski. En effet, les hommes politiques plongeront, en Caftan trois pièces et sans transition, dans la grande foire électorale dont le coup d’envoi sera donné ce dimanche à minuit. La tension qui a jalonné le processus électoral dévoile déjà les prémices d’une campagne tendue entre une opposition incarnée par la coalition Yewwi Askan wi qui garde toujours en travers de la gorge, l’irrecevabilité de sa liste de titulaires.
Les traditionnelles déclarations d’après prière serviront à coup sûr de prétexte pour les différents leaders politiques de lancer officieusement la campagne avant la lettre. On s’achemine donc vers une Tabaski politiquement fiévreuse. Puisse la Baraka de l’Eïd décrisper la situation politique pour des joutes électorales transparentes et sans heurts. Déwéneuty !
Dans les foirails et louma (marchés hebdomadaires), le mouton du sacrifice a été hors de prix pour la majorité des salariés et la totalité des smigards (personnes payés au Smig) qui ont dû batailler ferme avec les Téfankés (nom donné aux courtiers de moutons) afin de repartir avec un ovin à sacrifier, histoire de sauver les apparences. A côté de l’achat du mouton à des prix excessifs (à partir de 150 000 F CFA, soit plus du double du Smig qui est de 63 000 F CFA), les poches des pères de familles sénégalais ont été durement éprouvées par la flambée des prix (provoquée par certains spéculateurs, Ndlr) de certaines denrées comme l’oignon, la pomme de terre, l’ail qui alourdissent l’ardoise très salée du reste.
Une campagne électorale en mode Tabaski
Autre particularité : le lancement de la campagne électorale pour les législatives du 31 juillet prochain se fera en mode Tabaski. En effet, les hommes politiques plongeront, en Caftan trois pièces et sans transition, dans la grande foire électorale dont le coup d’envoi sera donné ce dimanche à minuit. La tension qui a jalonné le processus électoral dévoile déjà les prémices d’une campagne tendue entre une opposition incarnée par la coalition Yewwi Askan wi qui garde toujours en travers de la gorge, l’irrecevabilité de sa liste de titulaires.
Les traditionnelles déclarations d’après prière serviront à coup sûr de prétexte pour les différents leaders politiques de lancer officieusement la campagne avant la lettre. On s’achemine donc vers une Tabaski politiquement fiévreuse. Puisse la Baraka de l’Eïd décrisper la situation politique pour des joutes électorales transparentes et sans heurts. Déwéneuty !
17 Commentaires
Volai414
En Juillet, 2022 (09:17 AM)DE LA TABASKI, ON PEUT APPRENDRE ÉNORMÉMENT
Des souvenirs de mon enfance, c'était le seul jour où l'on ne prononçait pas le mot « crise » qui n'existait déjà pratiquement pas dans notre langage.
On peut dire qu'au Sénégal les échelles de valeurs ont flambé dans tous les domaines. Jusqu'à mon adolescence, la tradition était de s'offrir des quartiers de mouton, entre familles et amis, le jour de Tabaski. Maintenant, c'est carrément des moutons qu'on offre, peu importe à qui et surtout avec quel argent. Sur cette tradition, quelqu'un m'a vraiment marqué et j'aimerai un jour raconter notre histoire à ses petits-enfants. C'était un ami de mon père sur lequel je n'ai jamais mis un visage. Tout ce que je peux dire, c'est que de tous les amis de mon paternel (et il y en avait beaucoup!) c'était celui que je trouvais le plus intelligent et surtout le plus humain. Chaque Tabaski, je devais parcourir, sous un soleil brûlant, les 3 à 4 km qui séparaient nos deux maisons pour lui amener le morceau de viande que mon père avait prélevé pour lui. Quand j'arrivais dans sa maison qui était d'une propreté rare, c'était toujours sa femme qui m'accueillait pendant que le vieux se reposait dans sa chambre. La dame lui disait qui était là et pourquoi. Il coupait sa petite sieste, m'envoyait un mot de « kaal » de cousinage sans sortir de la chambre et cela me faisait plaisir au point de me faire oublier la chaleur que je trouvais injuste. J'avais aussi toujours droit à un pot d'eau fraîche et une pièce de monnaie qu'il me faisait remettre par son épouse. Contrairement aux autres adultes, j'avais le sentiment que ce couple aimaient les enfants et les respectaient. Ce que je ne comprenais vraiment pas à l'époque, c'est que je repartais dans l'autre sens avec un morceau de viande pour mon père ! Je me disais, en silence, qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans la tête des adultes et que si chacun gardait son quartier de viande, je n'aurais pas à me farcir des kilomètres sous un soleil de plomb. J'adorais quand même l'exercice car c'était un moment de réconciliation entre des adultes et moi. Il faut dire que j'étais un tantinet caractériel et les adultes ne supportaient pas mes humeurs. Maintenant que je suis vieux, j'ai compris que ce truc qui semblait ne pas tourner rond dans la tête des deux amis s'appelait l'amitié vraie et sincère, devenue rare aujourd'hui. Cet ami de mon père, je n'ai aucun souvenir de son visage mais je garde de lui un beau et impérissable souvenir. J'espère qu'aujourd'hui ils fêtent la Tabaski ensemble au paradis, entourés de leurs épouses, nos mamans et de leurs proches. Il ne manquerait que le petit garnement pour transporter les quartiers de viande, mais il n'est pas trop pressé pour les rejoindre.
Chaque Tabaski, je faisais mon baalou akheu et là je vous raconte les souvenirs d'un gamin qui n'a pas oublié. C'est parce que j'en ai gros sur la patate, à l'égard du peuple sénégalais qui ne fait plus attention à ses enfants. Déwénati Khaleyou Sénégal, Baal lèn gnou akheu yèn khaleyi. Maneu baal naa lèn akheu. Yalla nagnou Yalla boolé baal, khaleyi.
Julio_parigot
En Juillet, 2022 (11:13 AM)Merci pour votre belle histoire qui nous replonge tous dans les beaux moments de cette belle fête de Tabaski qui jadis était attendue avec impatience par tous et en particulier par les enfants. Nous sommes devenus des parents et chacun de nous a gardé dans un coin de sa "tête" un beau souvenir d'enfance de cette fête.
C'était une belle occasion de retrouvaille, de pardon, de renouvellement de l'amitié et de la fraternité vis à vis de ses proches.
Aujourd'hui, malheureusement cette fête a pris une autre tournure.
Nous devons tous nous battre pour retrouver et conserver nos belles valeurs que nous ont légué nos parents et ancêtres et que nous devons transmettre à nos enfants, autrement notre génération aura failli à sa noble mission.
Déwenati !!!
Reply_author
En Juillet, 2022 (13:24 PM)Reply_author
En Juillet, 2022 (13:27 PM)Yaag tee weer
Boytown
En Juillet, 2022 (09:22 AM)La majorité de la population Sénégalaise sort endettée de ces fêtes. Toutes les familles ou presque, vivent au dessus de leurs moyens. Chacun veut se montrer et montrer aux autres qu'il a quelque chose de plus . Du m'as-tu-vu à tous les coins de rue.
La Tabaski ne dure même pas une journée entière. On se lève de bonne heure, on lave les moutons, on prépare les ustensiles de cuisine, on prend sa douche, on porte son boubou du jour, on va à la mosquée, on revient, on tue le mouton, on passe à la grillade, on s'empiffre. Et voilà l'après midi c'est fini.
Est-ce que cela vaut toutes ces dépenses inutiles là ? Toute cette pression que nous nous imposons ? Même Dieu ne nous l'a pas demandée ! Sénégalais poukeuréé mooleen sonal.
Plus on est pauvres, plus on veut prouver qu'on a quelque chose. C'est aberrant à la limite.
Vivez en fonction de vos moyens et vous serez heureux et épanouis toute votre vie.
Reply_author
En Juillet, 2022 (10:39 AM)Tabaski 2023 Sera Pire !
En Juillet, 2022 (16:30 PM)Macky Dégage
En Juillet, 2022 (09:25 AM)Redacteur En Chef
En Juillet, 2022 (09:31 AM)France Dégage De L'afrique
En Juillet, 2022 (09:31 AM)Pitié 3e Mandat Arrive.
En Juillet, 2022 (16:42 PM)Amsa
En Juillet, 2022 (09:52 AM)Les Senegalais sont tres fatigues, cependant les membres du Regime en place, son gouvernement et son cortege de flatteurs pensent autrement.
Penurie Merco Ou 2cv?
En Juillet, 2022 (17:01 PM)Ngagne
En Juillet, 2022 (12:13 PM)Mois D'août Sept Octo Noirs
En Juillet, 2022 (17:39 PM)Bonne fête de Aid El Fitr
Le sénégalais est resté attaché au partage. Ça aide contrairement aux autres pays voisins ou africains.
Tout le monde où presque a pu fêter malgré la crise économique mondiale.
Quand l'argent circule plus vite, c'est aussi bon pour l'économie du pays.
Deweneti. Bal lountey akh bou bakh
Anonyme
En Juillet, 2022 (14:22 PM)Quantbusiness
En Juillet, 2022 (17:54 PM)Participer à la Discussion