Le chef de l’Etat est attendu à Louga où il présidera, le 20 décembre, la réunion décentralisée du Conseil des ministres, après Saint-Louis, Kaolack, Ziguinchor et Diourbel. La veille, le Premier ministre, Abdoul Mbaye, et les membres du gouvernement prendront part au Conseil interministériel. L’eau, l’électrification rurale et les voies de communication font partie des doléances des populations de la région.
L’arrivée du chef de l’Etat et la tenue des Conseil interministériel et décentralisé, mercredi et jeudi, suscitent beaucoup d’espoirs pour les populations de la région de Louga. Ces dernières ont exprimé leurs attentes. Leurs préoccupations sont surtout liées à l’eau, à l’électrification rurale, aux voies de communications, au financement de projets pour les jeunes et les femmes, au renforcement des infrastructures sanitaires, scolaires, sportives et culturelles. Elles ont beaucoup insisté sur le développement de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche, du tourisme et de l’artisanat.
Selon Samba Kanté, président de la communauté rurale de Nguer Malal et président départemental et régional des présidents de Conseil rural, les questions de l’eau, d’électrification rurale et les voies de communication figurent en bonne place dans les préoccupations des populations du département de Louga. Selon lui, ces infrastructures de base sont essentielles pour pouvoir espérer le développement de cette région. Au-delà de ces infrastructures, il a estimé que dans une zone agro-sylvo-pastorale, il faut des forages agropastoraux, valoriser le Lac de Guiers et le bas-Ferlo qui traverse une bonne partie de la région. Aussi, Samba Kanté a insisté sur la valorisation des potentialités qui se trouvent dans les Niayes. Le président de la communauté rurale de Keur Momar Sarr, Dioumorou Kâ, veut la résolution du problème de l’eau auquel les populations des villages traversés par la conduite du Lac de Guiers sont confrontées. Selon lui, il est inacceptable que l’Usine de Keur Momar Sarr ravitaille en eau Dakar et laisse en rade ces populations. Me Amadou Kâ, responsable à Linguère a, d’abord, rappelé les efforts inestimables que le président de la République, Macky Sall, a fait dans le domaine de l’élevage avec surtout la mise à la disposition des éleveurs de suffisamment d’aliments de bétail. Il a bon espoir que le gouvernement trouvera une solution aux problèmes de l’élevage et de l’agriculture. Aussi, a-t-il mis l’accent sur la réouverture du Lac de Guiers pour que les vallées fossiles soient inondées pour desservir le département de Linguère, au grand bonheur des éleveurs.
Saluant la démarche de rupture introduite par le président de la République, Macky Sall, Mbaye Kébé, responsable à Kébémer, a souligné que le gouvernement doit aller dans le sens de la valorisation des potentialités agro-sylvopastorales, du développement de la pêche et du maraîchage, du renforcement des adductions d’eau, des pistes de production, des infrastructures de stockage. Il a indiqué que la région de Louga pourrait être érigée en marché régional pour les produits agricoles et de maraîchage. Membre de la maison des éleveurs de Louga, Samba Sow dit Bathiel est d’avis qu’il faut davantage renforcer le secteur de l’élevage à Louga, une région à vocation agropastorale. Pour lui, il s’avère nécessaire d’augmenter les moyens humains (les agents d’élevage) et le budget du ministère de l’élevage pour véritablement booster ce secteur dans la zone sylvopastorale. Il a déclaré que les promesses seront tenues au grand bonheur de la région de Louga.
Saluant les actions déjà faites par le gouvernement, Samba Bâ a tenu à dire que les éleveurs ont confiance en leur ministre de tutelle, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, pour le développement de ce secteur. Selon lui, Louga n’a pas encore une salle de spectacle digne de ce nom. Aussi, a-t-il évoqué les problèmes relatifs au chômage des jeunes, aux infrastructures scolaires et sportives. La dame Adja Mame Coumba Ndiaye de Coki, responsable départementale des femmes de l’Apr, a bon espoir que toutes les promesses seront tenues.
Mettant l’accent sur les problèmes auxquels les femmes sont confrontées, elle a insisté sur le financement des projets, le renforcement des structures sanitaires et du personnel de santé, le matériel d’allègement des travaux de la femme comme les moulins à mil, les décortiqueuses à mil…
Vaste mobilisation pour accueillir Macky Sall
Les responsables et militants de l’Apr de la région de Louga veulent réserver un accueil exceptionnel au chef de l’Etat, Macky Sall, mercredi prochain.
Les préparatifs pour l’accueil du chef de l’Etat, Macky Sall, vont bon train à tous les niveaux. Du côté de l’Apr, le coordonnateur régional a sonné la mobilisation, samedi, pour qu’un accueil exceptionnel soit réservé au chef de l’Etat, Macky Sall, attendu dans la capitale du Ndiambour, mercredi, dans l’après-midi, la veille du Conseil des ministres. La grande salle du complexe Serigne Sam Mbaye s’est avérée trop petite pour contenir tous les responsables venus des trois départements de la région.
A cette occasion, le coordonnateur régional de l’Apr, Mberry Sylla, a lancé un appel pour la remobilisation des troupes « pour que le président Macky Sall sache que Louga est derrière lui ». Aussi a-t-il signifié qu’ils vont se mobiliser avec tous les membres de Benno bokk yaakaar pour que cet accueil connaisse un grand succès.
Après avoir rappelé que le président Macky Sall accorde une attention particulière à Louga, Mberry Sylla a déclaré qu’il a bon espoir que les cadres de Louga seront davantage responsabilisés par le président Sall. Sur les attentes des populations, il a dit haut et fort que durant des décennies, Louga a été laissée en rade. Et d’ajouter que « Macky Sall, « le sauveur », va ficeler un programme pour la région de Louga ».
Selon lui, le président de la République vient de doter 20 forages à réaliser, en 2013, dans la zone sylvo-pastorale où il y a un manque criard d’eau.
Au cours de cette rencontre, il a annoncé que les populations de Keur Momar Sarr seront dotées d’eau, le bitumage des routes Louga-Potou, Louga-Keur Momar Sarr, Louga-Dahra, Louga-Ndoyène. Il a aussi fait noter que la sécurité sera renforcée et qu’un 2ème hôpital ou un 2ème centre de santé sera construit à Louga. De plus, il a déclaré que le ministre de la Jeunesse a promis le financement des projets pour les jeunes et les femmes, ajoutant que la formation sera prise en compte.
Une région à vocation agropastorale
Erigée en région en 1976, Louga est une zone à vocation essentiellement agropastorale et, dans une moindre mesure, de pêche. Aussi, cette région, peuplée de 880.482 habitants, a une longue tradition culturelle.
La région est composée de trois départements (Louga, Kébémer, Linguère). Elle compte 7 communes, 11 arrondissements et 48 communautés rurales. D’après les dernières statistiques de 2011, la région est peuplée de 880.482 habitants, soit une densité de 35,4 habitants/km2. Les femmes constituent la majorité de la population (51%) et les jeunes de moins de 20 ans représentent près de 55%. L’Islam est la religion de la quasi-totalité de la population (plus de 98 %). Deux principales ethnies à savoir les Wolofs et Peuls peuplent la région et cohabitent avec des Maures et des Sérères. La région de Louga connaît d’importants mouvements de population avec la migration intra-régionale et l’émigration internationale. Les migrations internes se font sous plusieurs formes. Force est de constater qu’il y a un fort taux d’exode rural qui est la cause d’une situation économique rurale difficile et de l’accélération de l’urbanisation des villes. De plus, il existe la transhumance des Peuls et le dépeuplement de certaines zones au profit des localités religieuses comme Darou Mousty et Touba. Concernant la migration internationale, la région de Louga en est un porte-étendard, sachant que 7,6% des émigrés sénégalais sont originaires de Louga. La région présente un relief plat avec quelques formations dunaires, surtout à l’Est. Elle se caractérise par ses vocations agricoles et pastorales, mais aussi par la dégradation de son environnement. Par suite d’une combinaison de phénomènes naturels et des actions anthropiques sur le milieu, l’espace connaît une dégradation sans cesse croissante. En effet, depuis plus de deux décennies, la région de Louga reçoit de faibles précipitations variant entre 200 et 500 mm avec une inégale répartition spatio-temporelle. On dénombre quatre zones éco-géographiques relativement homogènes à savoir le vieux bassin arachidier, la zone des Niayes, la zone sylvo-pastorale, la vallée du bas Ferlo.
Une zone à vocation agropastorale
La région de Louga est une zone à vocation essentiellement agropastorale. En effet, l’économie régionale dépend de l’agriculture et de l’élevage et, dans une moindre mesure, de la pêche insuffisamment exploitée. Louga est également une région de longue tradition culturelle. Cependant, la régression de la qualité des sols, l’insuffisance du matériel agricole et les aléas climatiques influent beaucoup sur les rendements des cultures pluviales. Ceci constitue un facteur de promotion du maraîchage qui se développe au niveau des cuvettes des Niayes et des terroirs de Keur Momar Sarr et, depuis peu, au niveau des points d’eau. En raison de l’appartenance d’une grande partie de son territoire (65%) à la zone sylvo-pastorale, l’élevage reste l’une des activités maîtresses de la région. Il occupe, avec l’agriculture, plus de 80 % de la population. Il est de type extensif avec la disponibilité de parcours naturels et l’existence de forages pastoraux.
Le secteur secondaire, quant à lui, connaît des difficultés structurelles avec la fermeture d’unités industrielles, même si, par ailleurs, l’artisanat jouit d’une réputation dans le domaine de la menuiserie, de la tapisserie, de la confection de chaussures, de la poterie, d’objets d’art et d’instruments de musique... Le commerce connaît un essor certain, notamment au niveau des matériaux de construction. D’autres activités de services, nées des nouvelles technologies (cybercafés, services de bureautique) émergent et occupent une bonne partie des jeunes. Selon les données sur la pauvreté, la région figurait parmi les plus pauvres (55% des ménages urbains et 67,5% des ménages ruraux, (d’après Esps 2006) du pays. Mais, selon les résultats préliminaires de l’enquête de suivi de la pauvreté publiés en 2012 (Esps II, 2010-11), Louga est la 2ème région la moins pauvre du Sénégal (26,8%), après Dakar (26,1%). Ce bond extraordinaire serait lié, entre autres, au développement de la filière laitière (insémination artificielle, mini-laiteries) surtout dans le département de Linguère, à la présence de projets et programmes (Pvm, Lux-dev, Pndl, Plan), mais aussi à l’apport considérable de ses fils émigrés.
Des difficultés dans le secteur secondaire
Sur le plan social, selon les résultats de l’enquête village de 2009, l’indice global (ou indice composite) d’accès aux services sociaux de base en zone rurale est estimé à 350 dans la région de Louga. Ce qui la classe au 2ème rang national, même si, par ailleurs, il y a eu un accroissement substantiel de l’indice entre 2000 et 2009, soit 80,4%. Le taux d’accessibilité aux services sociaux de base est de 70%, c’est-à-dire que 70% de la population rurale de la région ont accès aux services sociaux de base. Cette situation a connu une amélioration depuis lors, suite aux réalisations de l’Etat, des collectivités locales et des différents partenaires. L’analyse suivant les départements laisse apparaître des disparités criardes en défaveur de Linguère notamment, où l’indice global est estimé à 150 contre 400 pour Louga et Kébémer. Ainsi, 30% seulement des populations rurales du département de Linguère ont accès aux services sociaux de base, alors que les proportions sont de 80% pour Louga et Kébémer.
En définitive, force est de constater que la région de Louga se singularise principalement par une vocation agro-sylvo-pastorale, un environnement fortement dégradé, un accès difficile à l’eau potable, une forte propension de sa population active à l’émigration, un déséquilibre marqué dans l’installation des infrastructures et équipements collectifs, un enclavement assez marqué des zones de production et de certains établissements humains, l’existence et l’engagement de plusieurs projets et programmes de développement, une densité de population encore faible estimée à 35,4 habitants / km² en 2011.
La région joue aussi un rôle non négligeable dans l’économie nationale : 2e rang dans la production maraîchère, 3e région en matière d’élevage de bovins après les régions de Tambacounda et de Saint-Louis (y compris la région de Matam), 2e rang derrière la région de Tambacounda pour les petits ruminants, 6e rang en matière de pêche, un rayonnement culturel de portée internationale.
4 Commentaires
Boy Louga
En Décembre, 2012 (08:36 AM)Anonyme
En Décembre, 2012 (11:36 AM)Palay Ndour
En Décembre, 2012 (12:30 PM)Anonyme
En Décembre, 2012 (12:42 PM)Participer à la Discussion