Avec la crise qui touche la plupart des Sénégalais, les femmes ne se font plus entretenir par les hommes. Il y a un rush dans les marchés et la majorité des filles font leurs achats avec leurs propres moyens. Mais à côté d’elles, d’autres filles s’adonnent au «Mbarane», une pratique qui consiste à avoir plusieurs amants qui subviennent à ses besoins financiers, pour s’en sortir.
En cette chaude matinée de mercredi, le marché des Hlm est pris d’assaut par un monde fou composé pour la plupart de femmes. Beaucoup d’entre elles sont venues faire leurs emplettes pour préparer laKorité. Tissus, chaussures, sacs et accessoires. Tout y passe. Mais à la question de savoir où ces demoiselles trouvent-elles cet argent, les réponses sont diverses. Khadidja Ndiaye, ménagère de profession, se confie : «Je n’ai pas besoin d’être entretenue par un homme pour subvenir à mes besoins. Quand un garçon te donne de l’argent, il attend toujours quelque chose en retour. Je pense que le Mbarane est encouragé par les parents, car ces derniers ne demandent pas souvent à leurs filles d’où provient l’argent qu’elles utilisent.» Un avis partagé par Mlle Adja Dia, couturière : «Seul le travail paie. Je ne compte pas sur les hommes.» N’ayant pas de copains, elle a toujours réussi à s’en sortir seule. Selon elle : «Les hommes ne sont pas dignes de confiance.» Même si cette attitude est la meilleure à adopter, certaines filles ne la respectent pas. Le manque de moyens oblige beaucoup d’entre elles à faire du «Mbarane» pour satisfaire leurs besoins. C’est le cas de B.D qui trouve que «la pratique du Mbarane est rentable». Son copain lui remet de l’argent en période de fête. Ce qui lui permet d’acheter tout ce dont elle a besoin. Mais cela, elle le met sur le compte de l’amour qu’il dit éprouver pour elle. Toujours selon elle, leur relation est des plus sérieuses et qu’un mariage pourrait bien s’en suivre, sous peu de temps.
M.L.S, quant à elle, est une mère-célibataire qui se fait entretenir par son copain. «C’est normal pour un homme d’aider financièrement la fille avec qui il sort», dit-elle. Ces affirmations sont battues en brèche par Condy Guèye, étudiant et commerçant à ses heures perdues : «Je ne donnerai mon argent qu’à celle que je prendrai pour épouse. Les femmes ne sont plus fidèles de nos jours, elles peuvent avoir deux, voire plusieurs amants rien que pour se faire des sous.» Pour certains, le «Mbarane» est une forme déguisée de prostitution. Khalifa Guèye abonde dans le même sens : «J’ai remis de l’argent à ma copine pour qu’elle puisse préparer sa fête. Mais, en retour, elle devra accepter de faire tout ce que je lui demanderai en intimité.»
Vouloir vivre au-dessus de ses moyens oblige beaucoup de filles à sombrer dans le gouffre du «Mbarane». Et le plus grave est qu’une fois qu’on rentre dans ce domaine, il est très difficile d’en ressortir. L’habitude étant une seconde nature, c’est ce qui fortifie le taux élevé de relations adultérines que l’on constate de nos jours à Dakar.
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Anonyme
En Mars, 2016 (21:45 PM)Participer à la Discussion