COLLECTE ET TRANSFERT DES ORDURES À DAKAR - Le comportement des populations incriminé

La capitale sénégalaise est sale du fait, entre autres, des comportements -- sales -- de ses habitants, a soutenu, vendredi, Mbakhane Fall, conseiller en management de qualité totale. « Dakar est sale, parce que peut-être les habitants de Dakar sont sales par eux-mêmes'', a dit Mbakhane Fall, convaincu que ‘'si chacun (...) se préoccupait de soigner son environnement immédiat, bien entendu, globalement tout serait propre''.

‘'Enlever les ordures c'est une très bonne chose, faire en sorte qu'il y ait moins de saletés c'est encore mieux'', a-t-il encore souligné dans un entretien diffusé sur la Radio Futurs médias (RFM, privée). L'insalubrité à Dakar est le fait de ‘'facteurs multiples'', dont l'exode rural puisque, a expliqué le conseiller selon qui, ‘'les gens qui viennent à Dakar pour au moins cinquante pourcent ne sont pas préparés à vivre dans les grandes métropoles''.

C'est ainsi que l'individu qui n'est pas habitué à la vie citadine ‘'quand il a fini de boire son sachet d'eau, sa banane ou sa mangue, (...) la jette tout de suite dans la rue'', a noté Mbakhane Fall, non sans relever que cette attitude ‘'n'est pas pour améliorer les choses''.

‘'Les gens doutent'' sur la capacité d'une nouvelle agence à gérer éventuellement les ordures, car depuis une décennie ‘'plus cela change, plus c'est la même chose'', a-t-il constaté, en se demandant si les autorités s'attaquent au problème ‘'à la racine''. M. Fall a dit avoir évoqué, par le passé, ces différents points dans une lettre adressée au maire de la ville, Pape Diop. Y a-t-il un ‘'bilan de ce qui s'est passé à partir d'un projet qui a été concocté avec des objectifs précis ?'', s'est demandé le conseiller, avant d'ajouter : ‘'j'ai l'impression que l'on joue plutôt au sapeur pompier, avec des coups de poing par ci, par là''.

‘'Ce n'est pas permis'', a-t-il martelé, estimant qu'avec les compétences disponibles sur place ‘'on devait arriver à quelque chose''. Pourtant, a expliqué M. Fall, le maire de Dakar avait, en son temps, répondu à sa correspondance ‘' d'une manière très positive'', en lui demandant de prendre contact avec ses services concernés. Cela avait été fait, mais n'a jamais été suivi d'une deuxième audience ‘'pour concrétiser quoi que ce soit'', a-t-il rappelé.

En guise de solution, M. Fall a préconisé que les Sénégalais ‘'apprennent à être propres'', non sans souligner que ‘'c'est une question de prise de conscience''. ‘'On peut être pauvre, mais il n'est pas permis d'être sale, ce n'est pas une prédestinée'', a-t-il fait remarquer. ‘'Tout le monde peut être propre, il suffit simplement de vouloir et de décider'', a-t-il poursuivi, avant de mentionner que c'est ‘'d'abord'' une ‘'question d'éducation''.
Toutefois, arriver à éduquer la population pour l'amener à adopter un certain comportement, n'intervient ‘'pas demain la veille ‘', même si ‘'ce n'est pas impossible'', estime le conseiller en management de qualité. ‘'Il faudrait que tout le monde s'y mette'', a-t-il poursuivi, relevant que ‘'80 à 90 pour cent'' des ordures à Dakar sont constituées d'emballages en plastique.

D'où la responsabilité, selon lui, de certains industriels et fabricants à l'endroit desquels il a suggéré qu'ils récupèrent ces emballages en employant des jeunes qu'ils vont motiver, sous la forme d'une ‘'participation responsable''. Les distributeurs ont aussi leur part de responsabilité, dans la lutte contre l'insalubrité, a par ailleurs indiqué le conseiller tout en se demandant : ‘'pourquoi ne responsabiliserions-nous pas chaque exploitant de commerce par rapport à son environnement immédiat ?''.