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CITE POLICE - Priés de quitter leurs maisons : Les habitants toujours dans la galère

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CITE POLICE - Priés de quitter leurs maisons : Les habitants toujours dans la galère

Les policiers et leurs familles vivant à la Cité police ne dorment plus tranquillement, ces derniers temps. Pourquoi ? L’Etat leur avait donné un délai pour quitter les lieux, pour les besoins d’une réfection. Malgré la date butoir fixée par le gouvernement, certains sont toujours restés. Ainsi, ils vivent dans la tourmente et le souci de trouver, un jour, un logement à Dakar pour se recaser. Tout cela dans des conditions déplorables liées à une insalubrité notoire.

«Nous ne refusons pas de quitter, mais nous ne savons pas encore où aller». C’est le cri lancé par certains policiers trouvés, mardi, devant la grande porte de la Cité Police. Mais, ces policiers, malgré l’ultimatum qu’on leur avait donné, ne comptent pas quitter de sitôt. Selon eux, le général Mamadou Niang, ministre de l’Intérieur d’alors, leur avait demandé de ne pas quitter sans s’assurer d’un logement.

Il est 10 heures 30 dans cette cité. Devant la porte, quatre policiers discutent à voix basse, comme s’ils ne veulent pas être entendu. Tout près d’eux, un nettoyeur essaye de rendre propre cette rue qui débouche sur la Corniche-ouest, où le bruit des engins des chantiers de l’Anoci ne cesse de monter. Aucun signe qui montre que les occupants doivent, aujourd’hui, quitter ces lieux. Chacun vaque, tranquillement, à ses occupations. «Il paraît qu’on doit vous déloger aujourd’hui ?», leur lance votre serviteur. «Tu viens de nous l’apprendre», répondent-ils en chœur. Comme si ces policiers n’attendaient que cette question pour manifester leur ras-le-bol. Ainsi, ils déversent leur colère sur les autorités gouvernementales. «Je trouve anormal qu’on nous déguerpisse sans pour autant nous reloger. Tous les autres corps bénéficient de faveur. Seul le nôtre est lésé. Ils ne sont pas responsables, ces autorités. Pourquoi autant d’acharnement sur le corps policier ?», s’interrogent-ils sous le sceau de l’anonymat.

ODEURS NAUSEABONDES ET VETUSTE DES BATIMENTS

Ces policiers, qui disent être contre cette mesure prise par le gouvernement du Sénégal, démentent, formellement, les informations, qui font état de leur refus de quitter cette cité. Ils jurent par tous les saints qu’ils veulent quitter, mais ne trouvent pas encore de solutions. A l’intérieur de la cité, des ordures s’entassent dans la vaste cour. Ces ordures se mélangent avec des eaux de pluies et des eaux venant de certaines fosses septiques pleines, rendant ainsi l’environnement insalubre. Ici les conditions de vie sont déplorables. La promiscuité est telle qu’on croirait être dans les squatters parisiens qu’occupent les immigrés clandestins en France. Difficile d’y rester sans se boucher les narines. L’odeur est nauséabonde, et la vétusté des bâtiments ne laisse pas croire que des êtres humains vivent ici. Les fenêtres détruites font penser à des locaux abandonnés depuis belle lurette. A côté des eaux usées, des enfants jouent, tranquillement, ignorant certainement les risques qu’ils courent. «Vous avez vu comment il est difficile de vivre dans cette insalubrité. Ce n’est pas parce que nous voulons rester, mais nous sommes en train de chercher un lieu où nous recaser. Mais, c’est difficile d’en trouver. Vous savez, ici, la location est tres chère et dépasse même ce que nous gagnons par mois et nous sommes tous des pères de famille», explique l’un d’eux sur un ton désespéré. «Depuis qu’elles (les autorités) nous ont sommés de quitter, on ne nous assure plus l’hygiène et l’éclairage fait encore défaut», renchérit-il.

LES COMMISSAIRES TOUJOURS SANS LOGEMENT

Une fois déguerpis, ces policiers n’espèrent plus revenir. «Les autorités nous disent que c’est pour réfectionner les bâtiments. Ce n’est pas vrai. Elles veulent construire ici autre chose et nous laisser à notre sort. On avait délogé les commissaires qui habitaient dans le troisième bâtiment, sous prétexte qu’on le réfectionnait. Mais, cela fait trois ans et jusqu’à présent rien. Ils continuent de payer le loyer dans certains quartiers de Dakar», informe un autre. Ici les trois quarts sont partis et le reste dit attendre les mesures d’accompagnement promises par l’Etat. Certains ont quitté dans des conditions déplorables. «J’ai un collègue qui a amené sa famille chez ses beaux-parents. Un autre a emprunté un magasin pour y mettre ses bagages, en attendant de trouver un endroit où mettre sa femme et ses enfants», ajoute-t-il.

Si les habitants de la Cité Police ne savent plus à quel saint se vouer, leurs voisins de la rue 6 de la Médina trouvent leur délogement normal. Aby Thiam, la cinquantaine, est assise sur une chaise blanche, une table. Des cacahuètes renseignent déjà sur ses occupations. Elle est vendeuse. Aby Thiam ne voit pas d’inconvénients au fait que ces policiers quittent, momentanément, ces lieux. «Je crois que c’est une bonne chose, le fait qu’on réfectionne ces bâtiments. Les policiers doivent accepter et chercher quelque part un logement, le temps qu’on termine les travaux. Moi-même, j’ai ma fille qui logeait là-bas, mais elle a quitté le dimanche et loge maintenant aux Parcelles assainies», informe-t-elle. Mamadou Diouf, tailleur, approuve, mais avec beaucoup de réserve. «J’ai peur qu’on réfectionne la (cité) pour la donner à d’autres qui ne le méritent pas. Au début on avait fait de même pour les commissaires de polices qui habitaient dans l’autre bâtiment mais, jusqu’à présent ils sont laissés à eux-mêmes. Et, certains qui ne peuvent pas trouver une maison à Dakar se sont rabattus sur les régions alors que leur lieu de travail est à Dakar», indique-t-il.  



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