Les Chantiers de la ville de Touba, financés à hauteur de 100 milliards sur une durée de 05 ans, risquent de traîner. Les ouvriers qui y travaillent sont dans tous leurs états, car ils déplorent leurs conditions et les faibles salaires qu'ils perçoivent à la fin de chaque mois.
Au lancement des Chantiers de la ville de Touba, nombreux ont été les jeunes qui ont exulté, car croyant à l'époque avoir aperçu le bout du tunnel. Quelques mois se sont écoulés, et ces mêmes jeunes se sont fait une autre religion sur les travaux. Loin d'être une oasis pour les ouvriers, les travaux de Touba ressemblent à tous les autres chantiers du Sénégal ; où l'exploitation du personnel est une règle d'or de gestion. C'est contre ce fait que des jeunes qui ont réussi à se faire embaucher dans les chantiers, crient leur désolation et leur colère face à la situation qu'ils vivent. Laissés à eux-mêmes, sans défense, face à des Chinois qui se tuent à la tâche afin de débarrasser le plancher au plus vite. Mor Talla Guèye, ouvrier, explique leur calvaire, "nous faisons chaque jour plus de 12 heures de temps dans les chantiers. Le rythme de travail est effréné ; on nous impose de trottiner chaque instant ; il n'y a pas de pause il n'y a rien". Et tout cela pour des salaires dérisoires, dit-il, "chaque journée, nous percevons 2700 francs CFA seulement. Ce qui fait 81.000 francs par mois". Une situation que beaucoup n'ont pu supporter, et ont préféré tout bonnement claquer la porte. "Plus de 60 pour cent des ouvriers ont abandonné pour aller chercher ailleurs", révèle Mortalla. Le plus inquiétant, selon toujours notre interlocuteur, c'est le silence complice des autorités qui regardent la situation sans réagir. D'où leur ferme volonté de se faire entendre en initiant une marche dans les tout prochains jours. D'autres jeunes de Touba sont également remontés contre les autorités en charge des travaux de Touba. Car, à les en croire, "beaucoup d'ouvriers habitant Touba ont été laissés en rade dans le choix des personnes devant intégrer les chantiers. A notre place, les Chinois importent de la main-d'oeuvre étrangère". Moins de trois mois après la disparition de Serigne Saliou Mbacké, les travaux qu'il avait initiés pour la ville sainte connaissent leurs premières convulsions. Les responsables de Hénan Chine, face au défunt khalife, avaient pourtant rassuré qu'aucune exploitation ne serait faite ; et même, ils lui avaient présenté un barème de paiement que lui même et beaucoup d'autres personnes avaient approuvé à l'époque. Pour exemple, un chauffeur de benne devrait toucher au minimum 175.000 francs CFA. Aujourd'hui, le khalife disparu, les promesses sont jetées dans les poubelles. Les Chantiers si chers à Serigne Saliou pourraient en prendre un sacré coup
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