La police, ne pouvant rien faire contre lui, n’a pu que rapporter les faits au procureur de la République, tout aussi désarmé. En 2010, l’ex-consul d’Italie au Sénégal avait été épinglé par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) pour trafic de visas Schengen et de blanchiment d’argent. Plus de 2 milliards avaient été trouvés dans un compte bancaire ouvert au nom de sa compagne.
À défaut de pouvoir inquiéter le diplomate, sa compagne avait payé les pots cassés. Sur décision du tribunal correctionnel de Dakar, le compte bancaire en question a été bloqué et les biens de la dame (des immeubles) saisis. En 2009, c’est l’ex-ambassadeur du Portugal à Dakar, Antonio Montenegro, qui a été éclaboussé par un scandale sexuel. Il avait transformé les locaux de cette chancellerie en un lupanar.
Un vigile sénégalais, excédé par la horde de Sénégalaises qui se livraient à une prostitution dans l’enceinte de cette ambassade, avait fini par dénoncer l’ambassadeur.Hors de nos frontières, des diplomates sénégalais et des membres de leurs familles se sont également signalés de fort mauvaise manière. En mai 2003, le filsde l'ambassadeur du Sénégal à New Delhi a cogné la tête de son chauffeur sur l’asphalte après une altercation. Dilawar (c’est le nom de chauffeur) a fini par passer de vie à trépas, mais le fils du diplomate s’en est tiré à bon compte.
En octobre de la même année, un diplomate sénégalais en service au Brésil avait été déclaré persona non grata au pays de Lula Dasylva. Il traficotait avec des hommes d’affaires qu’il aidait à acquérir des véhicules sans payer des taxes. Tous ces «malfaiteurs» ont un dénominateur commun : ils sont protégés par l’immunité diplomatique. Une sorte de parapluie qui leur permet de semer le bordel dans les pays où ils sont amenés à servir, sans être inquiétés le moins du monde.
En effet, l’immunité était censée permettre aux diplomates d’assurer l’accomplissement efficace des fonctions et des missions qui leur sont dévolues en tant que représentants des États. Ainsi, elle couvre les délits, les erreurs et errements commis par un diplomate dans l’exercice de ses fonctions. Ce qui fait que même en cas de crime, blanchiment d'argent, cette immunité ne peut être levée qu’avec l'autorisation du pays dont l'agent diplomatique ou l’ambassadeur assure la représentation.
Ce n’est qu’après l’autorisation du Premier ministre, contresignée par le ministre des Affaires étrangères, que le diplomate fautif, déclaré persona non grata, pourra être expulsé dans son pays d'origine avec sa famille. Encore que, dans la majorité des cas, il s’en sort avec une mise à pied, mais n’est jamais poursuivi. C’est dommage que des voyous de la pire espèce profitent de ces failles pour commettre impunément leur forfaiture.
3 Commentaires
Diam
En Février, 2011 (12:32 PM)Au
En Février, 2011 (14:02 PM)Ouzin_ba
En Février, 2011 (15:11 PM)Participer à la Discussion