Mercredi 24 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

CASAMANCE : La vue renaît à Youtou, Effock et Djirak

Single Post
CASAMANCE : La vue renaît à Youtou, Effock et Djirak

Enclenchée par le gouvernement de l’alternance sur l’étendue de la Casamance naturelle, la reconstruction des localités meurtries par le conflit armé dans la partie méridionale du Sénégal est devenue plus qu’une réalité. C’est le cas dans la communauté rurale de Santhiaba Manjack, une circonscription qui regroupe aujourd’hui les villages riverains de la frontière avec la Guinée-Bissau, dans la forêt de la basse Casamance, au Sud du département d’Oussouye.

Effock, Youtou, Djirack, entre autres villages de la zone, sont en train de renaître de leur cendre à la grande joie des autochtones déplacés au plus fort de la crise en Casamance. Un peu partout, grâce à une action combinée de l’État du Sénégal et de ses partenaires au développement comme la coopération allemande dans la région Sud, des projets et des infrastructures sont en train de sortir de terre dans tous les secteurs de la vie socio-économique. Reportage.

Évoquer le nom d’Effock, Youtou ou Djirack en Casamance renvoie aussitôt les esprits à ces localités de la région Sud du Sénégal réputées difficiles à cause du préjudice qu’elles ont subi durant les moments forts du conflit en Casamance. Tellement la destruction a été incommensurable sur le terrain. Populations, bétails, habitats voire même l’impénétrable forêt de la basse Casamance n’ont pu résister sous le poids de la crise et des affrontements armés dans cet espace communautaire jadis grenier de la Casamance des rizières. Aujourd’hui, avec le contexte de reconstruction en cours dans le cadre du processus de paix enclenché depuis 2000 par l’État et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) sur le terrain, nombre de localités sont en train de retrouver leur lustre d’antan. C’est le cas à Youtou, Effock et Djirack, entre autres, dans la Communauté rurale de Santhiaba Manjack, au fin fonds de la forêt de la basse Casamance à quelques encablures de la frontière avec la Guinée-Bissau. En effet, en empruntant la piste sinueuse et cahoteuse du parc de basse Casamance lors d’une descente de terrain effectuée dans la zone, on était loin d’imaginer, en dépit des mains amicales et rassurantes des rares soldats de l’armée sénégalaise encore maintenus dans les postes d’observation qui jalonnent le secteur, que ces localités réputées difficiles, il y a quelques années seulement, sont en train de renouer avec le cours normal de la vie. Le processus de retour des populations déplacées a fini de rassurer nombre de sceptiques.

De la Guinée-Bissau en Gambie, en passant par certains quartiers de la banlieue dakaroise si ce n’est à Ziguinchor, les campagnes de sensibilisation entreprises à l’endroit des déplacés et autres réfugiés de la zone ont fini de porter leurs fruits. Le retour des autochtones de la communauté rurale est devenu une réalité, a rassuré le président du Conseil rural de Santhiaba Manjack, M. Séni Diatta. Ce mouvement soutenu par l’État et ses partenaires au développement se traduit aujourd’hui par une politique de reconstruction des maisons et de réhabilitation ou de construction de nouvelles infrastructures socio-économiques au bénéfice des masses populaires. Un peu partout, sur l’étendue de la Communauté rurale, des infrastructures sociales de base et des projets sont sortis de terre. À Youtou et à Effock, les personnes retournées ont déjà bénéficié d’un complexe socioculturel réceptionné depuis septembre 2004 grâce à un concours de l’ancien Programme national d’infrastructures rurales (Pnir). Cette infrastructure, véritable bijou aux yeux des populations locales, fait aujourd’hui la fierté du Conseil rural de Santhiaba Manjack. En effet, il sert non seulement de locaux provisoires au collège d’enseignement moyen en cours de construction à Youtou, mais abrite en son sein un atelier de formation des filles-mères sans maris en teinture, en couture et en transformation de fruits locaux, entre autres métiers. Depuis sa création, une quarantaine de filles de la zone ont pu bénéficier des services de Rita Diédhiou, la maîtresse des lieux. Cette dame qui a choisi de mettre fin à son séjour dakarois pour se mettre au service de ses sœurs est en train de contribuer ainsi à la réinsertion des déplacés et également à la relance des activités génératrices de revenus dans le Santhiaba Manjack. Les efforts de l’État et de certains partenaires au développement évoluant en Casamance comme le Programme d’appui au développement socio-économique pour la paix en Casamance (ProCas) de la coopération allemande au Sénégal ont été également ressentis dans le domaine de la santé.

En effet, après avoir réalisé plusieurs postes de santé et des maternités à Youtou, Effock, Essaout, la Coopération allemande a entrepris un vaste programme de formation des comités locaux de gestion de santé pour mettre fin à la léthargie qui les caractérise un peu partout dans les collectivités locales de la région. Ceux de l’espace communautaire de Santhiaba Manjack ont pu bénéficier d’un renforcement de capacités en matière de santé communautaire, de politique des soins de santé primaires et des stratégies de pérennisation conformément à la politique de transfert de compétences arrêtée par l’État, entre autres modules retenus par les responsables du centre régional de formation de santé de Ziguinchor.

La reconstruction a été également visible dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture et des infrastructures marchandes.

Si Essaout a fini d’étrenner son marché hebdomadaire, des villages comme Djirack, Youtou et Effock ont renoué avec le maraîchage dans des blocs communautaires. Il en est également des infrastructures sociales de base qui se sont affaissées sous le poids de la crise dans la zone. On peut citer, entre autres, les établissements scolaires, les puits et les digues anti-sel dans les rizières de Youtou et d’Effock grâce à l’appui du Procas en Casamance.

Sur le plan social, le processus de retour des populations déplacées, entamé depuis 2000 et soutenu par la reconstruction des maisons, bénéficie désormais d’un appui de la part de l’État du Sénégal. En effet, par le biais de l’Agence nationale pour la relance des activités socio-économiques en Casamance (Anrac), l’État est en train de couvrir certaines maisons construites en banco à Youtou et Effock. Cette phase-test de couverture des maisons conduite par l’Anrac et certains partenaires au développement pourrait toucher dans les mois à venir l’ensemble des villages de la communauté rurale, selon M. Séni Diatta, président du Conseil rural. Autant d’efforts qui, sans nul doute, contribueront à convaincre davantage les milliers de déplacés de la localité qui hésitent encore à effectuer le mouvement inverse vers leur terroir d’origine pour le remettre définitivement sur les rails du développement durable.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email