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CASAMANCE - Détention de leaders du Mfdc en Gambie : Aliou Tine s’implique pour leur libération

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CASAMANCE - Détention de leaders du Mfdc en Gambie : Aliou Tine s’implique pour leur libération

Les conditions carcérales des responsables du Mfdc ne sont pas rassurantes. C’est l’avis du secrétaire exécutif de la Raddho. Aliou Tine a décidé de travailler à une libération de Abdoulaye Diédhiou, Magne Diémé et compagnie. Il invite, d’ailleurs, la diplomatie sénégalaise à œuvrer dans ce sens pour sauver le processus de paix en Casamance.

La libération d’une vingtaine de membres du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) détenus en Gambie reste une priorité pour la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho). Le leader de cette Ong, Aliou Tine, l’a dit, hier, au micro de la radio Première Fm. «Nous allons prendre des initiatives dans les meilleurs délais pour aller en Gambie, pour tenter de faire libérer des membres du Mfdc qui sont détenus là-bas», annonce M. Tine. «Ils (Ndlr : les membres du Mfdc incarcérés) vivent dans des conditions extrêmement difficiles, des conditions pratiquement inhumaines. Ça fait pratiquement des mois que nous avons réagi pour demander la libération de certains leaders. Certains sont des leaders du Mfdc comme Abdoulaye Diédhiou, Magne Diémé, qui sont détenus depuis très longtemps dont on n’a vraiment pas de nouvelles et dont les familles vivent dans des conditions extrêmement difficiles», informe le secrétaire exécutif de la Raddho. Ce dernier qui soutient avoir informé les autorités de l’Etat du Sénégal de cette situation préoccupante, est d’avis qu’il «est absolument nécessaire pour l’Etat du Sénégal d’entreprendre dans les meilleurs délais une action diplomatique de nature à faire libérer les membres du Mfdc qui sont détenus depuis des mois en Gambie, sous le prétexte qu’ils auraient participé à la tentative de coup d’Etat du commandant Ndur Cham. Il n’y a aucune preuve qui permet de l’établir.»

Dans les rangs du Mfdc, on n’attend rien des autorités sénégalaises. Abdou Elinkine Diatta, porte-parole dudit mouvement, indique qu’ils sont en train de chercher «les causes des arrestations de nos membres» avant de lâcher : «Nous avons même des émissaires qui sont en train de faire des enquêtes. Si un membre du Mfdc commet une faute dans un pays quelconque ; que ça soit au Sénégal ou en Gambie, nous prenons le temps d’y voir clair avant d’agir. Nous n’agissons pas à l’aveuglette. Donc, par rapport à cela, nous avons des émissaires qui font le suivi.» M. Diatta rappelle, tout au plus, que certains de ses camarades avaient été arrêtés par la Guinée-Bissau -les années précédentes- qui les avait transférés au Sénégal sans aucune réaction de désapprobation ou d’indignation de la part des autorités sénégalaises. Ces militants interpellés en Guinée-Bissau avaient, au passage, pour noms : Libert, Patrice Maloun et Ampakine. D’ailleurs, ce dernier, selon les dires du porte-parole du Mfdc, Abdou Elinkine Diatta, «est mort dans les géoles sénégalaises».

Revenant sur l’importance que revêt la libération des responsables du mouvement irrédentiste casamançais incarcérés en Gambie, le secrétaire exécutif de la Raddho pense que «le fait que ces leaders soient détenus contribue à créer l’impasse dans les négociations de paix». «Je ne vois pas comment on peut discuter de la paix sans quelqu’un comme Abdoulaye Diédhiou du Front Nord, qui est, quand-même, l’héritier spirituel de feu Sidy Badji et, même, Magne Diémé», a encore soutenu Aliou Tine. «Il est indispensable, aujourd’hui, pour que la paix puisse régner en Casamance, pour qu’on puisse engager le processus de paix, que ces gens soient dehors, qu’ils soient libérés», rabâche en guise de forte conviction M. Tine.

Par ailleurs, le leader de la Raddho a abordé la question du mutisme du gouvernement sénégalais qu’il dit ne pas comprendre. «Nous savons très bien que les relations entre Banjul et le Sénégal ne sont pas des meilleures. Mais, nous estimons, aujourd’hui, pour que le processus de paix avance, il faut que la diplomatie sénégalaise prenne des initiatives pour que ces gens-là soient libérés», suggère Aliou Tine.

 



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