Ibrahima Thiaw contemple depuis une plage de Dakar les îles qui bordent la capitale du Sénégal. Avec sa petite équipe de plongeurs, l'archéologue s'apprête à partir à la recherche d'épaves gisant, il en est certain, à quelques encablures de la plus célèbre d'entre elles, Gorée, symbole de la traite négrière.
????????Sénégal: au large de l'île de Gorée, une équipe d'archéologues ratisse les fonds marins à la recherche d'épaves de navires d'esclaves #AFP pic.twitter.com/Sgvibtme9q
— Agence France-Presse (@afpfr) 17 août 2017
Du 15e au milieu du 19e siècle, des milliers d'esclaves africains ont transité par cette minuscule île située à cinq kilomètres à peine de Dakar, avant d'entreprendre une épouvantable traversée vers les Amériques.
Ils y servaient de main-d'oeuvre forcée dans les plantations, tandis que les navires repartaient vers le Vieux continent la coque remplie de coton, de sucre ou de tabac.
?
Selon l'archéologue sénégalais, trois navires négriers au moins, la "Nanette", la "Bonne Amitié" et le "Racehorse", ont disparu au large de Gorée au 18e siècle.
Retrouver ces épaves permettrait de recueillir de nouvelles données scientifiques sur le "commerce triangulaire" - on estime à un millier le nombre de navires négriers ayant fait naufrage entre l'Afrique et l'Amérique mais très peu d'épaves ont jusqu'ici été découvertes.
Mais cela permettrait aussi d'aborder une question encore largement taboue au Sénégal, selon le chercheur.
"Des stigmates de l'esclavage (persistent) dans notre société moderne. Il y a encore des populations qui sont désignées esclaves. Certaines d'entre elles diraient même avec fierté: +Oui, je suis esclave+", affirme Ibrahima Thiaw.
"Il y a au Sénégal un silence autour de la question. Les temps sont mûrs pour que nous apprenions à nos étudiants et à nos enfants à respecter les gens de statuts différents ou considérés comme inférieurs", ajoute-t-il.
Or, le passé du Sénégal "repose ici", quelque part entre Dakar et Gorée, explique M. Thiaw après avoir parcouru quelques milles à bord d'une chaloupe à moteur en compagnie d'une demi-douzaine de membres de son équipe, composée notamment d'étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Vêtu d'une combinaison de plongée, l'archéologue au physique de déménageur vérifie une dernière fois son magnétomètre, qui lui servira à repérer les objets échoués sur le fond marin, puis disparaît sous les vagues vert-foncé de l'Océan atlantique.
Une demi-heure plus tard, c'est la déception: "Nous avons trouvé une grande épave de navire moderne. Ce n'est vraiment pas ce que nous cherchons", explique M. Thiaw, le visage dégoulinant encore d'eau de mer.
Contacté par les Américains
Spécialiste reconnu des conditions de vie des esclaves à Gorée, l'archéologue, chercheur à l'Université de Dakar, a été contacté il y a trois ans par deux institutions américaines: le Service des parcs nationaux des Etats-Unis et le Musée national pour l'histoire et la culture afro-américaine.
Les deux organisations, accompagnées de partenaires américains et sud-africains, cherchaient à l'époque un nouveau point de chute en Afrique de l'Ouest pour leur projet "Epaves de négriers" (Slavewrecks en anglais). Le Sénégal était tout désigné puisqu'une présence occidentale est signalée sur ses côtes depuis le 15e siècle au moins.
Les membres du projet se sont chargés de former les archéologues sénégalais à l'archéologie sous-marine, une pratique récente dans ce pays situé à la pointe occidentale de l'Afrique, et de fournir le matériel nécessaire.
Auparavant, elles avaient déjà participé à la création de centres de plongée sous-marine au Mozambique et en Afrique du Sud. Dans le cadre de ces projets, les archéologues avaient pu remonter à la surface des vestiges --dont des chaînes-- du "Sao Jose Paquete de Africa", un négrier portugais ayant chaviré au large du Cap avec sa "cargaison humaine" à bord.
Acte fondateur de la modernité
Si les Européens ont joué un rôle majeur dans la traite en lui donnant une dimension intercontinentale, les populations arabes et d'Afrique subsaharienne y ont également participé en leur pourvoyant hommes, femmes et enfants faits prisonniers.
M. Thiaw déplore le manque de fonds disponibles pour ses recherches sous-marines et la frilosité face à ce sujet dans son pays, alors que de nombreux Afro-Américains se penchent sur leurs racines africaines en se rendant notamment à Gorée, à l'instar de l'ancien président américain Barack Obama en 2013.
Plus largement, la traite concerne l'Humanité tout entière, estime-t-il. "Dans l'océan, les esclaves ont été formatés pour devenir un autre peuple, adapté à d'autres conditions. La traite des esclaves est l'acte fondateur de notre modernité, faite au départ de violences infligées aux Africains."
8 Commentaires
Anonyme
En Août, 2017 (16:20 PM)Anonyme
En Août, 2017 (16:32 PM)Anonyme
En Août, 2017 (16:37 PM)Anonyme
En Août, 2017 (17:28 PM)Senenmut
En Août, 2017 (18:25 PM)Anonyme
En Août, 2017 (19:57 PM)my senegalese brothers and sisters
Be careful of what you are taught to believe in the school system .
I can force myself to understand that people forced to teach you what you need "to know" are not responsible for any mistake. They just obey orders of higher hierarchy! Am i lright?
Si on vous force à croire que la terre est ronde, je ne pense pas que vous ayez le choix de réciter autre chose au risque d'être sanctionné. Vous n'avez pas le choix dans ce cas.
Even if my words couldn't change nothing, let me tell you you something new on Gorée true story.
Before there is that quote:
"????????Sénégal: au large de l'île de Gorée, une équipe d'archéologues ratisse les fonds marins à la recherche d'épaves de navires d'esclaves #AFP pic.twitter.com/Sgvibtme9q
— Agence France-Presse (@afpfr) 17 août 2017"
The sentences quoted above show without any room of doubt the will of french and other european descent so to say archeologists to associate, to reduce severely Gorée with a past of slavery.
To give credit to french language, le mensonge n'a que trop longtemps duré. Il est grand temps de passer auc choses sérieuses.
To recall briefly the words quoted above " Goree is the symbol of slavery ".
Am i quoting the words of true scientists or is that the sentence of slanderers polluting the world of african story?
This is a terrifying lie which i have heard and noticed since the primary school.
Enough is this lie to associate Gorée with the symbol of Slavery.
This assertion is a unworthy of people calling themselves scientists of any institution.
I would undestand head teachers who recognize their limitations upon such stupid matter:
Goree = symbol of slavery. But i could no longer support nor allow anybody calling himself great teacher to perpetuate that intentional lie. From now on, that will be a bitter pill to swallow.
This assertion is no longer true and raise up the limitations of people calling themselves "scientifiques de haut niveau".
There in this common site, i challenge any serious archeologist or historian to prove that Goree is confined to the symbol of Slavery.
The true story of Gorée is far beyond the utterly colonial lies professed since the 16th century and largely taught in senegalese schools in particular.
Gorée is no longer the symbol of slavery.
Long before, the pratice of slavery, Gorée has a long background of glorious story.The last of which i will not say much more. Enough is said upon that matter.
I challenge anybody to prove the contrary that Gorée is confined to the symbol of slavery,
and i will make flying around the skyscraper!
Seroiusly, either french, and other commoner know little things about Gorée history or they utterly recount lies!
Le mensonge n'a que trop duré sur la vraie histoire de Gorée.
Arrêterez de raconter des mensonges sur l'histoire de l'histoire.
Vos commentaires son trop réducteurs. Et montrent ou votre ignorance ou l'étendue de votre entêtement à perpétuer le mensonge colonial qui réduit le noir à un passé d'esclave.
Gens de Gorée, vous ne pouvez pas continuer à, accepter de vous rattacher à un passé d'esclaves, au point que "certains de mauvaise foi" écrivent :
""????????Sénégal: au large de l'île de Gorée, une équipe d'archéologues ratisse les fonds marins à la recherche d'épaves de navires d'esclaves #AFP pic.twitter.com/Sgvibtme9q
— Agence France-Presse (@afpfr) 17 août 2017"
N'avez-vous jamais songé au fait que l'histoire que l'on vous pousse à croire sur Gorée vous réduit psychologiquement à néant dans votre objectif d'être maître de vous-mêmes.
Bref, Gorée est bien plus que le symbole de l'esclavage... Je n'en dirai pas plus que çà.
Ceux qui savent se taisent.
Wakh bi dièkh na!
Anonyme
En Août, 2017 (09:09 AM)Anonyme
En Août, 2017 (10:25 AM)Participer à la Discussion