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Au garage Serigne Mourtala, c’est «Ila Touba» à tout prix

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Au garage Serigne Mourtala, c’est «Ila Touba» à tout prix

Au garage Serigne Mourtal des Parcelles Assainies, les candidats pour le Magal ont le choix entre bus, taxis, «cars rapides», «Ndiaga Ndiaye», camions, fourgonnettes… Il y en a pour toutes les bourses. Reportage.

Le lieu grouille de monde. Ici, des marchandages entre vendeurs et acheteurs, là, des échanges, parfois drôles parfois musclés, entre voyageurs et apprentis de cars de transport en commun. Des fidèles assis à même le sol, d’autres couchés sur leurs bagages attendant un véhicule pour Touba.

À moins de 48 heures du Magal, prévu ce mercredi, le temps presse au «Garage Serigne Mourtala Mbacké», sis à l’unité 7 des Parcelles Assainies de Dakar. Taxis, bus, «cars rapides», «Ndiaga Ndiaye», camions, fourgonnettes…, sont positionnés pour la capitale du mouridisme. Il y en a pour toutes les bourses, mais pour chaque moyen de locomotion les prix ont flambé par rapport aux tarifs habituels. Forte demande oblige.

La loi de l’offre et de la demande

Aliou Ndiaye, la trentaine, est à la recherche d’un taxi pour ses sœurs qui doivent se rendre à Touba. À la vue d’un «Jaune-Noir», il se précipite vers la portière avant passager. Occupé ! Une dame confortablement installée lui apprend que les autres places, vides, sont réservées.

Aliou ne démord pas. Il court vers un autre et interpelle le chauffeur : «Vous allez à Touba ?/ Oui, mais à 2 heures du matin.» Il consulte sa montre, qui affiche 20 heures. Six heures d’attente supplémentaires !

Alors qu’il n’a pas encore pris sa décision, un coxeur lui propose un troisième taxi à 10 mille francs Cfa la place et prêt à prendre la route. Il soupire, grommelle quelques instants avant de lâcher : «Enfin, j’ai trouvé une voiture pour mes sœurs.»

«Pata», un autre jeune coxeur, allure de sumotori, suit la scène. Il explique que dans ce garage, c’est la règle de la libre concurrence.

Il détaille : «Ici, c’est chez le marabout, il y a de la place pour tout le monde. Personne ne commande personne. Nous sommes tous sur un même pied. C’est la loi de l’offre et de la demande. N’importe quelle voiture apte à aller à Touba, est la bienvenue. Si le propriétaire ne peut pas négocier directement avec le client, il s’attache nos services pour le faire à sa place.»

Méfiez-vous des apparences

À côté des taxis, les «cars rapides» s’offrent aux clients. Ils sont plus nombreux. Plus habitués à rouler dans la capitale et sa banlieue, les «Jaune-Bleu» profitent du Magal pour doper leurs chiffres d’affaires en effectuant de l’interurbain. Pour les emprunter, il faut débourser juste 4000 francs Cfa. Un tarif nettement plus abordable que pour les taxis, mais avec moins de confort et aucune garantie de sécurité.

Pourtant, la plupart scintille. Mieux que les bus, taxis et «Ndiaga Ndiaye». Mais, méfiez-vous des apparences ! La majorité de ces véhicules ont fait un tour chez le taulier et le peintre pour sauver les apparences. Rien que pour le Magal. S’ils avaient passé une visite technique rigoureuse, beaucoup seraient recalés.

La preuve : «Depuis 20 ans, je fais Touba-Dakar-Touba pour le Magal, se présente un chauffeur ayant requis l’anonymat. La majeure partie des accidents ne sont pas causés par le sommeil ou le non-respect du Code de la route, comme on veut nous le faire croire. Souvent, la faute ce sont ces voitures bonnes pour la fourrière, comme ces ‘cars rapides’, mais qui sont retapées à l’approche du Magal et mises en circulation entre Dakar et Touba. Celles-ci roulent sans de bons freins et sans lumière quelques fois.»

Dans de telles conditions, il vaut mieux prendre le bus ou les «Ndiaga Ndiaye», si on n’a pas les moyens de se payer un taxi. Certes, le confort et la sureté ne sont pas toujours au rendez-vous avec ces types de véhicules, mais, d’après les connaisseurs, les risques sont amoindris.  Il faut débourser 5000 francs Cfa pour une place dans les «Ndiaga Ndiaye» et 1000 francs de plus pour voyager en bus, plus confortable.

Tous les moyens de locomotion sont bons

Mais à côté de ces moyens de locomotion «classiques», d’autres, moins conventionnels pour le transport interurbain de passagers se positionnent pour Touba. Il s’agit de fourgonnettes, de camions et de «taxis bagages» qui ne paient pas de mine, mais qui mènent une concurrence féroce aux bus, taxis et «cars rapides». Leur principal avantage comparatif demeure leurs prix défiant toute concurrence. Ceux-ci n’excèdent pas 4000 francs.

Et pour ceux qui n’ont pas de quoi se payer un billet de transport pour Touba, il y a une solution. Certains bienfaiteurs affrètent des véhicules, souvent des bus confortables, pour le Magal. Les pèlerins qui le désirent peuvent y prendre place sans bourse délier.

Seule contrainte : se lever de bonne heure et savoir prendre son mal en patience. Comme Oumou Barry : «Je suis dans ce garage depuis ce matin, confie cette jeune fille, la vingtaine. Je n’ai rien mangé. J’attends les bus des bienfaiteurs pour faire mon premier Magal à Touba. J’en entends toujours parler, je veux découvrir.»

Chamsdine Sané

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