Après l’agression de Ndiaga Seck, agent de la société de gardiennage Sen sécurité, dans une agence de la société nationale de téléphonie, celle d’un autre agent en poste au Crédit mutuel de Ndoffane, qui a eu le visage fendu et la jambe cassée et l’agression mortelle d’un agent au Cap des biches, en 2005, les travailleurs des entreprises de sécurité qui ne savent plus à quel saint se vouer, crient au secours. Ils sont aujourd’hui tenaillés entre l’enclume des agresseurs, des voleurs et autres malfaiteurs et le marteau de leur employeur qui ne les assiste pas. ‘Les agents de sécurité sont régulièrement victimes de violence. Il y a des cas rendus publics, mais il y a aussi de nombreux cas passés sous silence. Nous en avons assez d’être pris pour cible, alors que la plupart d’entre nous ne bénéficient pas de primes de risques’, fulmine Isidore Coly, le secrétaire général du Syndicat autonome des gardiens et agents de sécurité du Sénégal (Sagas). ‘Prenons le cas de l’agent de sécurité qui a été blessé ; il n’a pas de couverture médicale, alors que l’entreprise prestataire de service verse à son employeur de l’argent pour la prise en charge des agents’, ajoute Isidore Coly. C’est pourquoi, il interpelle les employeurs, qui se font, selon lui, de l’argent sur le dos des agents, mais refusent de les assister quand ils sont malades, blessés ou quand ils ont maille à partir avec la justice, même dans l’exercice de leur fonction. Le secrétaire général du Sagas renseigne, en effet, que les deux agents qui avaient blessé un malfaiteur ont été arrêtés par la police puis traduits en justice. ‘Leur employeur ne les a pas assistés. C’est, finalement, le syndicat qui a commis un avocat pour prendre la défense des agents’, fait-il savoir.
D’autre part, Isidore Coly souligne que, malgré les risques que les agents encourent en assurant la sécurité des personnes et des biens, la plupart d’entre eux n’ont pas le droit de porter une arme et l’immense majorité ne bénéficient pas de primes de risques et autres primes de motivation. ‘Les propriétaires des agences de gardiennage ne sont intéressés que par l’argent. Ils ne se soucient pas de la sécurité de leurs employés’, peste-t-il. Et de prévenir : ‘Nous demandons aux propriétaires des agences de gardiennage d’agir s’ils ne veulent pas nuire à leur entreprise. Avec les salaires de misère qu’ils perçoivent, les agents ne vont plus risquer leur vie pour assurer la sécurité des biens des personnes’.
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