Cent vingt-huit villages de l’arrondissement de Fafacourou abandonnent la pratique de l’excision, des mariages forcés et précoces. Ils l’ont fait savoir, publiquement, au cours d’une cérémonie tenue ce dimanche 24 février 2013. Seulement, les anciennes exciseuses demandent des mesures d’accompagnement en vue de leur reconversion dans d’autres activités génératrices de revenus.
(Correspondance) - Situé à 45 kilomètres de Kolda, dans le département de Médina Yoro Foulah, le village de Fafacourou vient d’abriter, sous l’égide de l’Ong Tostan, une cérémonie portant sur l’abandon de l’excision, des mariages précoces et forcés. A cette occasion, 128 villages des communautés rurales de Badion et de Fafacourou ont pris, à travers une déclaration lue publiquement ce dimanche 24 février 2013, un engagement ferme d’abandonner ces pratiques sociales en présence des plusieurs personnalités religieuses, coutumières, politiques, administratives de ce département et d’une délégation de la Gambie ainsi que celle de partenaires au développement très engagés dans l’éradication de telles pratiques dont les méfaits sont décriés dans bon nombre de communautés. Seulement, la pratique de l’excision était, pour la plupart, des anciennes exciseuses des sources de revenus. C’est donc une nouvelle forme de vie qui commence pour elles avec cette nouvelle donne. Pour subvenir à leurs besoins, elles doivent, maintenant, se tourner vers d’autres activités génératrices de revenus. C’est pourquoi elles demandent à l’Etat ou aux autres partenaires des mesures d’accompagnement leur permettant leur reconversion dans d’autres domaines d’activités génératrices de revenus.
Selon une animatrice de cette Ong, Fatou Cissé, «l’utilisation du même couteau non stérilisé pour l’excision de plusieurs filles pouvait favoriser la transmission des maladies telles que le Vih/Sida entre ces dernières âgées entre 8 ou 9 ans». Non sans occulter les complications prénatales que rencontrent la majorité des femmes excisées. Pour le responsable régional de l’Unicef dans les régions de Kolda et de Ziguinchor, Emile Kodovi Edeh «le mariage précoce et l’excision constituent des pratiques néfastes parce qu’ils nuisent au développement de l’enfant et compromettent l’éducation, la scolarité et le développement physique et mental de l’enfant».
L’atteinte de ce résultat n’a été possible que grâce à une approche non coercitive à l’égard des populations et non critique des valeurs coutumières ancestrales. A cela s’ajoutent les discussions sur les droits humains. Celles-ci ont favorisé une prise de conscience de ces communautés de leur vécu quotidien. Ce qui a prévalu, durant tout ce processus, c’est le dialogue et la communication entre les différents acteurs. Sur le plan national, ces pratiques connaissent un net recule. Selon les statistiques issues des récentes enquêtes démographiques et de santé, 60 % des femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont été excisées affirment ne pas avoir fait subir la pratique à leurs filles âgées de 0 à 9 ans. En vue de mettre fin, définitivement, à ces pratiques, il urge, dès lors, pour l’Etat et ses partenaires au développement d’intensifier les campagnes d’information et de sensibilisation sur les méfaits de ces pratiques.
8 Commentaires
Baldé
En Février, 2013 (15:21 PM)Khady
En Février, 2013 (17:48 PM)Rubbish
En Février, 2013 (18:19 PM)?abdourrahmane
En Février, 2013 (19:54 PM)Usa
En Février, 2013 (22:55 PM)Alinom Di Attihom
En Mars, 2013 (17:49 PM)Enracinement
En Mars, 2013 (19:50 PM)Auxjoolas
En Mars, 2013 (06:22 AM)Participer à la Discussion