Senegal : Un gynécologue s’inquiète de l’évolution du cancer féminin

Dakar, 6 juin (APS) - Le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus sont en train d’atteindre des proportions de plus en plus élevées chez les femmes sénégalaises, a estimé Alassane Diouf, gynécologue au Centre hospitalier national de Pikine, dans la banlieue dakaroise.

A l’instar des pays en développement, le cancer féminin est devenu une maladie fréquente au Sénégal, a déclaré Dr Diouf qui a pris part lundi à Dakar à l’ouverture officielle d’un séminaire consacré à la chirurgie oncologique mammaire et pelvienne.

‘’Tous les ans, notre pays enregistre 30 nouveaux cas pour 100.000 femmes, ce qui est énorme’’, a indiqué le gynécologue dans un entretien avec l’APS, en marge de cette conférence organisée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

A la lumière de ces chiffres, a-t-il signalé, ‘’nous constatons que les incidences sont très élevées pour le Sénégal’’. ‘’Dans beaucoup de pays, surtout ceux développés, a-t-il relevé, c’est seulement deux nouveaux cas par an sur 100.000 femmes.’’

Comme à l’échelle mondiale, le cancer du sein et du col de l’utérus constituent l’une des principales causes de la mortalité maternelle au Sénégal, a déploré le gynécologue Alassane Diouf.

Tous les ans, il y a un demi-million de décès dans le monde, correspondant à une femme qui meurt du cancer toutes les deux minutes. Selon le docteur Diouf, 90% de ces femmes qui meurent du cancer sont repérées dans les pays en développement.

D’après les spécialistes, les perspectives sont alarmantes. ‘’Il y aura 75 millions de femmes atteintes de cancer en 2030 et 70% des décès maternels seront liés au cancer dans cette même période’’, a déclaré Marie Cauli.

Cette socio-anthropologue française mettant en lumière ses remarques introductives lors de la conférence inaugurale de l’atelier sur le cancer et la mortalité des femmes en Afrique.

La rencontre qui regroupe des universitaires d’Afrique et de la France afin de jeter les bases d’une formation des professionnels de la santé en vue d’éradiquer le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus dans les pays en développement, a rappelé Alassane Diouf.

Cet atelier interuniversitaire qui s’est ouvert lundi à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université de Dakar, se poursuit jusqu’au vendredi prochain.