APA – Dakar (Sénégal) Des intellectuels africains, avec à leur tête, le célèbre architecte sénégalais, Pierre Goudiaby Atepa, ont décidé de mettre en place un gouvernement virtuel de l’Union Africaine (UA), a déclaré M. Atepa, au cours d’une interview accordée samedi à APA.
Il consistera en un « Club des Intellectuels pour le Développement et l’Excellence (IDEE)», qui va débattre de choses intéressant le continent puisque « nous n’avons jamais voulu laisser le champ de la réflexion uniquement aux politiques ».
Ne voulant pas animer ce club des intellectuels sur le plan local, « j’ai voulu le faire sur le plan continental », a affirmé M. Atepa (qui signifie ’’bâtisseur’’ en diola, langue du sud Sénégal).
Ainsi, le ’’bâtisseur’’ du gouvernement virtuel de l’UA a ajouté être en train de « finaliser les termes de références avec des amis y compris des chefs d’Etat » pour concrétiser ce gouvernement.
«L’un des objectifs majeurs de ce club, c’est de mettre en place un gouvernement virtuel africain pour déjà baliser le terrain pour les chefs d’Etats qui n’arrivent pas à s’entendre sur ce qu’il faut faire », a expliqué M. Atepa
« Nous n’avons toutefois pas la prétention de faire mieux que les chefs d’Etat mais nous avons la prétention de savoir qu’entre intellectuels, c’est peut-être plus facile de se mettre d’accord qu’entre politiques», s’est-il empressé de préciser.
L’initiative qui cherche à « utiliser les moyens formidables que constituent les TIC pour enrichir les débats», vise à rassembler les intellectuels du continent autour des préoccupations essentielles du continent, qui sont les problèmes de pauvreté, d’énergie, de mal gouvernance, de corruption, de maladies, de chômage, d’émigration clandestine.
Ce gouvernement virtuel qui sera animé via internet, devrait compter, d’après la première charpente, une quinzaine de ministres – sur recommandation du président sénégalais Abdoulaye Wade- à raison de 3 pour chacune des cinq régions de l’Afrique (du nord, occidentale, de l’Est, centrale et australe).
«Nous demanderons aux Congolais, aux Nigérians, aux Ethiopiens, aux Gabonais, aux Sud-africains et autres de faire la même chose dans leurs pays respectifs », a souhaité l’architecte qui est connu pour son implication dans les idéaux et programmes de développement tant au Sénégal qu’en Afrique.
Des conseils des ministres virtuels seront organisés régulièrement sous forme de visioconférence, avec un blog pour chaque ministère.
Sur les blogs, des contributions venant des intellectuels seront recueillies et versées sur le compte du gouvernement continental dans les divers domaines, et, pour chaque gouvernement national « le chef de l’Etat en place en sera le président de la République », précise le concepteur du gouvernement virtuel.
Ce sera des ministères tournant ; pendant trois mois, quelqu’un qui est ministre de l’agriculture par exemple, peut passer à l’énergie ou autre.
«Ce sont des recommandations que nous allons adresser aux différents gouvernements (les vrais) mais pas forcément avec obligation pour les dirigeants de nous suivre même si nous leur demandons d’enrichir nos réflexions, de nous poser des questions, etc», a averti par ailleurs, M. Atepa.
Cependant, pour donner des ailes à leur IDEE, et amener les dirigeants à accorder quelque oreille à leurs propositions, les intellectuels comptent se battre pour une place d’observateur auprès de l’Union Africaine.
La formation d’un gouvernement de l’Union Africaine a été le seul point à l’ordre du jour du dernier sommet des chefs d’Etat organisé début juillet à Accra, au Ghana, sans qu’un accord ait été trouvé.
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