RISQUES DE POURSUITES CONTRE MACKY SALLLes "armes" du Président de l’Assemblée nationale

« Les limiers s’intéressent tout particulièrement à la gestion du Programme national de développement local (Pndl), un fonds de 100 milliards de francs Cfa confié à la Primature, mais aussi à deux biens immobiliers de l’ancien chef du gouvernement situés à Saly… et l’autre à Atlanta aux Etats-Unis », écrit Cheikh Yérim Seck, qui précise que les enquêteurs comptent utiliser le délit à la réglementation douanière pour inquiéter l’ancien Premier ministre Macky Sall. En effet, il indique que la maison du président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, à Saly aurait été construite avec du matériel importé. L’autre délit visé par le pouvoir, selon toujours M. Seck de « Jeune Afrique », serait l’enrichissement illicite, « car la demeure de Macky Sall d’Atlanta aurait été achetée avec des fonds dont la provenance reste mystérieuse ».

Réagissant sur les ondes de la Rfm, le Coordonnateur du Forum civil invite les Sénégalais à la prudence : « Il ne faut pas que les gens tombent dans le piège, comme ce fut le cas avec l’affaire Idrissa Seck. Que chacun s’en remette aux faits ». El Hadji Momar Samb du Rassemblement des travailleurs africains/Sénégal (Rta/S) abonde dans le même sens : « C’est un remake, avec le ridicule en plus. On n’a vu comment Idrissa Seck a été traité, lorsque Wade a voulu le liquider. C’est scandaleux de la part d’un État. Ce qui se passe n’est pas sérieux. C’est une large diversion. Pourquoi on ne recherche pas dans les biens du président de la République ? Ce régime-là mérite d’être rejeté à la mer ».

« Macky Sall est très à l’aise sur le terrain de l’enrichissement illicite », selon un de ses proches

Après les révélations faites par « Jeune Afrique » sur le patrimoine du président de l’Assemblée nationale, la réplique ne s’est pas fait attendre du côté d’un de ses proches qui apporte des éclairages sur l’appartement de Macky Sall à Houston et sa maison à Saly. Et c’est pour indiquer que l’ancien Premier ministre est « très à l’aise sur le terrain de l’enrichissement illicite ». Mieux, il invite la société civile à monter un collège pour enquêter et faire le parallélisme entre les biens acquis des personnalités les plus en vue et leurs revenus.

Les révélations faites par « Jeune Afrique » sur le patrimoine du président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, n’ébranlent pas outre mesure un de ses proches qui précise d’emblée que « Macky Sall n’a pas de biens qu’il cache » avant de rappeler que « dix ans avant l’alternance, Macky Sall, qui est sorti d’une grande école, travaillait comme cadre de haut niveau dans le secteur des hydrocarbures ». Notre interlocuteur souligne ainsi que « Macky Sall n’est pas quelqu’un qui a attendu l’Alternance pour accéder à un statut social aisé. Quand Macky Sall percevait un salaire de haut niveau, il n’avait pas 30 ans et il n’y avait pas encore l’Alternance. Donc, même si l’Alternance n’était pas intervenue, il pouvait avoir les biens dont il dispose ».

« Que les gens ne se trompent pas sur son silence »

S’agissant particulièrement de l’appartenant que le président possède aux Etats-Unis, ce proche du maire de Fatick précise que « l’appartement de Macky Sall, ce n’est pas à Atlanta, mais plutôt à Houston. Les conditions d’acquisition d’une propriété aux Etats-Unis sont beaucoup plus faciles qu’à Dakar. Même pour l’apport, c’est parfois moins important que l’apport que certaines sociétés demandent à Dakar. L’apport qu’il a payé est inférieur au prix d’un terrain dans la banlieue de Dakar et les échéances sont inférieures au prix de la location dans des zones comme Almadies ou Fann Résidence ». Poursuivant, notre interlocuteur révèle que « pendant les dix ans qui ont précédé l’Alternance, sa femme a vécu aux Etats-Unis. Et la procédure d’acquisition de l’appartement est antérieure à l’Alternance. Lorsque les formalités d’acquisition de la maison ont été bouclées, la première personne à qui Macky Sall en a parlé est le président Wade et il n’était pas encore Premier ministre. À l’époque, Karim Wade était son ami. Et, en tant qu’ami, il lui avait également montré les documents ». Pour ce qui est de sa maison à Saly, ce proche du président de l’Assemblée nationale soutient que « Macky Sall a bénéficié d’un bail de la Sapco et il n’est pas le seul. Il a engagé un entrepreneur et a mis deux ans pour boucler le financement de la construction ». Notre interlocuteur de cracher le feu sur les pourfendeurs de Macky Sall : « Cela n’a rien à voir avec certains immeubles de Dakar qui ont coûté 500 millions et qui ont été construits en quelques mois par des gens. Il y a juste dix ans, avant l’Alternance, ces gens-là ne travaillaient pas ou avaient des revenus très faibles. Ces personnes s’offrent aujourd’hui de grosses cylindrées à plus de 50 millions. Mieux, ces gens font des donations dont la valeur dépasse de loin le coût des biens de Macky Sall ».

Pour l’audit du patrimoine de certaines hauts responsables de l’Alternance

C’est pourquoi, revenant sur les éventuelles poursuites contre le maire de Fatick, il affiche la sérénité : « Macky Sall est très à l’aise sur le terrain de l’enrichissement illicite. Il est disposé dès demain à subir en premier l’épreuve de contrôle et de vérification de ses biens. Et que l’on rapporte cela à ses revenus depuis qu’il a commencé à travailler. Il voudrait, une fois son cas réglé, que l’on interroge les archives de la presse ces sept dernières années sur les donations publiques que des gens ont eu à faire. Et que l’on rapporte aussi ces donations aux revenus de ces derniers ». Prenant la société civile à témoin, il souligne : « Notre souhait serait que des organisations comme le Forum civil ou Transparency mettent sur pied un collège et qu’ils ciblent un groupe de personnes ayant exercé de hautes responsabilités durant l’Alternance pour les interroger sur leur patrimoine. Macky Sall ne fera pas partie des vingt hommes d’Etat du peloton de tête, alors qu’il devait faire partie du tiercé ». Aussi ce proche de l’édile de Fatick avertit-il : « Pour nous, le débat est très simple, Macky Sall est un homme politique qu’on a entraîné par la force sur le champ de bataille, et il se battra jusqu’au bout. Les bavardages, commérages et les fables visant à le distraire n’entameront pas sa détermination ». Avant de hausser le ton : « Que les gens ne se trompent pas sur son silence. C’est une option volontaire dans un combat où les enjeux sont pratiques et non théoriques ».