Il a fallu exercer une pression énorme pour que des autorités contractantes acceptent finalement de mettre à la disposition des auditeurs les documents nécessaires à la poursuite des investigations. Les plus récalcitrantes ont été Baïla Wane de la Lonase, Ndèye Khady Diop du ministère de la Femme et Aminata Samaké Sow de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpecpt).
Le travail des cabinets qui ont réalisé la deuxième phase des audits commandités par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) n’a pas été de tout repos. Des autorités contractantes ont usé de stratagèmes pour freiner l’ardeur des auditeurs. Trois structures publiques se sont illustrées dans cette « mauvaise volonté de fournir les documents exigés par les agents chargés de mener les investigations », confie-t-on.
Le cas le plus spectaculaire est, selon des membres de l’Armp, celui de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase). On rapporte que l’ancien directeur général de la société, Baïla Wane, a opposé « un refus catégorique de mettre à la disposition des auditeurs les documents relatifs à certains marchés et procédures de décaissement ». Si l’on en croit nos différents interlocuteurs, « M. Wane a clairement indiqué qu’il ne va pas coopérer pour ensuite essuyer les critiques comme cela a été le cas lors de la première phase des audits ».
L’ancien directeur de la Lonase n’a pas varié dans sa position de refus de permettre aux auditeurs de fouiller dans les comptes et les archives de la société. D’ailleurs, « ce n’est qu’après son départ que son successeur s’est résolu à ouvrir aux auditeurs les portes de la société », souligne-t-on. Cette position alors affichée par Baïla Wane n’est pas gratuite, analyse-t-on, car « au terme des investigations, il est révélé que cette société fait partie du lot des moins transparentes des 82 autorités contractantes visitées ».
Après Baïla Wane, le ministre d’Etat ministre de la Femme, Ndèye Khady Diop s’est aussi illustrée dans la « campagne de rétention de documents ». On souffle, d’ailleurs, « qu’il a fallu nombre de correspondances de relance pour que le ministère accepte enfin de se soumettre à l’exercice de vérification ». Selon des membres de l’Armp, cette « frilosité » du ministre d’Etat peut s’expliquer par le scandale alors soulevé par l’Armp dans le même département, alors dirigé par Awa Ndiaye. On se rappelle que le ministre Awa Ndiaye avait battu le record des écarts de gestion avec l’achat de cuillères à soupe à 37.500 francs Cfa l’unité, de couteaux grand modèle à 42.000 francs Cfa pièce et de tapis de prière à plus de 15 000 francs l’unité.
L’autre personnalité du trio ayant obstrué le travail d’investigations des auditeurs est Aminata Samaké Sow, directrice générale de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpecpt). L’épouse du ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales, Aliou Sow, aurait été « intraitable » dans sa volonté de ne pas coopérer avec les auditeurs. La « pugnacité des cabinets » et « la pression énorme exercée par la direction de l’Armp » ont fini par faire céder la patronne de l’Anpecpt. « Ce qui a permis aux auditeurs de déceler nombre d’irrégularités et des bizarreries dans la gestion de la structure », fait-on constater. La restitution, aujourd’hui, des résultats des audits réserve bien des entorses graves au Code des marchés publics.
NDIAGA NDIAYE - lobservateur.sn
11 Commentaires
Undefined
En Avril, 2011 (19:15 PM)El
En Avril, 2011 (19:23 PM)Qui...
En Avril, 2011 (20:13 PM)Paco
En Avril, 2011 (20:20 PM)Maty
En Avril, 2011 (20:21 PM)Undefined
En Avril, 2011 (21:06 PM)Pasteef Ci Fulla
En Avril, 2011 (22:18 PM)Wade
En Avril, 2011 (22:38 PM)Syndicat
En Avril, 2011 (09:09 AM)Modou
En Avril, 2011 (21:10 PM)@modou
En Avril, 2011 (22:36 PM)Participer à la Discussion