L’imminence d’un remaniement ministériel de grande envergure, sur fond de mise en pratique de la loi sur la parité intégrale, va mettre sens dessus-dessous la formation politique du chef de l’Etat. Au point que d’aucuns parlent déjà d’une inévitable guerre des «musoor»* au Parti démocratique sénégalais (Pds). Déjà, des tracts font le tour des rédactions pour jeter l’opprobre sur des «sœurs» dont les Cv sont déposés à la Présidence. On vous épargne le contenu de ces communiqués d’un genre particulier et qui augurent de chaudes empoignades sur fond de règlement de compte.
«On ne peut, pour le moment, rien vous annoncer, dans la mesure où un remaniement fait partie des domaines réservés du chef de l’Etat. Toutefois, on est en mesure de vous dire que l’heure est aux derniers réglages.» C’est la confidence qui nous est faite, hier, par de proches collaborateurs du président de la République. Et c’est pour confirmer les bruits, de plus en plus persistants, sur l’imminence d’un jeu de chaises musicales, «probablement le dernier avant la Présidentielle de 2012», dans l’attelage gouvernemental où des «libérales de circonstance» pourraient être amenées à jouer les premiers rôles. Nos sources refusent, toutefois, de se prononcer sur le sort qui sera réservé à l’actuel Premier ministre et à Idrissa Seck et ses proches.
Légitimistes contre transhumantes
Donnant leurs langues au chat, quant à un éventuel maintien du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, nos sources sont, par contre, formelles sur un fait : les femmes vont revenir en force dans le gouvernement. Revenant sur les raisons de cette discrimination positive en faveur de la gent féminine, nos sources évoquent leur «indéniable capacité de mobilisation» et la nécessité pour l’inspirateur de la loi sur la parité intégrale «de prouver, à la face du monde, qu’il sait mettre ses idées en pratique». Toutefois, nos interlocuteurs ne sont pas loin de penser que le chef de l’Etat a ouvert, avec la loi sur la parité, une boîte de Pandore qui risque de secouer le Parti démocratique sénégalais (Pds). En effet, jurent nos sources, Me Abdoulaye Wade fera face à une «impitoyable bataille des tranchées» entre les militantes de la première heure et les nouvelles adeptes du libéralisme. Surtout que ces dernières, «au lieu d’avoir le triomphe modeste», ont des ambitions à revendre. Ce qui n’est pas sans mettre les femmes des années de braises du Pds dans tous leurs états. Avec tout ce que cela peut causer comme rancœurs et médisances. La preuve, des communiqués au vitriol contre les pressenties au prochain gouvernement sont balancés, depuis peu, dans les rédactions. Et nul doute que Awa Guèye Kébé, Aminata Tall, Awa Ndiaye, Ndèye Khady Diop, Innocence Ntap Ndiaye et tant d’autres ne se feront pas de cadeaux.
Vers un vote-sanction en 2012 ?
Il s’y ajoute que tout porte à croire que des armes «non conventionnelles» ne tarderont pas être utilisées dans ce qui a les allures d’un «mortal kombat». «C’est faire preuve de cécité politique que ne pas voir derrière le récent conflit entre Aminata Tall et Awa Ndiaye l’expression des dissensions qui minent le mouvement national des femmes du parti. Tout le monde sait, aujourd’hui, que les Awa Diop, Gnagna Touré, Aminata Tall, Marie Pierre Sarr, Aminata Lô Dieng, Awa Guèye Kébé, Woré Sarr … souffrent dans leur chair quand elles voient le tapis rouge qui est déroulé aux Aminata Niane, Ndèye Khady Diop, Ngoné Ndoye, Ndèye Khady Guèye, Aïda Mbodj, Innocence Ntap Ndiaye, Safiètou Ndiaye Diop, etc.», analysent, un tantinet catastrophistes, nos sources. Car leur conviction est faite que «la promotion de ces militantes de la 25e heure, dont certaines sont annoncées dans le prochain gouvernement, pourrait conduire tout droit à une cuisante défaite en 2012». Un peu du genre de ce qui s’est passé aux dernières élections locales de mars 2009 «quand il était impératif, pour une question de dignité, de barrer la route à des gens qui veulent tirer, sans aucun sacrifice, les bénéfices d’un très dur labeur». Face à autant d’incertitudes qui pèsent sur l’avenir de sa formation politique, Me Wade, qui se met aujourd’hui à narguer les puissances occidentales (France et Etats-Unis), devra manœuvrer habilement pour éviter des erreurs fatales qui pourraient le forcer à la retraite dès 2012 ou peut être… avant.
*Mouchoirs de tête
0 Commentaires
Participer à la Discussion