La reprise des hostilités dans la partie méridionale du pays entre l'armée sénégalaise et les combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) inquiète au plus haut point Robert Sagna. Le leader du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie/Takku defaraat Senegaal (Rsd/Tds) est monté au créneau, hier, pour dénoncer la «mauvaise volonté» de l'État concernant ce dossier.
ZIGUINCHOR - Robert Sagna interpelle à nouveau l'État du Sénégal à propos de la crise casamançaise, au moment où l'armée et le Mfdc sont en train de solder leurs comptes à Niaguis et Niassya, dans le département de Ziguinchor, notamment dans les villages de Djibélor-Baraaf, Bankawoulé, Kassana et autres. Le Secrétaire général du Rsd/Tds dénonce «la mauvaise volonté» de l'État qui ne daigne pas encore prendre des initiatives à même de pouvoir mettre fin à la crise casamançaise. «Je ne connais pas les causes de cette reprise de la violence, même si je la déplore. Ce que je peux simplement noter ou le déplorer, c'est que depuis 28 ans, nous vivons cette crise. Et depuis une dizaine d'années, je ne vois pas d'actions concrètes de la part de ceux qui nous gouvernent pour trouver une solution définitive à cette crise. Je le déplore, je le regrette comme tout le monde. C'est dommage». Selon lui, «la Casamance n'a pas besoin de ça, et la responsabilité, il faut l'assumer».
Le général Abdoulaye Dieng en prend pour son grade
Pour faire taire les armes en Casamance, l'enfant de Brin invite le pouvoir en place à s'intéresser à cette crise qui n'a que trop duré. «Le pouvoir doit nous dire quelle est l'alternative à l'indépendance que réclame le Mfdc. Moi, je ne connais pas, je ne sais pas, ce que veut le pouvoir, quelle solution propose-t-il à la place de l'indépendance que réclame le Mfdc ?»
Réagissant à la sortie «malheureuse» du général Abdoulaye Dieng, ancien gouverneur de la Casamance à la retraite, qui préconise une solution militaire à la crise casamançaise, Robert Sagna parle d'un «écart de langage». «Ce n'est pas sa faute d'avoir essayé la solution militaire, mais elle a révélé ses limites. Je crois que le général Dieng, qui parlait de force, a été gouverneur ici en Casamance». S'adressant au général, M. Sagna martèle : «Mais, vous avez oublié les 23 soldats tués à Babonda en 1995 ? Vous avez oublié Mandina-Mancagne avec 25 soldats tués ? Qui était là ? Écoutez, soyons sérieux. Avec tout le respect, l'amitié que je porte au général Dieng, ancien gouverneur, je crois qu'il n'est pas le mieux placé pour dire que la voie militaire est la meilleure».
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