Le processus de paix en Casamance grippé au lendemain des négociations de Foundiougne s’enrichit d’une nouvelle initiative. Son nom, l’APAC, l’Alliance pour la Paix en Casamance qui vient de jeter les premiers jalons de sa mission. Coordonnée par l’ex-Gouverneur de Dakar Saliou Sambou, cette structure se veut fédératrice de toutes les initiatives de paix. Des initiatives nombreuses qui sont parfois loin d’atteindre les buts escomptés.
Un manque d’organisation appliqué à des rivalités semble torpiller le processus de paix estime Saliou Sambou qui souligne que l’APAC veut marquer une rupture avec certains modes de gestion de cette crise en Casamance qui entre dans sa troisième décennie car, dira-t-il, « depuis 1982 des initiatives ont été prises pour la paix et ; actuellement au niveau de la Casamance la situation est irréversible ; tout le monde aspire à cette paix tant du coté des populations que du coté des combattants. » Ainsi pour Mr. Sambou, il faut aujourd’hui capitaliser toutes ses initiatives ; faire en sorte que tout le monde fédère pour aller ensemble.
Une façon de chasser les fossoyeurs de cette paix car, martèle-t-il, « il y a des rivalités qui ne disent pas leur nom. Quand quelqu’un se proclame être celui qui va régler le problème Casamançais, il y a des capacités de nuisance qui naissent et par ce billet des gens qui surgissent pour contrer toutes les actions qu’il va entreprendre ». L’APAC qui est appelée à disparaître une fois la paix retrouvée, a déjà des émissaires sur le terrain, lance l’Administrateur civil qui fait allusion aux Sages de la Casamance qui ont déjà un agenda avec le Président de la République, le Collectif des cadres qui a eu à capitaliser certains faits positifs ; toutes ses structures seront intégrées dans la démarche de l’APAC ajoute Saliou Sambou qui pense que « l’une des erreurs c’est qu’on a fait croire aux gens que ce sont les diolas qui veulent l’indépendance …, il urge aujourd’hui de rectifier ces erreurs et rétablir la vérité en Casamance, la région la plus « sénégalisée ».
Les problèmes de la Casamance ne sont pas spécifiques à la Casamance ; toutes les régions ont presque les mêmes difficultés ; pourquoi la Casamance s’est-elle révoltée ? s’interroge Saliou Sambou qui pense que sa structure l’APAC qui signifie en diola « celui qui est sauvé », va œuvrer pour marquer un déclic dans le processus de paix afin de redonner confiance à tout le monde. Outre la jonction entre l’Etat et le Mfdc la structure se fixe le pari de descendre jusque dans le maquis pour lever certaines incompréhensions. Le forum sur la paix tenu ce week-end à Ziguinchor a été l’occasion pour les membres de cette nouvelle structure de décliner la feuille de route de L’APAC qui attend encore la caution morale du chef de l’Etat.
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