Présidence du Sénat : Pourquoi Pape Diop n'est plus le candidat du Pds

C'est de Paris où il est en train de terminer ses vacances, que le porte-parole du Pds, Abdou Fall, a « confirmé » le choix porté sur Pape Diop par son parti pour assurer la présidence du Sénat. Se basant sur la réunion du Bureau politique du Pds en date du 20 juin dernier, M. Fall se plaît à faire peu de cas des nouvelles candidatures qui se font jour, semblant les considérer comme fantaisistes ou, à tout le moins, comme hors de propos pour l'heure. C'est oublier sans doute que toutes les décisions qui ont été prises au cours de cette réunion du saint des saints du Pds sont aujourd'hui caduques. En conséquence, toutes les candidatures devront être prises en compte dès lors que ce 20 juin, tout ce qui a été dit par le bureau politique a été remis en cause par Wade lui-même.

On se souvient en effet, que c'est au cours de la même réunion qu'il a été décidé du retour de Idrissa Seck dans la « maison familiale », décision qui sera rendue caduque quelques semaines plus tard par une déclaration de maître Wade, le chef du parti. A partir de la même capitale française, le président Wade conditionnait le retour de Idrissa Seck à un examen de son cas par le Comité directeur, lequel avait été à la base de son exclusion pour activités fractionnistes. Si donc le bureau politique du Pds décide une chose, et que le président en décide autrement, cela veut simplement dire que la voix de Wade est prépondérante ; et que sa décision l'emporte à tous les coups sur les choix de ce… machin qu'il utilise à sa guise. On se rappelle aussi que ce 20 juin, Macky Sall n'a pu assister à la réunion du comité directeur qui s'était tenu au palais de la République , pour la raison bien simple qu'il venait de quitter la tête du gouvernement, et qu'un gendarme zélé – certainement envoyé -  avait décidé de le fouiller. Refusant la fouille, Macky Sall avait préféré rebrousser chemin sans assister à la réunion. C'est donc un bureau politique qui s'est tenu en l'absence du numéro deux officiel du parti qui avait entériné le choix du président Wade porté sur Pape Diop. Mais entre-temps, il a été établi que le président avait déjà proposé le même poste à une personne au moins, il s'agit de Aly Kébé de Kébémer. Le poste de président du Sénat lui avait été offert en échange de son éloignement de Modou Diagne Fada qui venait de faire défection, et cherchait à s'appuyer sur ce dinosaure du Pds. On sait aussi que si Aminata Tall a fait officialiser sa candidature par la fédération régionale de Diourbel, c'est bien parce que la même promesse lui a été faite par Gorgui, et qu'elle compte faire pression pour qu'il respecte sa parole. Abdou Fall a donc tout faux lorsqu'il veut se débarrasser des autres candidatures que celle de Pape Diop, car c'est de manière légitime de que tous ces candidats se présentent pour la présidence du Sénat. Dès lors, c'est la compétition démocratique qui doit désormais entrer en jeu, car il est clair qu'au sein même du Sénat, plusieurs candidatures peuvent se faire jour, et il n'est guère évident que Pape Diop soit le mieux placé pour être élu, si les autres candidatures sont retenues. Et ces candidatures seront forcément enregistrées, ce qui donnera lieu, à tous les coups, à une compétition démocratique entre tous les sénateurs souhaitant diriger cette institution.