C’est à 18 H 55 qu’Idrissa Seck, accompagné d’une délégation de quelques membres de son état-major politique composée de Waly Fall, Pape Diouf, Ousmane Thiongane, Ndèye Maguette Dièyee, Bathie Gadiaga, est arrivé chez les Wade au Point E, maison située dans le même quartier que la sienne à la rue "Kaolack". Le leader de Rewmi trouvait certainement ainsi meilleur procédé pour démentir l’info parue il y a peu le donnant pour "persona non grata" - par le fait, précisent des journaux dakarois, du fils du Président de la République - à l’enterrement de Karine Wade, épouse du patron de la Génération du Concret, décédée à Paris vendredi dernier, et dont la dépouille a été rapatriée en terre sénégalaise.
Les condoléances présentées à la famille éplorée, Idrissa Seck n’eut pas le temps de placer quelques mots de compassion et, peut-être, de fraternité à l’endroit de la famille Wade, unie dans la douleur derrière son chef Me Abdoulaye Wade. Même avec la bien ou malveillante sollicitude de Haj Mansour Mbaye. Dans son rôle de "griot de la cour", celui-ci a été débouté, puisque sa requête de donner la parole à Idrissa Seck n’a pas été suivie de réponse favorable de la part de Me Wade. Lequel d’ailleurs, au moment où son ex-sherpa entrait dans la maison, prononçait un discours de remerciement à l’endroit, principalement, de l’opposition dont certains de ses leaders leur ont (lui et son fils) manifesté leur soutien.
Et par cette marque de gratitude, Wade distingua Ousmane Tanor Dieng des autres. Le chef de l’Etat a salué, selon son propos, l’"exception sénégalaise". Il a été heureux de relever que l’opposition, les différentes confréries et toutes les religions ont partagé avec la famille Wade la douleur qui la frappe. Wade se dit content du résultat des élections locales de mars dernier, car selon lui, "chacun va se mettre à sa place et travailler". C’est sous ce registre qu’il invite les Sénégalais au travail. Et dans la parenthèse des élections régionales, municipales et rurales, il se souvient de l’époque où son parti (le Pds) gagnait la capitale. En ce temps, dit-il, "je surnommais Abdou Diouf "Président sans capitale".
Haj Mansour Mbaye revenait à la charge, s’époumonant : "Degloulen, bou kenn bou bouger, Idy day présenté Condoléances. Moungi ni takhaw ak Karim Wade" (Ecoutez. Que personne ne bouge, Idy présente ses condoléances à Karim Wade. Ils sont là debout !). Wade termine son propos à 19 H, et personne n’avait plus droit à la parole. D’ailleurs, Me Wade demandera à Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amin de faire les prières... Haj Mansour Mbaye annonce Idrissa Seck, mais le fils "putatif" de Wade ne pourra pas mettre en pratique ses dons de rhétoricien. Comme si un principe républicain était rappelé - l’ordre protocolaire -, après Goorgi, personne n’avait plus droit au micro. Présent au même titre que les autres personnes venues présenter leurs condoléances - parmi lesquelles Cheikh Tidiane Gadio, Marie Soumaré, soeur du Premier ministre, Ndèye Marie Diallo, épouse de Pape Diop, le Général Boubacar Wane - , Idy est rentré sans faire vibrer ses cordes vocales au domicile des Wade qui sont ses voisins dans le paisible quartier de Point E.
Avant lui, Pape Diop, les représentants des différentes confréries islamiques, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, les représentants des chefs d’Etat du Mali, de la Mauritanie, de la Guinée, de la Guinée Bissau, etdu Bénin, le Grand Serigne de Dakar, El Hadj Bassirou Diagne, Abdoulaye Mactar Diop, Barthélemy Dias, Ousmane Tanor Dieng, Jacques Baudin, Djibo Kâ, Alioune Tine, Landing Savané, Iba Der Thiam avaient déjà présenté leurs condoléances à Karim Wade. Certains même ont pris la parole. Et ce sont, respectivement, Mountaga Guèye, Astou Niang Aw et Doudou Wade qui ont parlé au nom des libéraux des Usa, de France et de la famille Wade.
0 Commentaires
Participer à la Discussion