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Politique

PECHE - Explication officielle sur la rupture avec l’Europe : Les pertes sont partagées, pour le Sénégal

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PECHE - Explication officielle sur la rupture avec l’Europe : Les pertes sont partagées, pour le Sénégal

Les négociations sur la pêche vont reprendre quand les deux parties, Sénégal et Europe, auront fini de réfléchir chacun de son côté. En attendant, cette suspension pourrait avoir des conséquences sur le plan économique, social avec la perte d’emplois des deux côtés.

Depuis le vendredi 30 juin dernier, les navires européens, qui représentent 2% de la flotte active dans les eaux sénégalaises, ne pêchent plus du poisson sénégalais. Les deux parties ne sont pas parvenues à signer un nouveau protocole. Il faut rappeler que la durée de validité des protocoles est passée de deux ans à quatre ans pour les deux derniers et l’accord-cadre signé en 1979 n’a pas subi de modification jusqu’à maintenant. La contrepartie financière, elle, a été en moyenne de 10 milliards de francs Cfa par année pour le 17e protocole. C’est pour revenir sur les conditions de la suspension de ces négociations que la directrice des pêches maritimes, Mme Ndèye Tické Diop Ndiaye, a animé hier une conférence de presse. Elle explique que «ce n’est pas la première fois que nous assistons à une suspension de négociations en la matière. De décembre 2001 à juillet 2002, il y a eu une rupture des relations, sans possibilités de pêche pour les navires communautaires et une solution transitoire a été trouvée pour permettre à certains thoniers de pêcher avec licence privée pour débarquer à Dakar. Il a fallu neuf tours de négociations, pour parvenir à la conclusion d’un protocole. Alors quoi de plus normal qu’au bout du 2e tour, pour le 18e protocole, que nous ayons encore des points d’achoppements faute de ne pas nous retrouver dans ce qui nous a été proposé. Le Sénégal se retrouve dans le concept, mais pas dans le contenu qui devrait épouser les principes du «gagnant-gagnant», avec le respect de la politique nationale sectorielle en vigueur, et ce, dans la durabilité».

Même si les négociations ont été suspendues, les deux parties, le Sénégal et l’Union européenne, sont tombés d’accord sur des points comme le repos biologique, la commission mixte, la coopération scientifique, la pêche expérimentale, la révision des possibilités de pêche en fonction de l’état de la ressource, à la hausse ou à la baisse, la possibilité pour le Sénégal de prendre, chaque fois que de besoin, des mesures urgentes en faveur de la conservation de la ressource, le principe de la dénonciation et de la suspension en cas de non-respect des engagements souscrits par les parties.

Parmi les points d’achoppements, Mme Ndiaye explique que la partie européenne a souhaité enlever de l’accord et du protocole, les clauses de débarquements obligatoires, au moment où l’industrie sénégalaise, qui ne dispose pas de flotte suffisante pour son approvisionnement, rencontre des difficultés. La partie sénégalaise souhaite le maintien du statu quo, avec 50% des marins sénégalais embarqués sur les navires européens. La partie européenne propose un équipage provenant des pays Acp, sous prétexte d’harmonisation.

Pour la contrepartie financière, le volume global proposé par la partie européenne est de l’ordre de 50% par rapport à la moyenne annuelle des protocoles précédents. «Les six millions d’euros évoqués par la presse en constituent les deux tiers et représentent ce que nos partenaires considèrent comme devant contribuer au développement durable du secteur de la pêche», soutient Mme Ndiaye.

Les conséquences, tant sur le plan économique que social, sont a prévoir, avec des pertes de recettes et un manque à gagner sur les finances publiques, pour le Trésor. Toutefois, «il y a lieu de nuancer les 10 milliards de francs de pertes de recettes annoncés, car ce que les Européens proposent est très en deçà de ce montant». Pour la directrice des pêches maritimes qui continue, «les six millions d’euros avancés par nos partenaires, pour contribuer au développement durable du secteur, font partie intégrante de la contrepartie financière».

La rupture des négociations aura également des conséquences sur l’approvisionnement de l’Europe en poissons, ainsi que de celle de l’industrie thonière sénégalaise, si aucune mesure n’est prise. Les obligations de débarquement pour la pêche thonière portent sur 17 500 tonnes par an. Par contre, pour le marché intérieur, il s’agira de 800 tonnes de déficit en moyenne, ce qui peut se combler par d’autres sources. Cependant, assure le directrice de la Pêche maritime, il ne faudra pas perdre de vue que le marché européen perdra une offre de produits diversifiés et de qualité. Il est néanmoins difficile d’évaluer, pour le moment, le nombre d’emplois qui seront perdus des deux côtés.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:36 PM)
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