PARITÉ : Les femmes de l’Afrique de l’Ouest à l’école du modèle sénégalais

L’expérience sénégalaise dans le domaine de la parité avec notamment la Loi instituant l’égalité entre les hommes et les femmes dans les instances électives est au menu du forum annuel régional de la Renaissance africaine des femmes de l’Afrique de l’Ouest (Rafao). L’objectif est de pousser les autres pays de la sous-région à faire des pas décisifs en faveur de l’accès des femmes aux postes de décisions.

Que le Sénégal contamine les autres pays d’Afrique dans le domaine de la parité. C’est le vœu des femmes de l’Afrique de l’Ouest. A l’initiative de la Renaissance africaine pour les femmes de l’Afrique de l’Ouest (Rafao), une trentaine de femmes venant de 16 pays du continent ont planché sur les voies et moyens de susciter des décisions politiques en faveur de l’accès de la couche féminine aux instances électives.

« Nous voulons partager l’expérience du Sénégal dans le domaine de la parité, favoriser l’appropriation du processus enclenché par les acteurs concernés aux plans national et régional, définir des stratégies et des actions appropriées pour une opérationnalisation effective de la loi sur la parité et favoriser son intégration dans les cadres communautaires existants à l’instar de l’Union africaine », a déclaré la présidente de la Rafao, Mme Khady Fall Tall à l’ouverture des travaux. Le thème de la rencontre est : « La loi sur la parité homme-femme dans les instances semi électives et électives au Sénégal : enjeux opportunités et défis pour les femmes de l’Afrique de l’Ouest ». La présidente de la Rafao estime que « le pas franchi par le Sénégal dans l’implication de la femme dans les instances de prise de décisions donne l’espoir que les barrières conjoncturelles et structurelles que rencontre la femme en Afrique seront progressivement éloignées ». La rencontre va permettre aux femmes de dégager des stratégies afin de sensibiliser sur les interprétations négatives de la Loi sur la parité. « On a tardé jusqu’ici à mettre les femmes dans les instances de décision que nous avons connu des retards. Amener les femmes dans les instances de décision, c’est accélérer et booster le secteur de l’Education. C’est régler d’une manière plus décisive les questions de santé », a souligné Mme Fatou Sow Sarr, directrice du Laboratoire Genre de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) qui a introduit le thème des travaux. La sociologue sénégalaise a salué l’adoption d’une Loi sur la parité au Sénégal. Elle a estimé qu’il y a des défis à relever. Il s’agit, selon elle, de mettre en œuvre une stratégie afin que l’interprétation de cette loi ne soit pas galvaudée.

« Nous appartenons à des sociétés où il y a des questions culturelles qui sont parfois opposées à la présence des femmes dans la scène politique. Mais n’oublions pas ce que nous appelons ces résistances culturelles, c’est le fruit d’une histoire de relations avec notre colonisateur », a-t-il indiqué. Elle a rappelé qu’un des royaumes du Nord du Sénégal était dirigé par une femme et la première force de résistance que la colonisation a rencontrée pour la conquête du Sénégal avait à sa tête une femme. Ce qui lui fait dire que « ce n’est pas nos cultures qui interdisent la pleine participation des femmes à des niveaux de responsabilités, mais plutôt les cultures étrangères que nos avons adoptées ».