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Politique

[ Chronique ] Par Madior Fall : Tragique déconsidération !

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[ Chronique ] Par Madior Fall : Tragique déconsidération !

Que diable fait-il dans cette galère, Me Wade ? À Podor, Diourbel, Fatick, Kaolack, partout où le président de la République passe avec sa caravane « électoralement bleue », pardon, « économiquement cramoisi ». Le rouge qu’il avait lui-même conseillé pour signifier tout mécontentement, toute colère à l’encontre de ceux qui gouvernent ou qui aspirent à gouverner la chose publique, coléreuses les populations l’ont étalé ; arborant ainsi mouchoirs et foulards rouges si elles ne sont pas tout bonnement habillées en rouge des pieds au cap.

Comme si on s’était donné le ton d’en rougir à travers le pays, la randonnée du chef de l’Etat et de la coalition Sopi 2009, en l’occasion plus chef de la coalition Sopi 2009 que de la Nation.

Cependant dans un monde qui va si vite, dans un monde si changeant, si évolutif quel bonheur de trouver un homme qui ne change pas. Me Wade est constant, il est le patron du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de la coalition Sopi, alors il descend prêter main forte à ses « frères » de parti et à ses compagnons de gouvernance pour conserver les places fortes bleues et/ou en engranger d’autres. Quand on veut conserver le pouvoir au moins pendant cinquante ans, on se doit d’amasser capital politique important.

Tant pis si entre temps l’équilibre institutionnel et la paix sociale en accusent les contrecoups. Un président qui bat campagne pour des élections locales, avouez qu’il n’y a pas beaucoup de grandeur et d’élévation là-dessus en plus du fait que cela viole, selon plusieurs juristes interrogés, allègrement la Constitution dont on est le gardien « élu ». Me Wade a toujours été, toujours ?,-pas si toujours que ça, il y avait un temps pendant les années de braise, l’opposant Wade fustigeait quand même la position de juge et partie de son éternel adversaire de l’époque, Abdou Diouf, Secrétaire général du Parti socialiste (Ps). Toujours est-il que sa posture de chef de parti, il a toujours refusé de la négocier.

Il est néanmoins de bonne intelligence de gouverner sur du raisonnable et raisonnablement. Pour autant que le raisonnable ait la cote ... au Sénégal depuis 2000 !

Alors que les problèmes prioritaires se nomment diète populaire, paupérisation croissante, nivellement des couches moyennes et pauvres, un nivellement inversement proportionnel à la fracture sociale qui s’accentue davantage entre immensément riches et extrêmement pauvres, décroissance, dette intérieure, situation sociale tendue marquée par des grèves répétitives dans tous les secteurs, la République se balade, elle, sur les routes caillouteuses du pays qu’elle aurait dû construire pour prêcher et pêcher de pauvres électeurs dont on peut acheter la carte à… 1500 Fcfa.

Elle les nargue ainsi lovée dans ses rutilantes et puissantes 8X8 qui vrombissent. À force de manipulation et désinformation harcelantes dont elles, ces populations, ont fait l’objet depuis 2000, elles en sont arrivées à la déconfiance.

Chose terrible ! éconsidérer en effet, la République et ses institutions à la tête desquelles, le président de la République en personne est tragique (le fou de Diourbel). Me Wade en porte cependant l’entière responsabilité, lui, qui s’est toujours défié du fait que la République est un mythe et des rites à sanctifier. Banalisant institutions républicaines et animateurs de celles-ci même s’ils tirent comme lui du suffrage universel leur légitimité. En dehors de lui personne d’autre n’existe. Revers : c’est lui qui paraît de plus en plus inexister pour ceux-là qui l’avaient porté en triomphe le 19 mars 2000. Le peuple du 19 mars est en colère. Son irascibilité semble avoir raison de son esprit critique beaucoup admettraient l’irraisonnable, pour autant qu’on en finisse, et vite !

C’est pourquoi le dimanche 22 mars est porteur de tous les clashs possibles. Déjà la campagne transformée en campagne référendaire par la présence du « Pa » et de son fils avec ce que d’aucuns même au sein de leurs propres cercles considèrent comme le schéma le plus irréalisable jamais conçu au Sénégal est heurtée. La violence y a fait son lit. Ce qui, tous, nous oblige - quelle que soit notre couleur raisonnable - de monter sur le pont pour tenter que la pirogue Sénégal passe les bourrasques annoncées. L’heure n’est plus à être de gauche ou de droite, social ou entrepreneur, riche et moins nanti, ...

Le véritable enjeu est la montée en puissance de la violence sociale enfantée par la pauvreté, la gabegie et le népotisme de gouvernants qui vivent dans leur bulle d’aisance. Depuis l’élection présidentielle de février 2007, agressions, incidents et incendies se multiplient, au point que la situation est devenue les sujets de conversations les plus prisés. Les populations terrorisées se terrent le soir venu.

De cette violence cependant à laquelle, ils semblent, parce que frappés de cécité aiguë laisser sa chance, naîtra grandi et plus fort des décombres un plus « grand » écrasement. Que Dieu nous en préserve, mais nous ne sommes nullement sortis de la cuisse de Jupiter ainsi que l’on veut naïvement l’accréditer. Les Sénégalais portent en eux, les mêmes germes de violence que les autres peuples de la Terre. Ils sont aussi fous que tout le monde.

Qui y crut que Kédougou s’embraserait un jour ? Il faut donc se convaincre que nous sommes comme les autres et cesser de jouer à l’Autriche, s’enterrant la tête pour ne pas voir ou développant notre habilité légendaire de différer les crises en des séances de salamalecs interminables où tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil, mais où la société et son devenir harmonieux et judicieusement réparti est bien absente.

Je crois pour ma part qu’il y a démocratie tant qu’il y a ni vainqueurs ni vaincus, ni gagnants ni perdants. Puisque tous y trouvent et n’y trouvent pas leur compte dans ce creuset de notre commun vouloir de vivre en commun qu’est l’Etat. Il nous revient donc d’en perserver les fondamentaux. Nous avons l’obligation de le faire pour les générations, non pas concrètes, ce qui ne veut rien dire du tout, mais bien pour les futures générations qui ne nous auraient même pas demandé de venir au monde mais dont nous avons pris la responsabilité de convoquer sur terre.

Que diable fait Me Wade dans cette galère électorale au point de se déconsidérer auprès d’un peuple, qui, en majorité, il y a seulement neuf ans en arrière l’a adulé comme jamais un chef d’Etat sénégalais ne l’a été ? Tragique déconsidération !



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