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Ngary Faye, ia de Dakar, sur les mauvais resultats de l’école : « Nous sommes rattrapés par les recrutements à moindre frais »

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Ngary Faye, ia de Dakar, sur les mauvais resultats de l’école : « Nous sommes rattrapés par les recrutements à moindre frais »
           Pour l’inspecteur d’académie (Ia) de Dakar, il ne faut pas chercher loin les causes des mauvais résultats de l’école sénégalaise. Cette situation découle, selon Ngary Faye, de la légèreté dans le recrutement des enseignants. Il prenait part, hier, à la cérémonie de restitution du programme « Jangando » pour la région de Dakar « Pendant longtemps, nous avons été légers dans le recrutement des enseignants, en étant convaincus que n’importe qui pouvait enseigner et à moindre frais. C’est cela qui nous rattrape aujourd’hui ». 

        C’est la principale explication donnée par l’Ia de Dakar, Ngary Faye, sur les faibles performances qu’enregistre l’école publique sénégalaise depuis quelques années. Il s’exprimait, hier, lors de l’atelier de restitution des résultats du programme « Jangando » pour la région de Dakar. Ce programme est un baromètre de la qualité des apprentissages, notamment chez les enfants de 6 à 14 ans, dans les différentes régions du Sénégal. Pour M. Faye, « il n’est pas donné à n’importe qui, dans n’importe quelle circonstance, de pouvoir donner un enseignement de qualité ». Il a rappelé que, pendant des années, pour enseigner, il fallait passer des concours sélectifs et qu’ensuite les enseignants recevaient des formations continues. 


Hélas, avec les politiques d’ajustement structurels, ce dispositif a été bouleversé et, aujourd’hui, « on en fait les frais ». « L’école, c’est très important. Quand quelqu’un doit enseigner, toutes les conditions doivent être réunies pour lui permettre, une fois en face des élèves, de pouvoir être le meilleur », a-t-il dit avec une certaine amertume. Autre élément qui peut expliquer la crise latente dans laquelle se trouve l’école sénégalaise, c’est le caractère très concentré du pilotage du système. Aux yeux de Ngary Faye, une articulation entre le développement du système éducatif et le pilotage s’impose. « Il faut plus de déconcentration que de décentralisation.



 Aujourd’hui, si on regarde le privé, il n’est pas besoin d’être prophète pour comprendre que les solutions sont à portée de main. La crise de l’école est profonde, mais elle a des solutions simples. On a beaucoup plus de ressources que le privé, mais nous faisons moins de résultats, parce que il y a un rapport travail-rémunération », a-t-il dit. Sur ce, il a préconisé une discrimination positive pour juguler ces contreperformances dans l’école publique, car, tant que l’articulation entre efforts fournis et salaire n’est pas faite, il « sera difficile de relever notre système éducatif ». « Celui qui travaille bien, fait des résultats, à quelque niveau qu’il puisse être, doit être mis dans des conditions meilleures que celui qui ne fait pas d’efforts. C’est un problème d’équité, mais surtout, c’est une question d’efficience et d’efficacité », a insisté l’Ia de Dakar. « Jangando », une approche inclusive et participative L’évaluation faite par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes) sur la qualité des apprentissages est d’une grande pertinence en ce sens qu’elle met à disposition des données scientifiques sur les acquisitions fondamentales des enfants.



 Ce que Ngary Faye a salué à juste titre puisque trouvant ces résultats fondamentaux pour apporter les améliorations qui s’imposent. Il s’est félicité de l’approche inclusive et participative mise en avant par le Lartes et son partenaire, la Cosydep, pour partager les résultats de ces études avec toute la communauté dans son ensemble. « Faire une étude, c’est bien, la partager avec la famille enseignante, on en a l’habitude, mais y convier les autres composantes de la société, ce n’est pas courant », a-t-il dit. Pour Cheikh Mbow, coordonnateur de la Cosydep, les données fournies par le Lartes sont « parlantes » et doivent servir de matrice d’actions pour dérouler un plaidoyer fort en faveur de l’école. « Nous ne devons ni démissionner ni rester inactifs. L’éducation est l’affaire de tout le monde et notre souhait, c’est que tous les services se solidarisent autour de l’éducation », a-t-il martelé tout en demandant de faire de la qualité « une sur-priorité ».


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