La brèche qui pouvait permettre un report des élections a été définitivement fermée. Le conseil des ministre a examiné et adopté, hier, un projet de loi constitutionnelle relatif à la modification de l'article 34 (alinéa premier) de la Constitution. Cet article stipule : ‘En cas de décès, empêchement définitif ou de retrait d'un des deux candidats entre la publication de la liste des candidats et le premier tour, l'organisation de l'élection est entièrement reprise avec une nouvelle liste de candidats’. Au-delà de la confusion qu'elle peut entrainer dans son interprétation, cette loi rendait hypothétique le processus électoral.
Mais, avec la modification introduite dans la formulation du très controversé article 34, rien ne s'oppose plus, désormais, à la tenue de l'élection présidentielle prévue le 25 février 2007. En cas de retrait, de décès, ou empêchement définitif d'un candidat, les opérations électorales sont poursuivies avec une nouvelle liste modifiée.
Fini les conjectures autour d'un probable report de la présidentielle.
Curieusement, c'est l'oppostion qui avait le plus alimenté cette rumeur en émettant des doutes sur la bonne foi du pouvoir d'organiser des élections à date due. Malgré les assurances plusieurs fois réitérées, par le président de la République, d'abord, par le ministre de l'Intérieur, ensuite, le pesimisme ne voulait toujours pas quitter le camp de l'opposition. Cette dernière a voulu renforcer sa conviction avec le report des élections législatives.
Pourtant, c'est elle-même qui est à l'origine de la modification du calendrier électoral. En introduisant un recours auprès du Conseil d'Etat contre le décret de répartition des sièges à pourvoir à ces joutes électorales, le Ps et la Ld/Mpt ont permis le changement de date. Leur recours ayant été accepté, le temps qui restait à courir n'était plus suffisant pour permettre la prise d'un autre décret. En effet, le décret de répartition des sièges à pourvoir aux élections législatives doit être pris 60 jours avant les élections alors qu'on était à un mois et quelques jours du scrutin du 25 février. Malgré tout, vendredi dernier, les partis de l'opposition, bravant l'interdit préfectoral, ont marché contre ce même report et pour que l'élection présidentielle ne soit pas repoussée. Ils ont promis de remettre ça, aujourd'hui, toujours malgré l'interdiction de leur manifestation, pour les mêmes motifs. Des motifs qui viennent d'être balayés par la modification de l'article 34 qui enlève au passage le dernier récif qui se dressait sur le chemin du scrutin du 25 février. L'opposition va-t-elle maintenir sa marche même si l'argument principal qui la sous-tendait ne tient plus ? Probablement. Mais, ce serait par pure fatuité.
La rumeur sur le report des élections a été aussi, et surtout, amplifiée par les négociations entre le président Wade et l'ancien Premier ministre Idrissa Seck. L'alliance électorale qui semblait être le sujet de discussion devait inéluctablement déboucher sur le retrait de l'un des deux candidats.
Par ricochet, et aux termes de l'article 34, au report de l'élection présidentielle. La rumeur n'écartait pas, non plus, la mise à contribution d'un factotum, trié sur le volet parmi les candidats à la présidentielle, qui devait se retirer de la course. Avec toutes ces conjectures, Me Ousmane Ngom donnait l'impression de s'égosiller inutilement en annonçant, mercredi dernier, pour la énième fois, la tenue de l'élection présidentielle pour le 25 février prochain. Surtout que les négociations entre Wade et Idrissa Seck n'avaient pas connu leur épilogue.
Hier, alors que le chef de l'Etat recevait l'ancien Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, Pape Diop, annonçait sur les ondes des radios un projet de loi devant modifier l'article 34 et empêcher ainsi la remise en cause du calendrier électoral. L'annonce par Idrissa Seck, dans l'après-midi, du maintien de sa candidature, malgré sa décision de retourner au Pds, fera exploser le dernier obstacle à la tenue des élections. Le ‘père’ et le ‘fils’ vont devoir s'affronter. Tous les deux ont décidé de maintenir leur candidature. Mais, des retrouvailles ne sont pas à écarter dans l'éventualité d'un second tour. Si l'un d'eux ne se retire pas avant le 25 février.
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