Dakar, 19 sept (APS) - Le président de la République Abdoulaye Wade assure qu’il n’a jamais tenu de propos de soutien au capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir en Guinée, à qui il demande de respecter son engagement de ne pas se présenter à l’élection présidentielle prévue en janvier 2010.
Dans un communiqué transmis samedi à l’Agence de presse sénégalaise, Me Wade ‘’tient à préciser qu’il n’a tenu aucun propos pouvant être interprété comme un soutien au capitaine Moussa Dadis Camara’’, chef de la junte au pouvoir depuis décembre 2008.
‘’Sa position n’a jamais varié depuis le départ et a consisté à convaincre le Capitaine Moussa Dadis Camara, qui le considère comme son père, de respecter son engagement de ne pas se présenter, lui qui avait dit que : +la place des militaires est à la caserne+’’, ajoute le texte.
La présidence rappelle que le chef de l’Etat et son homologue du Liberia, Mme Ellen Johnson Sirleaf, ‘’émus par les nouvelles inquiétantes en provenance de la Guinée’’ se sont rendus, la 12 septembre dernier, dans ce pays pour ‘’s’informer de la situation et, à cet effet, s’entretenir, d’une part, avec le président Moussa Dadis Camara, et, d’autre part, avec les Forces vives qui regroupent les partis politiques, les Syndicats et les ONG’’.
A leur arrivée à l’aéroport, Wade et Sirleaf n’ont pas décliné l’invitation du capitaine Camara qui leur demandait d’aller saluer des femmes qui tenaient réunion pour soutenir sa candidature à l’élection présidentielle ‘’alors que lui-même ne s’était pas encore prononcé’’, ajoute le communiqué.
‘’Lors de son allocution devant les femmes, le Président Wade a tenu à dire qu’il pouvait conseiller mais jamais il ne s’immiscerait dans les affaires intérieures de la Guinée’’, poursuit le texte.
Selon la présidence de la République, lorsqu’il a dit qu’il allait montrer la cassette vidéo de la réunion à l’Union africaine, ‘’c’était uniquement, dans son esprit, pour montrer que le Capitaine faisait l’objet de trop fortes pressions d’une partie de la population et, très probablement, de militaires’’.
‘’Il y avait donc, pour le président Wade, qui savait que les partis d’opposition et les syndicats hostiles à la candidature de Dadis constituaient des forces importantes, de sérieux risques de confrontation’’, indique le communiqué.
La présidence ajoute que ‘’le propos avait pour unique but de sensibiliser l’Union africaine et l’amener à intervenir d’urgence par une présence quasi-quotidienne à Conakry’’, précisant qu’en raison de l’heure tardive de la fin de la réunion des femmes et des entretiens avec le chef de l’Etat, les présidents du Sénégal et du Liberia ‘’n’ont pas pu, à leur grand regret, entrer en contact avec les Forces vives’’.
‘’Au total, le président de la République tient à préciser qu’il n’est jamais sorti et n’entend pas sortir de son rôle de conseiller’’.
‘’Toutefois, souligne le communiqué, le président Wade dit très fermement que ce serait irresponsable de simplifier les problèmes de la Guinée au point de penser que le capitaine Dadis, malgré sa bonne volonté, dispose d’une grande marge de manœuvre.’’
Le texte ajoute : ‘’S’il peut être tenté de revenir sur sa promesse suite aux fortes pressions, le mieux est certainement de bien comprendre sa situation et de l’aider à sortir de ce qui est devenu, de l’avis du président Wade, un véritable guêpier’’.
Pour la présidence sénégalaise, l’Union Africaine doit être ‘’consciente’’ de cette situation et ‘’faire preuve de vigilance, être plus présente sur le terrain en Guinée, pour s’informer et parler à toutes les parties prenantes, sans exclusive’’. ‘’Faute de quoi, la Guinée risque de basculer dans la violence et le chaos, avec de graves conséquences pour toute l’Afrique de l’Ouest’’.
Dans une déclaration rendue publique vendredi, l’Union africaine a fixé un délai d’un mois au capitaine Moussa Dadis Camara pour qu’il s’engage, par écrit, à respecter son engagement de ne pas se présenter à l’élection présidentielle du 31 janvier 2010.
Le communiqué remis à l’APS souligne si le président Abdoulaye Wade a été amené à se rendre en Guinée, ‘’c’est sur la demande insistante des leaders de l’opposition qui ne cessent de lui dire qu’il n’a pas le droit de croiser les bras devant la situation en Guinée’’.
‘’En conséquence, conclut la même source, le président Wade réaffirme sa volonté d’aider par ses conseils toutes les parties qui le lui demandent, son seul souci étant que la paix soit préservée en Guinée et dans la sous-région.’’
ADC
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