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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Mal gouvernance et corruption sous Wade : Niasse liste les cas

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Mal gouvernance et corruption sous Wade : Niasse liste les cas

Le leader de l’Alliance des Forces du Progrès (Afp) qui animait une conférence ce dimanche à Washington sur « la situation du Sénégal et les perspectives d’avenir » organisée par Nouvelle Vision Africaine, a mis à nu les cas précis de mal gouvernance et de corruption, d’atteintes aux libertés du citoyen et de détournements d’objectifs,  sous le régime de Wade. Lire une partie de la déclaration préliminaire.

1-1        les Phosphates de Ndendory-Matam

 Le gisement qui se situe dans la zone du village de Ndendory, dans la région de Matam, est exploité, depuis quelques mois, de manière presqu’artisanale. Quelques engins excavateurs, des camions, une trémie et des bétonneuses sur roues, comme sur les chantiers de travaux publics, pour la granulation avant la mise en sac. Le gisement se trouve à près de 800 kilomètres de la capitale et du Port de Dakar.
La société qui exploite ces gisements est une société privée. La première question que se posent les Sénégalais est de savoir la nature et le contenu du contrat par lequel cette société privée exploite les gisements de Ndendory, gisements qui sont censés, juridiquement, être une partie du patrimoine minier du Sénégal. En outre, le phosphate de Ndendory est de la catégorie des phosphates naturels, avec la composition chimique P205 (phosphate de calcium). Pour être utilisé comme fertilisant, il est établi scientifiquement qu’aux molécules doivent être ajoutés les molécules N (nutrinium=azote), P (phosphate), K (du nom arabe du potassium qui est kalium). Il s’agit de faire du phosphate naturel, un engrais complet, le P2 05   étant du phosphatage de fond, que la nature utilise elle-même à une profondeur relative entre 1m et 1m50 dans le sol pour transformer P205 en sels les éléments ferrugineux qui peuvent menacer la croissance de la plante et sa production. Mais, sans les compléments chimiques que constituent les éléments N.P.K., le phosphate naturel de Ndendory, actuellement distribué à des paysans, ne peut nullement, avec des résultats efficaces, servir d’engrais et de fertilisants. 20.000 tonnes, selon les déclarations du Gouvernement, faites sur place, le jour du démarrage de l’exploitation des gisements, constituent la production annuelle. Les spécialistes indiquent, avec certitude, que le coût d’extraction d’une tonne de ce minerai est de 30.000 francs cfa, en raison de sa facile accessibilité par quelques excavations de surface.
La question n° 2 est alors celle-ci : avec un coût d’exploitation de 30.000 francs pour une tonne, à quel prix ce phosphate naturel qui ne subit qu’une granulation sommaire, est-il vendu, pour une tonne, et à quels acheteurs ? Question subséquente : pourquoi n’avoir pas expliqué aux agriculteurs de la région du Fleuve que ce minerai naturel n’a aucun effet probant sur les rendements de leurs exploitations agricoles.
Dès lors que ce minerai, à l’état naturel, ne peut remplacer un fertilisant complet, pourquoi est-il mis à la disposition des paysans, sans la nécessaire transformation chimique complémentaire ? Combien de temps durera cette situation ?
Un jour, sans aucun doute, la lumière sera faite sur les tenants et aboutissants de ce dossier, qui laisse encore dans l’ombre plusieurs de ses facettes.
Le drame réside, profondément, dans l’impact et dans les prolongements de ce dossier sur le développement de la région de Matam et, d’une manière générale, sur l’aménagement et l’exploitation des terres de la Vallée.
Des milliards de francs cfa ont été investis, dans le cadre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), pour un développement intégré des pays riverains.
Les stratégies qui doivent impulser une dynamique de redressement économique et social du Sénégal doivent intégrer, en toute priorité, les régions du Fouta, du Sénégal Oriental, du Fouladou et de la Casamance.
Ces zones qui, avant l’indépendance, avaient été exclues du « Sénégal-utile » du 19ème siècle, englobant dans un périmètre partant de Richard Toll à Saint-Louis, Thiès, Diourbel, Kaolack et une partie de la Casamance, ont connu des retards dans différents domaines et à divers niveaux, notamment en matière d’infrastructures. Ces retards se font encore aujourd’hui sentir et se retrouvent, en partie, à l’origine de certaines crises identitaires.
Nul n’ignore, en termes d’annonces économiques, que la Vallée du Fleuve Sénégal regorge de potentiels productifs dans le domaine de l’agriculture moderne, de la navigation fluviale, de la pêche artisanale et de l’artisanat moderne. Les ressortissants sénégalais des quatre zones du Fouta, du Sénégal Oriental, du Fouladou et de la région Sud apportent une contribution décisive dans les efforts de progrès, et plus particulièrement dans les équipements de santé et de promotion sociale au profit des populations.
C’est cet arc stratégique regroupant les quatre zones qui va irradier les mystiques du développement dans un mouvement Est – Ouest qui sera connecté avec l’arc central, les régions de Louga, Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine, ce processus étant destiné à marcher vers la région de Thiès, et la région de Dakar, sur la base d’un réseau réhabilité d’infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires.
En termes clairs et autrement dit, si les régions périphériques continuent de subir les effets négatifs de l’éloignement géographique, des distances et d’une mauvaise répartition des équipements du développement, par rapport à celles de Dakar et de Thiès, les déséquilibres causés et maintenus, feront du Sénégal un pays à croissance à deux vitesses. Risque grave d’une mauvaise répartition des fruits du progrès et, donc, aggravation des causes d’arriération économique et de déséquilibres sociaux.1.1.        la question du montage foncier et financier utilisé pour rémunérer les travaux du Monument dit de la Renaissance africaine
Il avait été dit, par les pouvoirs publics, que ce Monument ne coûterait pas un franc au peuple sénégalais.
Il a été ensuite indiqué que c’est la vente de terrains fonciers dans la zone de l’Aéroport de Yoff qui a permis de trouver entre 12 et 14 milliards de francs cfa en guise de paiement aux équipes coréennes qui ont bâti ce Monument.

N’est-il pas juste de poser la question de savoir quel était, avant cette opération, le statut juridique de ces terrains fonciers, qui se trouvaient dans l’emprise clôturée des espaces réservés de l’Aéroport de Dakar, en vue d’extensions ultérieures à mesure que les activités de cet Aéroport s’adapteraient aux progrès technologiques, aux exigences réglementaires de sécurité, en matière d’équipements aéronautiques modernes ?

Autre question : si ces espaces fonciers ont-ils appartenu au patrimoine de l’ASECNA, selon quelles procédures autorisées par la loi et par le droit international, ces espaces fonciers ont-il pu être repris et vendus, pour financer, sur une partie des sommes reçues, le Monument dit de la Renaissance africaine ?

Question : quel est le montant global des sommes reçues, dès lors que la vente de ces terrains, par une société privée, la Promobilière, se poursuit encore aujourd’hui ?

Autre question : quelle est l’utilité pratique et quelle est la base légale du budget de 18 milliards de francs cfa qui figurerait sur une ligne de crédit spécialement octroyée au Monument de la Renaissance, dans le but annoncé d’en assurer la promotion auprès des Sénégalais et dans le monde ?

Troisième question : quel est le statut de l’organe à qui ont été confiée la gestion et l’exploitation, également annoncées par le Chef de l’Etat, de ce Monument de la Renaissance, qu’on dit appartenir à l’Afrique ?

Les mêmes questions auraient pu être posées concernant l’ancien champ de tir, au bas de la Mamelle qui porte depuis 1864 le Phare de Ouakam. Il en est de même concernant les terres de Mbane, dans le département de Dagana.

Les Sénégalais se posent encore de nombreuses questions sur des cas précis de mal gouvernance. Demain, inévitablement, la lumière sera faite.

1.2.        L’entêtement du Chef de l’Etat sur le maintien du niveau trop élevé et des coûts du  train de vie de l’Etat

Depuis plusieurs années, les Institutions internationales qui suivent les programmes de développement au Sénégal ne cessent d’attirer l’attention du pouvoir en place sur le niveau excessif du train de vie de l’Etat. Des dépenses de prestige, qui ne sont liées à aucun programme d’urgence et qui ne répondent à aucune sorte de nécessité par rapport aux aspirations des populations, se multiplient et voient leurs coûts s’amplifier, dans des conditions jamais expliquées.

L’acquisition d’équipements inutiles, notamment sur le parc automobile de la Présidence de la République, des ministères et de certaines sociétés publiques ou parapubliques, aggravent ce type de dépense.

Les déplacements présidentiels, qui coûtent très cher aux contribuables sénégalais, sont si fréquents que l’on se demande, en définitive, sur quelles inscriptions budgétaires ils sont prévus et pris en charge.

Les locations d’avions, dans toutes les directions, et souvent de jets privés, traduisent un luxe dont les Sénégalais seraient bien inspirés de se passer, compte tenu des maigres ressources dont dispose notre pays.

Plusieurs dizaines d’Agences – le nombre exact est devenu un secret d’Etat – se font voter, l’on ne sait dans quelles conditions, des budgets faramineux et exercent leurs activités à la place des directions des ministères techniques qui se voient ainsi doublés dans leurs prérogatives et dans leurs missions, par une sorte de concurrence dénuée de sens et sans aucune efficacité.

Les partenaires au développement ont d’ailleurs, en plusieurs occasions, recommandé la réduction de ces Agences voire leur suppression et le retour de leurs attributions au sein des ministères correspondants.

Quelles justifications peuvent donner ceux qui, au mépris de la logique opérationnelle et de l’utilité pratique en matière de mobilité urbaine, ont décidé le percement, en des lieux sans croisement en crucifix, de tunnels, dans le seul but d’impressionner des Chefs d’Etat de pays pétroliers, lors d’un Sommet de l’OCI, précisément sur le seul itinéraire qu’ils devaient emprunter, pendant 48 heures, pour aller participer à un banquet, et à un dîner, depuis l’hôtel Méridien-Président jusqu’au Palais de la République ? Ceux-là ont simplement oublié que ces Emirs du Golfe, en matière d’infrastructures et autres échangeurs, en ont vu bien d’autres, ouvrages réalisés à un niveau technique et esthétique rarement égalé ailleurs, surtout, malheureusement et pour le moment, au Sénégal.

3. Que faire ?

Il faut agir.

Il faut poursuivre l’action.

Le combat est enclenché.

Le rythme doit être accéléré.

Il urge de reconstruire le Sénégal détruit par plus d’une décennie de régime pseudo libéral.

Reconstruire le Sénégal, c’est réhabiliter l’approche du développement concerté, dans la démocratie, en retournant au peuple souverain les pouvoirs qui lui sont confisqués par un Chef d’Etat envahissant, qui dirige lui-même une prétendue majorité parlementaire aux ordres et se révèle incapable de respecter l’indépendance de la justice. Mais, reconstruire le Sénégal, c’est aussi relancer la production dans tous les secteurs clés porteurs de croissance. Le secteur primaire (l’agriculture, la pêche artisanale) doit donner aux populations rurales qui l’occupent la possibilité de participer pleinement au développement économique et social du pays. Quant au secteur secondaire, il doit promouvoir des passerelles vers les structures de formation professionnelle et le reste du tissu économique, notamment l’agriculture, pour multiplier les opportunités de création d’emplois susceptibles d’absorber le chômage des jeunes. L’artisanat de production et de services doit, pour se développer, accéder aux matières premières et aux biens d’équipements nécessaires à son développement, voire à son industrialisation dans certains cas.

Les cadres de haut niveau, dont notre pays est si fier, les Africains et les amis de l’Afrique, au sein des Institutions de Bretton Woods, ne cessent d’exercer des pressions légitimes sur M. Abdoulaye Wade, pour faire démarrer la machine bloquée par son entêtement, et l’engager dans la série de réformes structurelles et de mesures de croissance accélérée, dans le but d’impulser dans tous ces secteurs une dynamique intelligente, ambitieuse et efficace dans la gestion des politiques de production, de progrès et de consommation, de biens et de services de qualité, au Sénégal. Mais le réflexe du cyclope Némo, dominé par un quasi-aveuglement teinté d’orgueil personnel et d’une notoire incapacité de nourrir des ambitions de grandeur pour notre pays, revient toujours en surface et bloque toute rationalité de la part de celui qui est sensé présidé à nos destinées.

C’est pour faire droit à cet impératif de reconstruction que depuis trois ans, avec, en point d’orgue, la victoire de l’opposition aux élections locales de mars 2009, acquise grâce au front unitaire constitué sous l’égide de la Coalition Bennoo Siggil Senegaal, au lendemain de la tenue des Assises Nationales, le combat contre le régime d’Abdoulaye Wade s’accentue et se densifie.

Aujourd’hui, c’est même un euphémisme que de dire que le pouvoir actuel fait l’objet d’un rejet quasi unanime dans l’opinion des Sénégalais et plus particulièrement chez les jeunes. On est à mille lieues des espoirs qu’avait suscités l’alternance de mars 2000, tant au Sénégal qu’un peu partout en Afrique.

C’est ainsi que d’échecs en échecs, des discours incantatoires sur des résultats imaginaires dans les programmes GOANA, JAAXAY et autres, aux professions de foi pseudo-démocratiques et au projet insensé de succession dynastique à la tête du Sénégal, l’alternance inaugurée par le scrutin de mars 2000 a très vite tourné au cauchemar pour le peuple sénégalais.

Les faits restent têtus dans leur lourde et tragique vérité.

Au fil des ans et selon une logique dévastatrice qui a réduit à la précarité les conditions de vie des Sénégalais, les dérives du régime d’Abdoulaye Wade n’ont cessé de s’accumuler et de s’amplifier.

C’est que l’homme a trahi son serment du 1ER avril 2000, proclamé devant le peuple tout entier, en présence de plusieurs Chefs d’Etat et de Gouvernement du continent africain. Ce jour-là, la main droite levée devant des milliers de citoyens, en majorité de jeunes, qui voyaient alors un grand rêve sur le point de devenir réalité, avec l’avènement d’une alternance d’espoir et de changements, M. Abdoulaye Wade a juré de se mettre au service exclusif des intérêts du Sénégal, de protéger les droits et les libertés des citoyens et, par-dessus tout, de respecter la Constitution.

Chacun sait ce qu’il en est advenu.

En dix années de pouvoir, l’homme a modifié 17 fois la Constitution de la République, récemment encore, une nouvelle modification tendant à instituer un poste de vice-Premier ministre, a été rapporté de justesse, l’on ne sait pour quelles raisons.

 

L’homme dirige notre pays comme une chaumière mal éclairée qui lui appartiendrait pour toujours.

La raison est qu’aujourd’hui le mode d’exercice du pouvoir au Sénégal a atteint une personnalisation révoltante. Celle-ci renvoie, sous de multiples aspects, à des expériences fantasques que l’Afrique n’a que trop subies au cours des dernières décennies. Cette situation se traduit par de multiples incohérences et par des dysfonctionnements qui ont envahi, jour après jour, des secteurs de haute sensibilité qui requièrent rigueur, savoir-faire, dans la pleine mesure des objectifs visés et des attentes du peuple souverain. Et des scandales en tous genres éclatent, chaque semaine, et donnent une idée du niveau de corruption dont est entachée la gestion du pays. Ces scandales ternissent l’image du Sénégal dans le monde.

Le Chef de l’Etat a-t-il seulement entendu et compris le sens du discours du Président Barack Obama, à Accra, lorsqu’il rappelait que l’Afrique a besoin d’institutions fortes, pour aller vers le développement par la démocratie et le travail des Africains eux-mêmes ?

Il y a lieu de douter sérieusement que le Chef de l’Etat ait entendu une telle vérité et un tel discours.



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