Le président Blaise Compaoré est en train de définitivement supplanter le président Wade et de l’isoler davantage, dans tous les conflits de la sous-région. Après avoir aidé à la libération des otages espagnols des mains d’Aqmi la semaine dernière, le président burkinabé va réunir mercredi les deux protagonistes de la prochaine élection présidentielle en Guinée, faisant de Ouagadougou la nouvelle capitale de la diplomatie sous-régionale. Bien avant Selou Dalein Diallo et Alpha Condé, le président Compaoré avait reçu le président Konaté, qui lui a donné des assurances quant à l’annonce de la date du scrutin. Cela, malgré l’activisme du président Wade, qui s’est présenté dès les premières heures de cette mini-crise à Conakry, sans rien obtenir des parties en conflit. Blaise Compaoré avait aussi réussi à lui damer le pion en Côte-d’Ivoire, avec une médiation discrète qui a abouti aux accords de Oagadougou, quand le président Wade s’illustrait par ses déclarations malheureuses, attaquant sans discernement tous ceux qui lui faisaient ombrage.
En Guinée, le capitaine Dadis Camara a été le premier à prendre ses distances, allant jusqu’à refuser un avion médicalisé envoyé par le président Wade, pour aller au Maroc dans un Fokker du Burkina. Le président Wade semble maintenant se résigner sur le terrain diplomatique où il s’est illustré par son verbiage hâtif, qui a suscité la méfiance de ses pairs africains. Il est vrai que dans la plupart des confits comme ce lui de Guinée, le président Wade a engagé des médiations en concurrence directe avec ses pairs, souvent désignés par les instances sous-régionales. Blaise Compaoré a été désigné médiateur en Guinée par la Cedeao, mais cela n’a pas gêné le président Wade, qui s’est désigné père de Dadis Camara, comme il s’était désigné père de Guillaume Soro.
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