Le Premier ministre s’est donné un cheval de bataille, en l’occurrence la construction de performances économiques en mesure de porter une croissance durable pour répondre à une demande sociale forte. Pour cela, rien de mieux que des investissements lourds dans le cadre des grands travaux.
Un gouvernement «économique» dont l’action est portée par une Stratégie de croissance accélérée (Sca) créatrice d’emplois, mais tributaire de la mise en œuvre d’infrastructures lourdes indispensables à toutes les mobilités. C’est le condensé des convictions économiques déroulées par le Premier ministre sur le plateau de la Rts. Point ou peu de «politique», le choix de Macky Sall a consisté à larguer dans les parloirs périphériques les contentieux qui fâchent.
Si l’Etat ne peut créer que ce qu’il peut d’emplois, il reste que, selon Macky Sall, la vraie réponse à cette question se trouve dans les entreprises. On comprend alors cet «acte très fort» réalisé en faveur du «capital» qui est la réduction de 25% de l’impôt sur les sociétés. Retour d’ascenseur attendu : le développement de l’investissement et la création d’emplois. Furieux contre «ceux qui n’ont rien compris» des grands travaux du Chef de l’Etat, Macky Sall a mis en perspective «les gains» attendus en termes de compétitivité dans le système de production grâce aux ouvrages liés à la mobilité urbaine et aux grands projets routiers nationaux. Dans ce cadre, la redistribution sociale joue également son rôle, car «ce ne sont pas les marsouins qui travaillent dans les différents (chantiers) à travers le pays, ce sont des Sénégalais». Ces grands travaux énumérés par le chef du gouvernement, ce sont les «273 Cases des tout-petits» implantés en milieu rural avec un «système de nutrition» complet pour les enfants, l’autoroute à péage, le Port minéralier de Bargny, l’aéroport international Blaise Diagne de Ndiass, etc. De fait, dans les tablettes de performance du gouvernement, ce sont 300 000 emplois qui vont être créés dans les cinq prochaines années. «L’emploi ne peut être créé que quand l’économie marche.»
Les libéraux se sentent très forts dans leur management de l’économie nationale. S’appuyant sur l’évolution du Budget consolidé d’investissement (Bci), Macky Sall indique qu’il est passé de 311 milliards de francs Cfa (dont 80 milliards de fonds propres à l’Etat) en 1999 à 672 milliards (dont 345 milliards de fonds propres à l’Etat) en 2005. Dans une allusion à peine contenue aux gouvernements socialistes précédents, le Premier ministre a laissé échapper : «Ce que nous pouvons faire, ils ne peuvent pas le faire, ils ne pouvaient pas le faire.»
Adepte d’un «libéralisme social», le chef du gouvernement veut faire croire à une «croissance partagée» dont l’un des résultats est, selon lui, la création depuis l’an 2000 de 196 800 emplois. A en croire M. Sall, l’action du gouvernement pour soutenir la croissance est structurée autour de quatre facteurs : la consommation des ménages, la demande d’investissement, les dépenses publiques et les dépenses extérieures. A ce niveau, le Premier ministre pointe du doigt, pour s’en féliciter, «la culture de l’augmentation des salaires» et le recrutement de 15 000 agents dans la Fonction publique. «C’est autant de revenus (monétaires) qui sont introduits dans le ménage». Dans le monde agricole, le «soutien» aux intrants, engrais et semences, est également considéré comme une action directe sur la consommation.
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