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Politique

[ Contribution ] L’option Karim : ‘ Du Pourquoi au Pourquoi pas !’

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[ Contribution ] L’option Karim : ‘ Du Pourquoi au Pourquoi pas !’
Jamais dans le passé, la succession du président de la République n’a soulevé autant de questions au Sénégal. En effet, entre le retrait pour le moins inattendu du président Senghor en 1980 et l’avènement certes salutaire mais surprenant de l’alternance en 2000, le peuple sénégalais n’avait jamais eu l’occasion de s’aménager le temps d’analyser dans le sillage du président les possibles prétendants à sa succession. Parmi les quelques raisons de cette nouveauté figurent, entre autres, la conscience prise par le peuple de sa capacité et sa force de ‘choisir’ son président depuis le basculement de régime en 2000, la décision du président Wade de ne pas se représenter à la fin de son mandat en 2012, mais aussi et surtout l’inévitable ‘alternance générationnelle’ qui se profile avec la jeunesse des quelques probables candidats à la succession.

Les Sénégalais, très concernés par la ‘chose politique’, savent que leur pays se trouve déjà à un tournant décisif et leur attention se focalise sur ces successeurs potentiels pour scruter leurs capacités professionnelles et/ou morales à assumer les plus hautes fonctions de l’Etat. Les noms de Idrissa Seck, Macky Sall, Karim Wade sont les plus cités au-delà de toute considération républicaine devant placer le président du Sénat, numéro deux de l’Etat, en ‘pôle position’.

Le premier, ayant été Premier ministre pendant trois bonnes années, a démontré ses capacités professionnelles et sa maturité politique pour gouverner, mais pourra-t-il prendre assez de hauteur, se demandent les Sénégalais, pour se départir de tout esprit revanchard à l’égard de ses adversaires qui n’ont pas manqué de l’enfoncer durant sa traversée du désert, en lui reprochant un manque de loyauté et de fidélité au président Wade. Le second, aussi Premier ministre pendant trois ans, est vanté sous ses habits d’homme discret et humble, ayant été le seul capable de faire avancer les grands travaux du chef de l’Etat. La question que l’on se pose est de savoir s’il pourra rebondir après son recul dans les rangs du parti suite à sa confrontation politique avec le ‘Maître des lieux’.

C’est le troisième qui suscite le plus de polémique du fait de ses rapports particuliers avec le président de la République. En effet, il est vrai que la succession du ‘père’ par le ‘fils’ à la tête de l’Etat serait tout aussi inédite que la forte implication actuelle de Wade-fils dans les affaires de la Cité. Les langues se délient et les interrogations s’élèvent sur la question de la constitutionnalité ou du caractère démocratique du positionnement de Karim Wade comme successeur potentiel du président de la République. Ce positionnement serait non conforme aux principes de notre Constitution et assimilerait le Sénégal à une monarchie, disent certains. La transmission du pouvoir de père en fils constituerait un recul démocratique et annihilerait les résultats de décennies de lutte pour l’émancipation du peuple et sa liberté de choisir ses dirigeants, soutiennent d’autres.

Ces inquiétudes, quoi que fondées sous certains angles, souffrent de quelques critiques pouvant être résumées sous trois interrogations principales : 1 - Est-il tout de même légitime, du point de vue de la démocratie, de la loi fondamentale ou même de la morale, de nier à un citoyen sénégalais le droit et la possibilité de prétendre aux fonctions de président de la République, uniquement parce qu’il est ‘fils de président de la République’ ?

2 - La question de la filiation de Karim n’occulte-t-elle pas celle plus pertinente pour la nation et qui devrait être : ‘Quelle est l’alternative à Karim’ ?

3 - Que doit signifier pour nous ‘la Génération du concret’ et doit-on la rejeter à tout prix au nom d’une quelconque déontologie politique ? La première interrogation trouve sa réponse d’abord dans la législation de notre pays ainsi que dans la référence pouvant être faite à d’autres pays. En effet, notre loi fondamentale tranche la question en mettant ‘sur le même pied’ les citoyens sénégalais pouvant prétendre aux fonctions de président de la République, quelles que soient leurs origines et leur filiation. Par ailleurs, la succession de Bush ‘père’ et ‘fils’ à la tête des Usa et la course actuelle de Hilary Clinton vers la Maison blanche après que son mari y siégeât, montre qu’il n’y a pas de contradiction entre l’éligibilité à la magistrature suprême et les relations familiales vis-à-vis des tenants du pouvoir dans une démocratie.

La réticence à une éventuelle candidature de Karim n’est pas illégitime, elle est juste dépourvue de sens du fait qu’elle ne pose que des problèmes de forme. Or, une question fondamentale de fond serait de savoir s’il y a une alternative sérieuse à Karim Wade.

Si l’on observe le sillage des partis d’opposition, on se rend compte que les principaux leaders pouvant potentiellement occuper le poste de président de la République, sont déjà connus (O. T. Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily, etc.) et leurs aptitudes professionnelles et morales ont été (sévèrement) jugées et tranchées par le peuple lors de la dernière élection présidentielle de février 2007. Pourtant, ces partis d’opposition regorgent de jeunes sénégalais, intellectuels et dont les compétences pouvaient émerger si les leaders ‘traditionnels’ ne leur faisaient pas autant ombre et si le système démocratique interne de ces partis permettait réellement un renouvellement périodique du ‘leadership’.

Apparemment, le peuple sénégalais n’est pas encore prêt pour le retour immédiat du Parti socialiste ni même à tenter l’aventure du pôle de gauche. N’est-il pas alors temps de nous pencher sérieusement sur la question de savoir ce que pourra nous apporter ‘la Génération du concret’ à la tête du Sénégal.

L’Oci, ce fut du Concret !

Au sortir du sommet de l’Oci, même ceux qui étaient les plus sceptiques, ont du mal à déceler un quelconque point d’échec sur l’organisation et les résultats ; ce qui est une preuve de réussite pour les organisateurs. La jeune équipe de l’Anoci peut, dès lors, se frotter les mains et prendre conscience qu’elle a marqué un point important dans la quête de légitimité devant le peuple : Ce fut du Concret !

Au passage, le Sénégal regagne sa place de ‘petit pays géant diplomatique’ capable de prouesses telle que la signature de l’accord sur le Darfour ainsi qu’un positionnement pour la médiation sur le conflit Israélo-palestinien, où les pays bénéficiant d’une crédibilité d’arbitrage se comptent sur le ‘bout des doigts’. Par ailleurs, notre pays gagne au passage un capital d’infrastructures sur lesquelles les générations futures pourront pointer du doigt en disant : ‘C’était l’Anoci’. Là commence à germer l’idée de l’utilité de la ‘Génération du concret’ qui s’affranchit des ‘carcans politiques’ dans lesquels voulaient l’enfermer ses détracteurs, en le taxant de slogan douteux et sans contenu. Oui ! Non seulement c’est du concret, mais c’est un pas-de-géant vers le modernisme qui tardait à se manifester et dont beaucoup de pays non encore développés peuvent se vanter.

On a le pincement au cœur lorsqu’on visite le Maroc, la Tunisie ou même le Ghana ou la Côte d’Ivoire, en admirant les échangeurs, les ‘High-ways’, etc., et l’on ne peut s’empêcher de penser à nos propres chantiers et de se dire : ‘Et si on l’avait commencé plus tôt ?’ Là, réside toute la question que l’on doit se poser en pensant au profil du prochain président du Sénégal : Quel est celui qui nous apportera le modernisme dont on a besoin et qui nous permettra de relever la tête devant ces pays qui, il y a 40 ans, nous prenait comme modèle et qui, aujourd’hui, nous ont dépassé sur ce plan ?

En tout cas, sur le plan de la modernisation, Wade Père et Fils ont fait leur preuve et on ne peut pas objectivement en dire autant pour ceux qui étaient là avant eux et qui en avaient la possibilité. Que doivent penser O. T. Dieng, M. Niasse, ou A. Bathily lorsque leurs voitures empruntent les ponts et tunnels de Dakar ?

Restons patriotes et ne plongeons guère dans la partialité excessive, mais disons simplement qu’avec les réalisations obtenues à Thiès et qui avaient déjà donné le signal sur le style de l’alternance, nous ne pouvons nous empêcher de rêver à un ‘dream team’ avec Karim pour gagner de l’altitude et atteindre le sommet. La seule preuve que ce ticket de rêve pourra peut-être nous donner est sa capacité à amortir les ‘chocs exogènes’ provoqués par les soubresauts du marché mondial sur notre économie et qui renchérissent le coût de la vie comme c’est le cas actuel avec la crise de l’énergie. Si de l’autre côté, on a osé Sarko, Obama ou Hilary, pourquoi pas Karim ?

 BP 45 333 Dakar-Fann



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