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Politique

Fossoyeurs de la démocratie

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Fossoyeurs de la démocratie

Comme cela arrive dans toute entité hétérogène, il existe, dans notre opposition, des éléments sains, raisonnables, objectifs, patriotes.

Certaines déclarations faites, dimanche 25 février, au soir, en portent, largement, témoignage. Le président a, parfaitement, raison de lui tendre, une nouvelle fois, la main.

Le Sénégal est notre patrie commune.

Pour accélérer la marche de son édification vers le bonheur et la prospérité, aucune volonté n’est de trop. L’histoire retiendra, à coup sûr, que le président Wade a fait, invariablement, de l’appel inlassable à toutes les forces vives de la nation, son credo, pendant toute la durée de son magistère.

A contrario, on y trouve, également, une faune formée d’individus dont la soif du pouvoir, le goût de l’intrigue, l’art du mensonge, la capacité de nuisance et les sempiternelles manigances de bas étage, tout autant que l’esprit de haine, de revanche et d’ingratitude s’accommodent, difficilement, de tout compagnonnage durable.

Flibustiers de la politique, ce sont des corsaires de la guérilla verbale, à la langue fourchue et aux mœurs malsaines. La politique n’est, pour eux, que coups bas, chausses trappes, combines et désinformation.

Ils n’hésitent pas à mentir avec un aplomb insoutenable. De preuves, ils ne s’embarrassent nullement.

Ils disent n’importe quoi et pataugent dans l’affabulation, avec délectation et cynisme, pour un seul et unique objectif, à savoir blesser l’amour-propre du chef de l’État, de sa famille et de son camp et ternir l’image de marque du pays auquel ils ne pardonnent pas de les avoir, à nouveau, sanctionnés, en les plantant dans le bourbier d’une opposition qui promet d’être durable.

Ils ont mis à genoux 7 banques et 250 sociétés d’État…

Par leur sectarisme inoxydable, ils s’excluent, eux-mêmes, de toute initiative de réconciliation nationale, permettant aux fils de ce pays de conjuguer leurs efforts et leurs talents, dans une synergie parfaite, faisant appel à toutes les compétences, pour faire accoster notre pays, dans les plus brefs délais, sur les côtes de l’émergence.

Victimes d’un nombrilisme morbide, qui réduit tout l’univers à leurs petits intérêts mesquins et sordides, ils nient le Sénégal et son peuple.

Ils sont les vrais fossoyeurs de notre démocratie. Hier, lorsqu’ils étaient au pouvoir, ils ont été les spécialistes de la fraude électorale à vaste échelle, des scrutins truqués, des détournements incommensurables. Ils ont pillé l’Union sénégalaise de banques (Usb) et 7 autres structures de même nature, sans parler de l’Oncad, de la Caisse de péréquation, de la Croix-Rouge, de la Saed, des Petits projets ruraux et de plus de 250 sociétés d’État.

Tout ce que le chef de l’État a révélé, lors de sa conférence de presse du jeudi 1er mars, n’est que pure vérité. On pourrait rédiger une chronique détaillée de leurs frasques, en matière de gestion, pendant des années, sans épuiser le sujet. Chacun de ces acteurs-là traîne, soit une ardoise, soit une casserole.

Prompts à s’ériger en censeurs implacables, en donneurs de leçons de vertu, ils semblent oublier qu’ils ont pratiqué, pendant des décennies, les votes multiples, les bourrages d’urnes, les transferts d’électeurs, la rétention des cartes d’électeur et des bulletins de vote, la manipulation de la couleur de ces derniers, l’inscription d’électeurs étrangers, ressortissants des pays limitrophes, contre la promesse d’obtention de la carte nationale d’identité du Sénégal et le recours systématique à plus d’une cinquantaine d’autres, de confisquer la volonté populaire, dont j’ai détaillé les principales dans un livre-réponse.

En 1988, un membre du parti au pouvoir a confessé à ma belle–sœur qu’il avait voté 18 fois, dans la même journée. Cet ancien ministre est, encore, en vie. Certains, parmi nos accusateurs actuels, pour exécuter leurs forfaits, se dotaient d’une garde-robe polychrome, changeaient de look à la manière d’un clown dans un cirque et circulaient de bureau en bureau, comme un facteur en service commandé.

Leur boulimie du pouvoir avait tué en eux toute morale. Ils ne savaient pas que tricher aux élections, voler le pouvoir, c’est voler un pays. Un tel acte ne peut augurer de lendemains heureux. On ne peut construire rien de solide sur le vol et le mensonge. Le bonheur d’un peuple est tellement sacré qu’il ne doit s’édifier que dans la transparence, l’honnêteté, la rigueur morale, la vérité des urnes, le respect de la volonté populaire.

… Aussi, voient-ils la fraude partout !

Englués dans le magma de cette culture de la souillure, ils ont fini par s’y fondre, à un point tel que les miasmes, les agrégats que ce phénomène secrète ont pollué profondément leur vision, leur âme et leur démarche. Ils voient, partout, la fraude, y compris là où elle n’existe pas. Quand ils ne trouvent rien à dire, ils inventent, pour justifier leur déroute.

Leur pessimisme congénital les porte à soupçonner tout acteur du jeu politique, qu’ils jugent responsables de leur débâcle. Dans ce jeu fabriqué de toutes pièces, ils excellent par leurs fantasmes. Immergés dans un univers Kafkaen, ils broient, constamment, du noir, imaginent des scénarii de catastrophe, bricolent des hypothèses loufoques dont la source principale n’existe que dans leur imagination perfide.

Habitués du pouvoir, ils ne se consolent jamais de l’avoir perdu, un certain 19 mars 2000. Chaque nuit, dans la solitude de leur sommeil agité, ils déroulent devant eux les plaisirs et les honneurs de jadis, qu’ils ressassent avec nostalgie, comme les effluves d’un paradis disparu.

C’est cette faune dangereuse, dont la soif de pouvoir peut pousser jusqu’à la folie meurtrière, à la déstabilisation violente et au complot, que notre République doit surveiller comme du lait sur le feu, pour faire face, en cas de besoin, avec détermination et fermeté, aux velléités sournoises de subversion.

La démocratie ne doit pas hésiter à défendre les valeurs et les fondements constituant son essence. L’expérience nous enseigne que la passion du pouvoir détruit toute raison.

Notre stabilité, la paix civile, la concorde nationale, le respect de la volonté populaire, telle qu’exprimée par le suffrage universel, sont des valeurs cardinales dont la sauvegarde incombe à chaque citoyen.

Tous ceux qui annoncent, publiquement, leur volonté de remettre en cause ces acquis, qui sont la condition sine qua non de notre liberté, de notre indépendance, de notre sécurité et de notre prospérité, doivent être considérés comme les adversaires de la République et de la démocratie.

Aiment-ils, vraiment, leur pays, puisqu’ils passent tout leur temps à œuvrer à sa ruine, en s’acharnant à discréditer ses institutions ? Si la réponse est non, nous devons les affronter frontalement et les traiter sans complaisance aucune, dans le respect scrupuleux des droits humains et des exigences de notre humanisme.

Par le Professeur IBA DER THIAM

Depuis Accra (Ghana)



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