Les leaders de Benno Siggil Senegaal étaient, hier, en banlieue. A la tête d’une délégation composée, entre autres, de Moustapha Diakhaté (Apr) et de Hélène Tine (Afp), le patron des socialistes s’est dit sceptique quant au coût réel des bassins de rétention et à l’effectivité du plan Orsec. Parlant, d’abord, dudit plan qui a été déclenché mercredi dernier, Tanor Dieng a déclaré que ce plan ‘n’existe que de nom’. Revenant, ensuite, sur les bassins construits un peu partout au niveau de la banlieue, il note que ‘c’est vraiment désolant d'entendre le Premier ministre dire que chaque bassin a coûté 4 milliards. Ce qui prouve qu'il y a des choses plus louches que l'Anoci’. Faisant allusion au dernier livre de Latif Coulibaly, Tanor est d’avis qu’il faut faire les ‘Contes et mécomptes’ du plan Jaxaay qui, selon lui, a coûté plus de 100 milliards.
Par ailleurs, le secrétaire général du Ps s’est dit consterné par l’ampleur des milliards qui ont été dépensés au niveau de la corniche, laissant le peuple à lui-même. ‘Les milliards dépensés pour la construction de la corniche n'ont servi à rien. Cet argent pouvait servir à assainir la banlieue et régler une bonne fois la question des inondations’, regrette-t-il.
Les leaders de Benno Siggil Senegal ont sillonné les communes d'arrondissement de Golf-Sud, Sahm Notaire, Wakhinane, Ndiarème-Limamoulaye, entre autres communes affectées par les inondations. Pour le secrétaire général du Parti socialiste, il est inacceptable, pour un président de la République, de passer des vacances loin de son pays alors que ses populations vivent le calvaire.
Tanor Dieng a, par ailleurs, rappelé qu’’ils (les leaders de Benno, Ndlr) avaient averti leurs maires que les inondations constituaient un test pour eux’. Un ‘test’ qu'ils ont heureusement ‘réussi’. Car, ‘partout ou nous sommes passés, les populations ont remercié leurs maires pour les efforts fournis’. De même, pour Ousmane Tanor Dieng, il faut trouver des solutions à court, moyen et à long termes. S'agissant du court terme, il faut, selon lui, pomper l'eau pour que les populations puissent vaquer à leurs occupations. Et pour le moyen et le long termes, il faut une restructuration et un drainage de l'eau vers la mer.
Sur sa lancée, le secrétaire général du Ps s'est offusqué du fait que l'on impute la responsabilité des inondations aux collectivités locales. ‘Ceci constitue un débat criminel au moment où les gens sont fatigués’.
Prenant part à la délégation, Hélène Tine, porte-parole de l'Afp, s'est dit inquiète de l'état de santé des personnes qui vivent dans l'eau, particulièrement, les enfants. Pour elle, le risque est trop grave pour cette couche vulnérable. Parce que ‘le choléra et le paludisme restent des maladies très dangereuses avec des égouts et des bassins à ciel ouvert’. A son tour, Hélène Tine a invité le président de la République à rentrer dare-dare car, ‘il est anormal que le pays soit dans une situation catastrophique et que lui (Me Wade) et ses alliés se la coulent douce en Europe’.
MEDINA GOUNASS, DJIDAH THIAROYE KAO : Dans la caravane d’une visite mouvementée
La visite des leaders de Benno n’a pas été qu’une simple promenade de santé. Certaines étapes ont été, particulièrement, mouvementées. Il en a été ainsi à Médina Gounass, suite à la déclaration de Babacar Mbaye, responsable des associations et membre de Synergie des acteurs pour l'assainissement de la banlieue (Saba). Ce dernier a eu le tort de déclarer que le maire Woré Sarr faisait de la discrimination dans la distribution des motopompes. Amadou Gaye, troisième adjoint au maire, et le responsable des jeunes libéraux de Gounass Djiby Diop, se sont offusqués de cette accusation. ‘Ce ne sont que des mensonges’, répliquent-ils, prenant la défense de leur maire.
A Djidah Thiaroye Kao, le jeune libéral Djiby Diatta a rassemblé des jeunes du quartier pour houspiller les responsables de Benno. Et selon certaines informations, l'ex-maire de la commune, Sidy Sall, aurait financé cette action. Ce qui a été démenti par l’ex-maire que nous avons joint par téléphone.
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