Jeudi 25 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

COMMENT LES AGENCES NATIONALES DEPOUILLENT L’ETAT : L'EXEMPLE DE LA CASE DES TOUT-PETITS

Single Post
COMMENT LES AGENCES NATIONALES DEPOUILLENT L’ETAT : L'EXEMPLE DE LA CASE DES TOUT-PETITS

La gestion de la «Case des tout-petits» continue de poser problème sous le ciel bleu azur de l’Alternance. Surtout que les bailleurs de fonds ont été d’une rare générosité pour soutenir ce projet «révolutionnaire» de Me Abdoulaye Wade dont les prérogatives recoupent celle de la Direction de l’éducation préscolaire. Dès lors, tous les ingrédients sont réunis pour déclencher un conflit ouvert entre deux structures qui devaient, pourtant, travailler dans une parfaite synergie. Hélas ! 

Les organisations non gouvernementales ont bien raison de dénoncer ce qu’elles appellent «l’agenciation», c’est-à-dire la pratique consistant à créer des agences «marchant sur les plates-bandes» de l’administration. La «drôle de situation» ayant existé, jusqu’au dernier remaniement ministériel, dans la gestion de la petite enfance en est une parfaite illustration.    Haut fonctionnaire au ministère de l’Education, notre source pointe du doigt le «cas pratique plus que gênant que constitue la confusion entretenue depuis 2000 entre la Direction de l’éducation préscolaire (Deps) et les différentes structures ayant eu à piloter la Case des tout-petits». Et de rappeler que «si la Case des tout-petits est une création révolutionnaire de Me Abdoulaye Wade, bien que récente, l’éducation préscolaire a, par contre, toujours existé dans la nomenclature de l’Education nationale». Néanmoins, nombreux sont les acteurs de l’Education qui ne cessent de déplorer le «flou artistique savamment entretenu» entre le Préscolaire et la Case des tout-petits.

«La chose de Me Wade»

Le dernier exemple en date a été noté lors de la revue annuelle du Pdef (Programme  décennal de l’éducation et de la formation) qui a eu lieu au mois de juillet 2007. Une rencontre à l’issue de laquelle les experts avaient vivement recommandé aux autorités étatiques de «travailler dans le sens d’une meilleure harmonisation de la politique intégrée de la petite enfance». Mais, poursuit notre interlocuteur, personne n’a osé dire la vérité de façon tranchée. D’autant plus que la Case des tout-petits est «une  chose» du président de la République. Résultat, tout le monde se débine. «Si nous avons vécu cette situation plus que préjudiciable, c’est parce que les responsables du ministère de l’Education n’ont jamais voulu fourrer le nez dans un projet personnel du chef de l’Etat. Même les profanes savent qu’entre le Préscolaire et la Case des tout-petits, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Mais aucune voix ne s’est élevée, de peur d’être cataloguée, pour poser le débat au niveau des instances de concertation du ministère de l’Education». En effet, ces problèmes ont surgi à partir du moment où «le projet de la Case des tout-petits, initialement prévu pour les zones rurales, a débordé au niveau des centres urbains». Pourtant, un schéma avait été arrêté pour jeter les bases d’une étroite collaboration entre ces «deux branches complémentaires d’un même arbre». Aussi, la Direction de l’éducation préscolaire devrait-elle s’occuper, «au moins», des questions pédagogiques. Ce que l’Agence nationale de la Case des tout-petits n’a pas «voulu cautionner» en demandant purement et simplement que des Inspecteurs du Préscolaire lui soient directement affectés.

 «Décret de la confusion»

Selon une autre source, en service dans une Iden à l’intérieur du pays, «la confusion créée dans la tête des gens n’a fait qu’aggraver la léthargie due au retard dans les chantiers des Cases de tout-petits dans les régions». Pire, l’Agence en charge des tout-petits «enjoint» au personnel qui lui est rattaché de ne pas accueillir les visites pédagogiques diligentées à partir de la Deps. Aussi, il nous revient que le personnel en question vient d’être «versé» au ministère de l’Education qui coiffe la Direction de l’éducation préscolaire. Notre interlocuteur est même d’avis qu’il aurait suffi d’un minimum de partenariat entre la Deps et l’Anctp « pour atteindre des résultats fort appréciables dans un secteur où le Sénégal avait une indéniable longueur d’avance par rapport aux autres pays africains ». En définitive, la balle est dans le camp du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, qui avait signé «le Décret de la confusion» donnant à l’Anctp des «pouvoirs exorbitants qui dépouillaient pratiquement la Deps». Bien qu’abrogé, ce Décret n’en continue pas moins de faire jaser dans le milieu de l’éducation préscolaire où les acteurs demandent le retour à l’orthodoxie, à savoir « la mise en musique » des différentes initiatives allant dans le sens d’un meilleur épanouissement de la Petite enfance.

MME NDÉYE KHADY DIOP, DIRECTRICE DE L’ANCTP : “Mon seul objectif est de réussir la noble mission qui m’est confiée”

«C’est comme s’il y avait des gens qui veulent torpiller tout ce que je fais. En tout cas, leur sortie coïncide avec la venue au Sénégal d’experts de l’Unesco. Mais, le Décret N° 2007-1207 du 08 octobre 2007, instituant une Semaine nationale de la Petite enfance et de la Case des tout-petits, me conforte dans la conviction que ceux qui cherchent à me nuire perdent leur temps». C’est en ces termes que Mme Ndéye Khady Diop apporte la réplique à ses «ennemis qu’il a encore du mal à démasquer».      

“Je sais pouvoir compter sur le sens du devoir et de la responsabilité de chacun d’entre vous pour espérer que vous passerez une bonne année scolaire 2007-2008 au service de l’école sénégalaise, notamment de sa Petite enfance. Vous me rendrez compte de vos activités ou de vos difficultés éventuelles dans des rapports circonstanciés, pour me permettre d’en informer le ministre de l’Education qui demeure notre seul interlocuteur officiel”. Ces propos, contenus dans une “Note d’information relative à la rentrée des classes 2007-2008 dans les écoles maternelles publiques”, ont attiré l’attention de certains responsables du ministère de l’Education. Il n’en fallait pas plus pour que tous les regards se tournent vers la “trouvaille” qu’est l’Anctp. Sa directrice, Mme Ndéye Khady Diop, soutient n’avoir rien à se reprocher. « La seule chose qui m’intéressée c’est de remplir la noble mission qui m’est confiée. Tout ce qui se dit ici et là ne m’ébranle pas. J’ai obtenu des résultats probants qui m’ont valu les félicitations des autorités », clame-t-elle. Avant d’en appeler à « une synergie des forces pour aller dans le sens d’un développement harmonieux de la Petite enfance». Soutenant avoir des «rapports cordiaux avec des démembrements de l’Etat comme la Santé et La Poste», elle se demande pourquoi elle n’en aurait pas avec une structure comme la Deps. Elle pense que «les urgences sont ailleurs, notamment les voies et moyens à trouver pour mettre hors de danger les 2500000 enfants qui ont besoin d’eux et dont ils n’ont réussi qu’à prendre en charge environ 94000». Sans parler «des bénévoles qui sont recensés au niveau des Cases des tout-petits et qu’il faut mettre dans de meilleures conditions». Même si une partie de «son» personnel émarge maintenant au ministère de l’Education, il n’en demeure pas moins que Mme Ndéye Khady Diop «demeure toujours attachée à un mieux-être de tous les acteurs oeuvrant à une bonne exécution de la Pndipe (Politique national de développement intégré de la Petite enfance), placée sous la tutelle de l’Anctp». Pour elle, «le champ de la Petite enfance est tellement vaste, que chacun peut s’y investir, sans avoir à gêner qui que ce soit». Et d’inviter ses «détracteurs» à reconnaître que «le modèle de la Case des tout-petits est devenu un label qui est en train, sous l’égide de l’Unesco, d’être dupliqué ailleurs ».



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email