Babacar Gaye : Ministre, Directeur du cabinet politique du Président de la République et Porte-parole du Pds
Alors que le débat sur la communication de Me Wade fait rage, Babacar Gaye a décidé de sortir de sa réserve. Pour répliquer d’une façon cinglante à ceux qui qualifient de piètre sa prestation en tant que porte-parole du Pds. Mais aussi pour annoncer une grande réforme de la communication du président de la République. M Gaye dit à qui veut l’entendre qu’il est le leader incontesté du Ndoucoumane.
« Nous nous acheminons vers une grande réorganisation de la communication de Me Wade »
L’Observateur : Ces derniers temps la politique de communication du parti démocratique sénégalaise a été sérieusement remise en cause. Certains disent même que le président de la République n’est pas bien défendu. Qu’en pensez-vous ?
Je voudrais d’abord préciser que communiquer pourrait signifier « rendre visibles des réalisations, des faits, des situations, ou encore mettre en commun des idées pour les valoriser». Il peut aussi se traduire par la mise à la disposition d’un destinataire, un certain nombre d’informations. Dans ce cas précis, la cible peut accepter ou rejeter le message véhiculé par l’information qu’on lui fait parvenir par des médias. Au Pds, je suis chargé de rendre visibles les actions du parti, de distribuer l’information au niveau des militants libéraux qui sont les premiers concernés, de porter la parole et les directives du Secrétaire général national du parti, mais aussi de servir de courroie de transmission entre les militants et les supports médiatiques. Ce n’est pas facile, il faut le reconnaître, surtout pour un parti qui est au pouvoir, de surcroît dirigé par un homme multidimensionnel comme Me Abdoulaye Wade, qui déborde les limites de son parti. Mais peut-être un jour, nous aurons à concevoir une politique de communication de nature à articuler correctement les deux leviers de la communication du Président de la République, la « grande commission chargée de la communication du parti » et celle qui s’occupera de la « communication du Président de la République d’une part, et d’autre part celle du Gouvernement»
Pouvez-vous être un peu plus explicite sur cette grande commission qui s’occupera de la communication du Pds et du président Wade ?
Déjà, pour ce qui est de la commission du Président de la République, il y a plusieurs porte-parole. Nous avons un ministre de l’information porte-parole du gouvernement, un ministre conseiller porte-parole du président de la République en tant qu’institution et un porte-parole en sa qualité de chef de parti. Je pense qu’il y a une urgence à créer une synergie entre ces trois pôles de communication, afin de prendre en charge les préoccupations du président, du gouvernement et du Pds, pour tout ce qui touche à la communication.
Ne pensez-vous pas dans ce cas, qu’il y aura des risques de confusion ou de mélange des genres ?
Mais pas du tout. Dans une synergie, il y a une méthode, un code de conduite, une intelligence et une complicité, qui vont permettre plus de cohérence dans les stratégies de communication, dans leur mise en œuvre et dans le choix des hommes chargés de véhiculer ces messages. Car il me semble important de préciser que la communication du Pds n’est pas forcément celle du gouvernement. Mais je précise par ailleurs que ceux qui sont chargés de la communication du parti doivent apporter leur soutien à la formulation de la communication du gouvernement pour la bonne et simple raison que le Pds soutient l’action du gouvernement.
Mais en attendant, le président dit qu’il est le seul à prendre des coups. Et certains de ses proches n’hésitent pas à dénoncer l’inefficacité de la communication du Palais et celle du Pds.
Comme vous le savez, le Président de la République est élu par 56% du suffrage universel. Donc c’est tout à fait normal qu’il ait une opposition qui, aujourd’hui, n’étant pas présente dans l’espace républicain, l’attaque sur d’autres fronts. C’est n’est pas gratuit si elle s’est baptisée Front « Siggil Sénégal ». J’aurais pu comprendre que ses adversaires attaquent la politique du gouvernement, en adoptant une démarche de propositions alternatives crédibles. Mais elle s’en prend à Me Wade dans une démarche insurrectionnelle, pour déstabiliser le régime. Ce qui me paraît inacceptable.
La démarche de l’opposition est-elle vraiment insurrectionnelle ?
Effectivement. Ils l’ont démontré par des déclarations et à travers des manifestations de rue pour demander le départ du Président de la République, qui, je le rappelle, est élu de façon démocratique.
En tant que responsable politique à Kaffrine, quelles sont vos relations avec vos « frères ennemis » que sont Iba Der Thiam et Aliou Sow ?
J’ai d’excellentes relations avec mes frères libéraux de Kaffrine, même si parfois nous avons des divergences politiques. Toutefois, aujourd’hui comme hier, je reste le leader incontesté de ce terroir du Ndoucoumane.
0 Commentaires
Participer à la Discussion