Wade victime de ses proches et partisans
Après plusieurs mois d'incertitudes et de tensions, les Sénégalais ont fini par désigner leur président, le quatrième après Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Le "pape du Sopi", Abdoulaye Wade, arrivé au pouvoir en 2000, n'aura pas bénéficié d'un troisième mandat pour lequel il aura tenté le tout pour le tout.
Malgré une troisième candidature, dénoncée par l'opposition et une importante frange de la société, le président sortant aura été victime des agissements de ses proches et autres partisans qui, eux, étaient totalement rejetés par la majorité des Sénégalais. L'omniprésence de son fils, Karim Wade, dans la gestion des affaires de l'Etat a fortement pénalisé sa candidature. Son entêtement à le défendre lui a valu ce vote sanction des électeurs.
Le reste de son entourage, pris souvent en flagrant délit de malversations financières ou d'agressions physiques mais impuni, a aussi contribué à sa perte. A cela, il faut ajouter la forte demande sociale, la flambée des prix des denrées de première nécessité, le taux galopant du chômage et le train de vie élevé de l'Etat.
Le "N'diguël", la fin du mythe?
Le Sénégal est un pays où cohabitent 94% de musulmans, 5% de chrétiens et 1% d'animistes. Lors des périodes électorales, les politiques sollicitent les chefs religieux pour qu'ils donnent des consignes de vote en leur faveur, c'est que l'on appelle "le N'diguël". Les précédents présidents, Wade compris, en ont profité pour consolider leur pouvoir. Cette élection est la preuve que le nouveau citoyen sénégalais, notamment chez les jeunes, n'est plus sensible à ces recommandations souvent monnayés contre des avantages. La défaite de Wade, malgré le soutien de quelques leaders religieux, prouve que le n'diguël ne fonctionne plus. Les membres des confréries religieuses sont des citoyens non-influençables lorsqu'ils sont dans l'isoloir.
Le plébiscite de Macky
L'ancien premier ministre de Wade, Macky Sall est le véritable vainqueur de cette présidentielle. Après un parcours politique sous l'aile de Wade, Sall se retrouve désormais au sommet de l'Etat. Il a été élu avec 65,8% des voix: une victoire incontestable qui incita son adversaire à le féliciter avant même la proclamation officielle des résultats. Un vrai plébiscite pour celui qui se présentait pour la première fois à la magistrature suprême. Macky Sall a bénéficié du soutien de l'ensemble des 12 autres candidats, d'une jeunesse citoyenne et des partis politiques de l'opposition.
Son parcours politique a été fulgurant -ministre, député, premier ministre, président de l'assemblée nationale- avant de connaître une traversée du désert qui l'éloigna des arcanes du pouvoir. Alors qu'il était à la tête du parlement, il avait commis l'imprudence et l'impertinence, aux yeux de Wade, de convoquer Karim Wade au sujet de l'utilisation faite des fonds de l'Anoci (l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique). Il a donc créé son propre parti, l'Alliance pour la République (APR). Moins de cinq ans plus tard, il se retrouve quatrième président de la République du Sénégal.
Ce qui attend le Président Macky...
Le tout nouveau président devra faire face à de nombreuses urgences pour satisfaire un électorat de plus en plus exigeant et conscient de ses droits et devoirs. Les nombreux engagements pris durant la campagne, notamment l'essentiel des conclusions et recommandations des "assises nationales", devront se traduire en actes concrets comme la restauration des valeurs de la République, la réduction du train de vie de l'Etat, la bonne gouvernance, la fin de l'impunité, l'instauration d'un système éducatif performant, la réduction du coût de la vie (Dakar pouvant être aussi chère que Paris) et l'accès à la santé.
Autant de chantiers sur lesquels Sall devra donner un signal fort au risque de se retrouver très tôt désavoué par une base affective assez hétéroclite. La recomposition de la classe politique pour ramener un climat politique stable et apaisé ne sera pas de tout repos, Sall ayant été porté au pouvoir grâce à la coalition Unis pour le même espoir. Les premières frictions qui surgiront certainement dans la redistribution des responsabilités pourraient rendre le mandat de Sall aussi difficile que la fin de règne de Wade. La suite qui sera donnée à l'audit de la gestion de Wade présagera aussi de l'avenir politique de Sall.
La deuxième génération de l'élite politique sénégalaise est celle qui a porté Wade au pouvoir, la troisième génération est celle qui l'en a chassé avec le concours des média et des réseaux sociaux.
A l'instar du web 3.0 ou du journalisme 3.0, plus interactif, plus participatif et plus informatif, la nouvelle citoyenneté du Sénégal est à classer sous l'idée de la démocratie 3.0. Bien que la maturité politique reste séculaire, elle est aujourd'hui renforcée par l'apport des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Les nouveaux médias, à travers les réseaux sociaux, et la presse en ligne ont joué un rôle important dans la réalisation de cette 3e alternance démocratique. La symbolique du chiffre 3 s'est beaucoup invitée dans cette élection. Sall est le troisième président après le père de l'indépendance Léopold Sedar Senghor, qui empêchât le troisième mandat de Wade. Sall a été porté au pouvoir par un fort élan citoyen entretenu par 3 composantes: les mouvements de jeunes (Y'en a marre), les mouvements citoyens et les coalitions de partis. Il devra donc composer avec un nouveau type d'électeurs sénégalais. Un citoyen averti qui demandera des comptes quant à la gestion de la chose publique. Un militant qui n'est plus à la solde d'un marabout quelconque mais plutôt un demandeur sur ces droits, que la 3e génération ne compte pas laisser: droit à une alimentation saine, à un logement décent, à l'éducation, à la santé, au travail et à la technologie.
Des exigences à n'en pas douter qui installeront le Sénégal dans une "troisième République" celle des valeurs d'équité, de justice, de travail, de solidarité, d'exigence et de probité morale prônées par Macky Sall. Une nouvelle ère démocratique, sevrée de fraudes électorales, une démocratie participative de citoyens imbus des valeurs d'autonomie et de liberté, autrement dit celle de la démocratie 3.0.
Qui disait à tort que la démocratie n'était pas faite pour l'Afrique ? Elle semble en avance, elle est à l'ère 3.0.
14 Commentaires
Wadegage
En Mars, 2012 (20:53 PM)EN VOTRE COMPAGNIE, WADE LE VIEUX CORRUPTEUR A PASSE 12 ANS A JOUER AVEC NOS INSTITUTIONS, NOS DENIERS PUBLIQUES, NOS CHEFS RELIGIEUX ET NOTRE DIGNITE. VOUS AVEZ PASSE 12 ANS DE MAGOUILLES POUR ENRICHIR VOS FAMILLES ET VOS ACOLYTES. VOS SCANDALES SONT INNOMBRABLES. CHACUN DES CHANTIERS QUE VOUS AVEZ COMMENCES A ETE UNE VASTE CAMPAGNE DE PILLAGE. CORRUPTION, DETOURNEMENTS, DESSOUS DE TABLE, SURFACTURATION, POTS DE VIN; TOUT Y EST PASSE IMPUNI. VOUS VOUS ETES FAIT REMARQUER VOTRE INSOLENCE INSOUTENABLE, INSPIREE DE L'ORGUEIL DE VOTRE CHEF DEBILE (LE PLUS DIPLOME, SANS AUTRE SENEGALAIS DE SON NIVEAU, APRES LUI IL PREDIT QUE LE SENEGAL SERAIT INGOUVERNABLE PAR NOUS AUTRES, LES INCAPABLES). SOUS VOTRE REGARD IMPERTURBABLE DU FAIT DE VOTRE EGOISME, IL A FAIT DE SON FILS, LE PLUS INTELLIGENT DES SENEGALAIS, UN MULTIMINISTRE OMNIPOTENT A L'ABRI DE TOUT CONTROLE, SILLONANT LE CIEL A BORD DE JETS PRIVES. SA FEMME, ELOIGNEE DE NOTRE SPECIFICITE SENEGALAISE, SE REMARQUE PAR SON INSOLENCE EXTRAORDINAIRE. ELLE S'INVITE QUAND NOTRE EQUIPE NATIONALE EST EN MISSION POUR LEUR PARLER DE SIDA, OUBLIANT QUE SES COMPATRIOTES QUI DEBARQUENT DANS NOS ZONES TOURISTIQUES SONT A CRAINDRE. PLUS RECEMMENT, VOUS CROYIEZ POUVOIR NOUS CORROMPRE AVEC NOS PROPRES DENIERS ET NOUS DIVISER POUR VOUS MAINTENIR AU POUVOIR (ETHNIE, RELIGION, CONFRERIE, GENDRE..TOUT Y PASSE..) NOUS AVONS DIT NON DE LA MANIERE LA PLUS BELLE, ET VOUS CHERCHEZ ENCORE DU MERITE EN QUITTANT, APRES AVOIR TUE BEAUCOUP D'ENTRE NOUS. NON VOUS N'AVEZ AUCUN MERITE, PETITS HOMMES.
DEGAGEZ, CORROMPUS !
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Va te faire foutre connard
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En Mars, 2023 (00:16 AM)Sweden
En Mars, 2012 (20:57 PM)Constat
En Mars, 2012 (21:10 PM)-
l'avocat de sonko etait accusé de viol sur une fille de 20 ans et mis en examen en 2021
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En Mars, 2023 (23:13 PM)Khousmaniaap
En Mars, 2012 (21:11 PM)Saer
En Mars, 2012 (21:16 PM)Sall, 4ème Président
En Mars, 2012 (21:16 PM)Yaraaaaat
En Mars, 2012 (21:33 PM)Je veux ta bethio
tu veux ta bethio
Lébou
En Mars, 2012 (21:56 PM)Modou Modou
En Mars, 2012 (21:58 PM)Vive le Sénégal vive la Diaspora!
Grazie
Kombamwiko
En Mars, 2012 (22:58 PM)Scrutinbouleer
En Mars, 2012 (23:46 PM)Arrêtez de dire que le Sénégal est une démocratie majeure, car le jour où le Khalife général des mourides donnera un ndiguel, celui-ci serait parfaitement exécuté... Alors...
Diop_ahmadou
En Mars, 2012 (07:26 AM)Halte à l’incurie ! Ça commence mal !
Macky Sall doit arrêter la musique de wade s’il veut être crédible. Chaque président a toujours son griot et son clan. Ça suffit ! Non, Stop au culte de la personnalité ! Sur une chaîne de Télévision sénégalaise, on montre Marième Faye faire ses prières. Surréaliste, indécent ! Macky Sall est-il sur les traces des wade ? Cela ne nous intéresse pas ! Nous avons élu Macky sall pour qu’il s’occupe des Sénégalais et travailler, en remettant la démocratie sur les rails et non point qu’on nous fasse une liturgie indécente ! Nous attendons de voir !
Aucune dérive ne sera plus autorisée ! Une bande de laudateurs convertie en sarabandes tend la sébile sans scrupules pour se servir comme des gloutons. C’est inacceptable ! Qu’on se le dise pour dit ! La vigilance s’impose. Si d’aventure, des actes contraires à la bonne gouvernance s’opèrent dans les premiers jours, les prochains mois, suite à son investiture, nous les dénoncerons sans pitié, ni retenue aucune. La république ne doit plus être une vache à lait d’un clientélisme politique. Que cela soit clair ! Aucun acte répréhensible ne sera dorénavant toléré !
Nous y reviendrons
Le combat continue !
Ahmadou Diop
Patriott
En Mars, 2012 (09:47 AM)Je suis tout simplement fier des interventions des nouvelles générations sénégalaises sur le Web. Continuez votre combat pour un Sénégal des hommes libres qui travaillent, qui sont solidaires et compatissent aux souffrances quotidiennes du peuple des Gorgorlus.
Le cinéma pathétique des sortants-voleurs, corrompus et dangereux diviseurs de notre peuple ne nous émeut guère (suivez mon regard vers leur photo...)
Macky et les partis politiques doivent penser à un problème majeur qui s'est posé depuis l'indépendance du pays : les partis politiques africains sont une pâle copie de ceux de leurs maîtres occidentaux. Ils n'ont jamais formé les militants en les prévenant et en les contrôlant contre la corruption et le vol. Je ne leur ferai pas l'insulte de promouvoir la malhonnêteté dans leurs rangs car ils comptent des Sénégalais honnêtes, dignes et travailleurs. Mais qu'ils se disent que la formation du militant responsable en Afrique doit être la première des priorités politiques.
Mais à partir du jour d'aujourd'hui, au Sénagl ils doivent tirer la sonnette d'alarme et se pencher sérieusement sur la formation de leurs militants avec la devise : SERVIR SON PEUPLE ET NON SE SERVIR SUR SON DOS.
Que le Président Macky sache que les yeux des Sénégalais sont grands ouverts, nous connaissons les "criminels économiques". Il a le devoir sacré d'oeuvrer pour un audit afin de prévenir ce cancer qui ronge notre pays à savoir la corruption et l'argent facile (qu'on a fini par confondre avec l'adhésion à un parti politique).
Au Sénégal, notre bulletin de vote ne pourra plus être acheté car l'argent public qu'on balance par les fenêtre lors des élections, tout le monde a compris que cela ne conditionnera plus jamais le vote d'un seul Sénégalais...
Pendant ces élections nous avons également tous combattu le Ndiguel et petit à petit tous les talibés seront éduqués et comprendront le rôle de leur carte d'électeur : carte d'émancipation et de liberté s'il en est, car il faut qu'ils sachent en tant que croyants, que c'est Allah seul qui leur ouvrira les portes de son paradis...
En conclusion, ce sont des citoyens conscients qui sont montés au créneau lors de ces élections.
Nous sommes et resterons vigilants. Les partis politiques laminés... doivent faire leur examen de conscience au lieu de continuer à faire comme si de rien n'était...
A bon entendeur salut.
Wa salam
Patriott
En Mars, 2012 (10:13 AM)la corruption.
Ces élections nous ont révélé deux choses importantes :
1°) Ce sont les citoyens sénégalais qui sont montés au créneau. Les partis politiques sont laminés...ils ne peuvent plus continuer à faire comme si de rien n'était face à la volonté du peuple sénégalais de lutter contre la confiscation de sa souveraineté et les crimes économiques...
2° Nous avons tous combattu le Ndiguel en faisant compremdre au talibé de base que sa carte d'électeur est une carte d'émancipation. En tant que musulman, seul Allah peut lui ouvrir les portes du paradis et non un être humain comme lui, fût-il le plus grand pieux de la terre. Donc il doit voter en son âme et conscience.
Le président Macky Sall doit tenir compte de l'attente de tout un peuple de voir la fin des "noceurs" fainéants qui narguent le peuple par le luxe qu'ils affichent en dilapidant les maigres ressources du pays.
Rien ne sera plus jamais comme avant car la démocratie vient de franchir une nouvelle étape de son développement au Sénégal. Tous les partis politiques doivent y réfléchir...
A bon entendeur salut...
Wa salam
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