Au Lac Rose, le projet d’écrêtage des dunes entamé en octobre par la Sobamo soulève de nombreuses inquiétudes chez les populations. Habituées au calme, ces dernières, qui ont savouré pendant des années l’arrivée des voitures et motos du rallye Paris-Dakar, cohabitent avec les camions de sable qui défilent à longueur de journée. Pis encore, craignent-elles purement et simplement la disparition du site si rien n’est fait pour stopper l’extraction du sable dunaire.
« Cette mer-là, lorsqu’elle va déferler, aucune force ne pourrait la retenir. Le Lac Rose va disparaître et la population avec», assure avec inquiétude Mapathé Wade, un gérant d’hôtel pour qui l’Etat est en train de «favoriser un tsunami» latent. Les inquiétudes du Vice-président du Syndicat d’initiatives du tourisme sont partagées par beaucoup de ses compères du village. Depuis le début des travaux d’écrêtage des dunes au mois d’octobre, les populations ont, en effet, le sommeil bien léger.
« 2 500 camions qui défilent dans un village tous les jours de 4 heures du matin à 19 heures. Supplice ne peut être plus grand pour nous qui sommes habitués à vivre dans le calme», dénonce Pape Mbaye, un habitant du village. Sur le site de 27 ha 57 à 73 ca, pas moins de 30 camions ont été repérés dans un mouvement de va-et-vient perpétuels. Des cratères constatés, lors d’une visite des lieux, sous l’effet de pelles mécaniques travaillant à un rythme effréné.
Autant d’éléments qui font craindre au niveau des populations «une catastrophe écologique» si l’Etat ne prend aucune mesure.
« Nous avons tout fait pour empêcher l’exploitation du sable. Mais, vous savez la force de l’argent, est plus forte que nous. Avec les dunes qui sont en train de disparaître, l’eau va, à coup sûr, arriver sur nos hôtels. On arrivera à un moment où nous serons chassés par la mer (…) On a lutté de toutes nos forces, mais, notre combat n’a servi à rien», s’emporte Mor Guèye, président des vendeurs du village artisanal. Pour lui, une perte d’emplois pour plus de 500 personnes travaillant autour du Lac Rose dans des activités telles que «l’extraction de sel, maraîchage, la vente d’objets d’art», va découler de la situation.
« Le lac est menacé de disparition. Nous avons peur pour notre futur », conclut-il son propos. « La mer située à 800 mètres est à plus ou moins 3 mètres au-dessus du Lac Rose», décrit Mapathé Wade, expliquant que les deux cordons de filaos installés en «1963 et 1979» respectivement, permettent de «renforcer ces dunes de sable et lutter contre l’avancée de mer ». Face à ce qu’il qualifie de « prédation de rapaces et faucons déraisonnés», Wade déverse son courroux sur l’Etat et ses démembrements : « Je ne sais au nom de quelle loi le service des Eaux et forêts ou un ministère ou le président de la République autorise des gens à couper ces filaos». Après des rencontres avec les autorités administratives, le syndicat d’initiative compte même déposer une plainte à l’Unesco.
« Le Lac Rose est classé patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco donc ces gens n’ont même pas la possibilité d’extraire du sable», fait-il savoir tout en espérant que le président du Syndicat d’initiatives va se résoudre à l’option de «la plainte à l’Unesco». A la faveur d’un protocole signé en février 2015 entre la direction des Eaux et forêts, chasse et de la conservation des sols, la Sobamo-Tp est chargée de l’écrêtage de dunes de sable nues sur le site de Niague Lac Rose.
Abdou Ndiaye, superviseur de Sobamo-Tp : «Ce projet va à terme permettre à beaucoup de Sénégalais de bénéficier d’un toit »
« Derrière ces agissements de quelques-uns des habitants du village se trouve la main des hôteliers», réagit Abdou Ndiaye, le superviseur de l’entreprise en charge de l’écrêtage des dunes. Pour Ndiaye, en effet, ces derniers s’intéressent plus au devenir de leurs hôtels au détriment de l’intérêt général. Pour lui, en fait la Sobamo s’inscrit dans la logique de l’Etat visant à offrir un toit au maximum de concitoyens. «Comment peuvent-ils dire que les touristes ne sont plus tranquilles depuis le début des travaux alors que ce projet va à terme permettre à beaucoup de Sénégalais de bénéficier d’un toit ?», interroge-t-il.
Réfutant ces allégations «fausses et infondées» sur toute la ligne, le septuagénaire d’assurer «qu’aucun filao n’a été et ne sera détruit durant toute la mission». Mieux, précise-t-il, «la bande de terre entre le site en question et le cordon de filaos en bordure de mer dépasse les 200 mètres». Ndiaye est convaincu que «la méthode de diabolisation», utilisée par les hôteliers, ne passera pas. «Nous avons signé un protocole en bonne et due forme avec les services compétents chargés de veiller durant tous les travaux au respect strict de l’environnement», assure le superviseur qui demande à l’Etat de rester vigilant face aux «basses manœuvres des hôteliers qui ne sont mus que par leurs intérêts propres».
<13>[email protected]
« Cette mer-là, lorsqu’elle va déferler, aucune force ne pourrait la retenir. Le Lac Rose va disparaître et la population avec», assure avec inquiétude Mapathé Wade, un gérant d’hôtel pour qui l’Etat est en train de «favoriser un tsunami» latent. Les inquiétudes du Vice-président du Syndicat d’initiatives du tourisme sont partagées par beaucoup de ses compères du village. Depuis le début des travaux d’écrêtage des dunes au mois d’octobre, les populations ont, en effet, le sommeil bien léger.
« 2 500 camions qui défilent dans un village tous les jours de 4 heures du matin à 19 heures. Supplice ne peut être plus grand pour nous qui sommes habitués à vivre dans le calme», dénonce Pape Mbaye, un habitant du village. Sur le site de 27 ha 57 à 73 ca, pas moins de 30 camions ont été repérés dans un mouvement de va-et-vient perpétuels. Des cratères constatés, lors d’une visite des lieux, sous l’effet de pelles mécaniques travaillant à un rythme effréné.
Autant d’éléments qui font craindre au niveau des populations «une catastrophe écologique» si l’Etat ne prend aucune mesure.
« Nous avons tout fait pour empêcher l’exploitation du sable. Mais, vous savez la force de l’argent, est plus forte que nous. Avec les dunes qui sont en train de disparaître, l’eau va, à coup sûr, arriver sur nos hôtels. On arrivera à un moment où nous serons chassés par la mer (…) On a lutté de toutes nos forces, mais, notre combat n’a servi à rien», s’emporte Mor Guèye, président des vendeurs du village artisanal. Pour lui, une perte d’emplois pour plus de 500 personnes travaillant autour du Lac Rose dans des activités telles que «l’extraction de sel, maraîchage, la vente d’objets d’art», va découler de la situation.
« Le lac est menacé de disparition. Nous avons peur pour notre futur », conclut-il son propos. « La mer située à 800 mètres est à plus ou moins 3 mètres au-dessus du Lac Rose», décrit Mapathé Wade, expliquant que les deux cordons de filaos installés en «1963 et 1979» respectivement, permettent de «renforcer ces dunes de sable et lutter contre l’avancée de mer ». Face à ce qu’il qualifie de « prédation de rapaces et faucons déraisonnés», Wade déverse son courroux sur l’Etat et ses démembrements : « Je ne sais au nom de quelle loi le service des Eaux et forêts ou un ministère ou le président de la République autorise des gens à couper ces filaos». Après des rencontres avec les autorités administratives, le syndicat d’initiative compte même déposer une plainte à l’Unesco.
« Le Lac Rose est classé patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco donc ces gens n’ont même pas la possibilité d’extraire du sable», fait-il savoir tout en espérant que le président du Syndicat d’initiatives va se résoudre à l’option de «la plainte à l’Unesco». A la faveur d’un protocole signé en février 2015 entre la direction des Eaux et forêts, chasse et de la conservation des sols, la Sobamo-Tp est chargée de l’écrêtage de dunes de sable nues sur le site de Niague Lac Rose.
Abdou Ndiaye, superviseur de Sobamo-Tp : «Ce projet va à terme permettre à beaucoup de Sénégalais de bénéficier d’un toit »
« Derrière ces agissements de quelques-uns des habitants du village se trouve la main des hôteliers», réagit Abdou Ndiaye, le superviseur de l’entreprise en charge de l’écrêtage des dunes. Pour Ndiaye, en effet, ces derniers s’intéressent plus au devenir de leurs hôtels au détriment de l’intérêt général. Pour lui, en fait la Sobamo s’inscrit dans la logique de l’Etat visant à offrir un toit au maximum de concitoyens. «Comment peuvent-ils dire que les touristes ne sont plus tranquilles depuis le début des travaux alors que ce projet va à terme permettre à beaucoup de Sénégalais de bénéficier d’un toit ?», interroge-t-il.
Réfutant ces allégations «fausses et infondées» sur toute la ligne, le septuagénaire d’assurer «qu’aucun filao n’a été et ne sera détruit durant toute la mission». Mieux, précise-t-il, «la bande de terre entre le site en question et le cordon de filaos en bordure de mer dépasse les 200 mètres». Ndiaye est convaincu que «la méthode de diabolisation», utilisée par les hôteliers, ne passera pas. «Nous avons signé un protocole en bonne et due forme avec les services compétents chargés de veiller durant tous les travaux au respect strict de l’environnement», assure le superviseur qui demande à l’Etat de rester vigilant face aux «basses manœuvres des hôteliers qui ne sont mus que par leurs intérêts propres».
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