Abdoulaye Faye : «C’est un groupe d’intérêts français qui s’en prend au Sénégal !»

Dieuppeul-Derklé représente quelque chose pour le Pds et l’alternance. La toute première commune conquise par le Pds - au même titre que Dagana et Oussouye - et passée depuis mars 2009 dans le camp ennemi, panse ses plaies et songe à l’avenir. Conscients des limites actuelles affichées par cette dernière et ne se retrouvant nullement dans le pacte signé avec les populations, les 15 conseillers de Benno ont rompu les amarres et décidé d’intégrer le Parti démocratique sénégalais.

L’administrateur général du Pds, Abdoulaye Faye, chargé d’accueillir les nouveaux «frères», a passé en revue l’histoire du parti. Or Dieuppeul-Derklé est indissociable de l’histoire du parti : «le premier secteur y a été monté et c’est à partir de là que la résistance s’est organisée».

Evoquant la défaite plus qu’inattendue lors des élections locales de 2009, l’administrateur général du Pds a justifié cela en ces termes : «Jamais je n’aurais pu imaginer qu’on allait poignarder son propre parti, c’est à la fois inadmissible et incompréhensible».

Parlant de la vague de démissions au sein de Benno, l’ancien maire de Dieuppeul-Derklé a soutenu que : «le phénomène se poursuit, il s’agit d’initiatives individuelles ou organisées et structurées, comme c’est le cas en ce moment».

Interrogé sur l’intention prêtée à certains libéraux de supprimer le second tour, il a dit que : «la position officielle de Me Wade est le maintien, même si notre volonté est de les battre dès le premier tour». Concernant le fichier électoral, il a estimé que le Président de la République a demandé aux experts qui supervisent les élections de l’auditer : «si nous n’arrivons pas à nous entendre, nous travaillerons sur l’existant, car nous sommes pour des élections libres et démocratiques. Le fichier peut être consulté partout, grâce à l’Internet».

S’exprimant sur la question de la parité, l’administrateur général du Pds a soutenu que : «l’idée d’instaurer la parité existe dans la charte fondamentale de notre parti et cela date de 1976. Dans cette même charte, l’on y parle de restaurer la démocratie, de recourir aux ressources humaines de tous ses fils, de nouer des relations horizontales avec les autres pays tels que l’Inde, la Chine, le Brésil ; en lieu et place des relations verticales, dans lesquelles il y a forcément une tutelle, de promouvoir l’unité africaine et de fonctionner sur la base de la démocratie interne».

Faisant allusion aux chantages exercés par certains responsables démis de leurs fonctions, Abdoulaye Faye déclarera : «j’ai adhéré au Pds par conviction, car j’ai cru en l’homme, Me Abdoulaye Wade. Car, Dama Teunkou Ci Wade».

La perspective d’entendre certains responsables du parti par la Commission de discipline, a permis à son président d’affirmer que : «nous allons l’actionner et en pareil cas, le parti sanctionne négativement : cela passe par la conciliation, la réconciliation, l’exclusion du gouvernement, du parti…».

Se prononçant sur le départ des forces françaises de notre pays, le président Abdoulaye Faye a expliqué que : «Me Wade veut l’indépendance politique effective. Car en tant que Chef de l’Etat, il a le droit de prendre les décisions qui correspondent le mieux aux intérêts du pays. C’est donc un combat de fierté et le moment est arrivé de recouvrer notre indépendance totale». Et Abdoulaye Faye d’ajouter que : «les relations entre les deux pays sont normales et teintées de respect mutuel. Seulement, il y a un groupe d’intérêts qui s’en prend au Sénégal et s’ils tentent de nous déstabiliser, ils échoueront».