Ziguinchor, 30 mai (APS)- Abdoulaye Baldé, la tête de liste départementale de la Coalition Sopi 2007 (pouvoir), à Ziguinchor, s'est révélé au peuple sénégalais à sa nomination, en 2001, au poste de secrétaire général de la Présidence de la République.
Demeuré très anonyme dans les arcanes de la haute administration sénégalaise qu'il a intégré en 1991 alors qu'il était encore tout jeune commissaire de police, chef de la Brigade nationale des affaires économiques et financière à la division des investigation criminelles (DIC), il restera inconnu du grand public malgré de hautes fonctions de chargé de mission au cabinet du Présidence de la République qu'il a eu à occuper jusqu'en 2000.
Ses fonctions de chargé de cours à la faculté de droit de l'UCAD et à l'Ecole nationale de police (1996-1998), autant que celles d'expert consultant du Fonds des Nations unies pour la femme en matière de promotion et de protection des droits de la femme au Sénégal, n'ont pas suffit à asseoir sa notoriété pas moins que ne l'a été d'ailleurs son titre ‘'d'arbitre désigné'' au centre de médiation, de conciliation et d'arbitrage de la Chambre de commerce de Dakar.
Et c'est seulement en mai 2001 que cet ‘'introverti en voix de socialisation'' comme il aimait à le souligner, sera mis au devant de la scène suite à sa nomination à la toute stratégique station de secrétaire général de la Présidence de la République. De façon consciente ou inconsciente ? Mais sûrement pour des raisons plus professionnelles que politiques.
En effet, ce Docteur d'Etat en droit public (option finances publiques), qui a obtenu son sésame en 1996, n'avait jusqu'ici milité officiellement dans aucun parti politique pour pouvoir se prévaloir d'une quelconque base politique pouvant lui valoir une nomination à caractère politique.
Toutefois, Abdoulaye Baldé, comme attiré par un destin politique, va descendre au contact des populations, plus particulièrement de Casamance. Il commence par investir le champ social et économique, pour disait-il, aider à soulager la souffrance de ses compatriote du sud du pays.
La démarche est largement saluée, mais jugée insuffisante par l'opinion locale. Aussi, des lobbies sont-ils constitués par des populations casamançaises pour le convaincre de descendre dans l'arène politique, histoire, selon eux, de donner pour une fois, à la région une présence plus décisive dans les plus hautes sphères de décisions.
M. Baldé cède à la pression le 20 mai 2005 en signant une rentrée politique tonitruante au mythique stade omnisports de Nema, pour disait-il, ‘'apporter un complément d'effectifs'' au ‘'commando libéral'' devant aller à l'assaut du grand manitou de la scène politique locale, le maire socialiste, Robert Sagna.
Très rapidement, il s'impose en chef d'état-major général des troupes libérales du sud devant conduire sur le terrain ‘'la bataille des différentes conquêtes politiques (élection présidentielle, législatives et locales), qui se profilaient à l'horizon.''
Le sacre lui sera octroyé par le numéro 2 de l'état-major national du PDS, le Premier ministre Macky Sall, le 30 novembre 2005, en sa qualité de secrétaire général national adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS), lors des opérations de réaménagement des instances de base du parti au pouvoir.
Devenu secrétaire général de la section communale PDS de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé connaît une ascension fulgurante et son aura dépasse largement les frontières de la commune de Ziguinchor, du département, voire de la région et de toute la Casamance naturelle pour lui conférer une envergure nationale.
Il devient, à la fois, sujet de convoitise mais aussi une cible privilégiée de ses adversaires, autant à l'intérieur de sa propre famille politique qu'au sein des formations adverses. En témoignent les nombreuses attaques dont il a fait l'objet au plan local comme au plan national avec notamment l'affaire des pots-de-vin de la Corniche ouest dans les chantiers de l'ANOCI dont il est le directeur exécutif depuis juin 2004.
Mais sa taille moyenne, son ton anodin et son sourire facile cachent mal la fermeté qui le caractérise. En effet, face à certaines critiques, l'ancien commissaire de police peut se montrer amer et particulièrement dur.
Bien des gens qui l'ont suivi dimanche 27 mai à la gare maritime de Ziguinchor, n'en sont certainement pas revenus en l'entendant, sur un ton emphatique et singulièrement vétilleux répondre à des propos jugés ‘'peu bienveillants'' de Robert Sagna, son principal adversaire dans la région.
Ce double caractère d'homme ‘'courtois mais ferme, compétent et mesuré'' a fait dire à Fakéba Bodian, militant du PDS, que Abdoulaye Baldé ‘'est la personne la mieux indiquée pour diriger la liste de la Coalition Sopi ''. ‘'Il a les capacités intellectuelle morale et physique pour défendre les intérêts de ses mandants.'', s'est-il enthousiasmé convoquant ‘'ses nombreuses actions au plan socio-économique'' pour étayer ses propos.
‘'Abdoulaye Baldé bien avant sa descente sur le terrain politique a montré combien il aimait sa région et ses populations à travers les actions sociales et économiques initiées à leur intention. Et depuis qu'il est descendu dans l'arène politique, il a renforcé ces actions en aidant les jeunes à trouver de l'emploi mais surtout en contribuant à rendre la région plus visible.'', a-t-il souligné
Pour M. Bodian, ‘'c'est des actions de ce genre qui sont attendues d'un député. Baldé fera donc un excellent député, même si nous le préférons ailleurs''.
Mouhammed Badji, son adversaire du camp de Robert Sagna, apprécie en lui les fonctions qu'il occupe dans l'appareil d'Etat malgré sa jeunesse. ‘'Abdoulaye Baldé est un jeune qui vient de commencer la politique. Commissaire de profession, il est devenu un politicien de renommée et il gère aujourd'hui des affaires très importantes dans ce pays à travers les différentes stations qu'il occupe à la Présidence de la République '', note M. Badji,
Soulignant que ‘'c'est quelqu'un qui, à l'Assemblée nationale n'a pas beaucoup d'expérience'', il concède, toutefois, que ‘'son expérience dans l'appareil d'Etat joue en sa faveur et par conséquent, il peut valoir beaucoup de satisfaction à l'Assemblée nationale, surtout dans un régime auquel il appartient et constitue une des pièces maîtresses. Il peut être un bon candidat pour la région''.
AC/CTN
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