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Politique

Abdou Fall sur le retour d'Idrissa Seck au Pds : ' Nous attendons les propositions des responsables de Rewmi'

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Abdou Fall sur le retour d'Idrissa Seck au Pds : ' Nous attendons les propositions des responsables de Rewmi'

Le débat est encore loin d’être tranché, mais Abdou Fall à qui le président Wade a confié la mission de revoir les structures du Pds, est de ces libéraux qui roulent pour la refondation de leur parti. Et le porte-parole du Pds ne s’en est pas caché au cours de l’entretien qu’il a accordé hier à notre correspondant permanent à Paris où il se trouve présentement. Dans cette interview, le vice-président de l’Assemblée nationale s’est également prononcé sur le retour annoncé d’Idrissa Seck et de ses compagnons de Rewmi au Pds, sur la présidence du Sénat, sur l’absence de dialogue avec l’opposition non parlementaire…

Wal Fadjri : Vous êtes ancien ministre de la Santé, député et vice-président de l'Assemblée nationale et porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds). Le secrétaire général du Pds, Abdoulaye Wade, vous a confié la mission de revoir les structures du Pds. Certains parlent de restructuration, d’autres de refondation. Quelle est la feuille de route que le président de la République vous a tracée ?

Abdou Fall : Le président a été clair sur cette question. Au cours de la réunion du Comité directeur du 20 juin, il a annoncé la décision de reprendre en main son parti. Il a, par ailleurs, décidé de me confier la mission de l’assister dans le travail de réorganisation du parti. Si je m’en tiens aux termes de sa déclaration à la réunion du Comité directeur, il souhaitait, premièrement, que l’on adjoigne au sigle du Pds quelque chose qui indique une volonté de l’ouvrir davantage. Deuxième tâche : la confection et la vente des cartes du parti. Troisièmement, le renouvellement des structures du parti. Rappelons qu’entre 1996, année des derniers renouvellements, et la date d’aujourd’hui, il s’est passé beaucoup de choses. Il y a eu certes, depuis l’alternance, des efforts de restructuration, mais qui n’ont pu jusque-là, permettre de prendre en compte tous les effets de la massification, des fusions et des nouvelles tâches de responsabilité qui nous incombent désormais en tant que parti de gouvernement et de développement. Depuis lors, le débat est lancé, débat fort intéressant, d’une intensité qu’on n’a pas connue depuis l’alternance et qui devra être à terme tranché par le secrétaire général, qui aura le dernier mot, en définitive.

Wal Fadjri : Le débat porte-t-il sur la restructuration ou sur la refondation ?

Abdou Fall : Sur le sigle, par exemple, il y en a qui pensent qu’il ne faut pas y toucher parce qu’il existe un lien quasi mythique entre les militants et le sigle Pds. Mais il n’a jamais été question de changer de sigle. Par contre, je crois sincèrement, comme l’a suggéré le secrétaire général national, qu’il ne serait pas superflu d’y adjoindre quelque chose qui conforte notre volonté d’ouverture. C’est mon opinion. Pour le débat, l’activité de restructuration est une activité ordinaire dans la vie d’un parti. Si le secrétaire général national a pris cette décision, il veut en faire un grand moment d’évaluation et, à partir de là, qu’on ait un débat de fond sur comment monter les bases d’une formation politique qui consolide les acquis actuels et les dépasse. C’est la perception que j’ai de la mission. Par conséquent, je suis de ceux qui pensent qu’il faut carrément refonder le parti. Il faut aller vers une refondation. C’est mon sentiment personnel en tant que responsable et cadre du parti. En attendant que le parti puisse délibérer.

Wal Fadjri : Pourquoi ?

Abdou Fall : Pour deux raisons fondamentales. Premièrement, le Pds de l’opposition n’a rien à voir avec le Pds actuel. Il s’est massifié ; il a une nouvelle configuration, de nouvelles missions. Un parti qui a fait un parcours historique de plus de trente ans, dont vingt-six dans l’opposition, s’il s’arrête pour évaluer son parcours et jeter les bases de son renouveau, cela ne peut qu’être un exercice salutaire, intéressant. C’est un corps social qui s’évalue parce que tout n’est pas parfait en son sein. De ce point de vue, c’est un exercice sain pour moi. Deuxièmement, il ne faut jamais qu’on perde de vue que le Pds n’est pas arrivé seul au pouvoir. C’est une coalition victorieuse qui a pris le pouvoir en 2000 et qui gouverne depuis lors sous la direction du président Wade et de son parti. Pour l’essentiel, le dispositif repose sur lui. C’est le président Wade qui fédère, et le parti, et la coalition. Donc le leadership politique du Pds qui est la force physique principale qui a conduit l’alternance politique et qui est resté la locomotive des changements politiques, personne ne nous le dispute. Ce n’est pas possible ! Mais s’il est possible de fédérer autour du Pds et de son leader d’autres formations et d’autres mouvements pour constituer une entité nouvelle plus large et dans laquelle on se retrouve tous autour d’un même statut, d’un même règlement intérieur et d’un même programme basé sur l’idéologie du libéralisme social, je ne vois pas pourquoi, on devrait s’en priver.

Wal Fadjri : Malgré la présence dans cette coalition de plusieurs hommes qui se réfèrent à d’autres idéologies ?

Abdou Fall : En vérité, nos sociétés se sont objectivement libéralisées. On n’y peut rien. Même ceux qui se réclament du socialisme ou autre, ils pratiquent, dans les faits, des politiques libérales. Nous avons eu la chance d’avoir un leader qui a eu une capacité d’anticipation historique qui lui a permis, à un moment où ce n’était pas évident, où beaucoup d’intellectuels n’avaient pas de courage d’assumer cette démarche de rupture, d’oser proclamer haut et fort que l’avenir appartient au libéralisme social et non au socialisme, ni au libéralisme sauvage, encore moins au communisme. Depuis lors, si l’on voit les politiques que l’on mène, non seulement nous sommes en train de promouvoir une économie compétitive dans un contexte de pays en développement, tout en gardant le souci constant de promouvoir une politique de justice sociale et de solidarité. Le régime libéral social qui est le nôtre, est celui qui a fait connaître à notre pays les avancées sociales les plus spectaculaires depuis l’indépendance. C’est pourquoi cette doctrine de base ne peut pas être remise en cause.

Wal Fadjri : Dans votre mission, disposez-vous d’une équipe qui vous accompagne ?

Abdou Fall : Pour l’instant, il faut que les termes de références et la feuille de route me soient donnés de façon très claire. Tant que le secrétaire général ne me dit pas de façon très claire voilà les termes de références, je ne peux pas… (il ne termine pas la phrase, Ndlr). Nous avons plusieurs groupes qui travaillent. Nous avons mis en place un comité qui travaille, autour du frère Abdoulaye Diallo, sur les statuts.

Wal Fadjri : En clair, vous n’avez pas encore commencé votre mission.

Abdou Fall : En vérité, le débat est lancé. A la rentrée, j’envisage, sur suggestion du frère Lamine Bâ, d’organiser une série de rencontres. Puisque les cadres du parti se sont prononcés, il faut bien que je rencontre le responsable de la Cis pour qu’on voie ensemble comment harmoniser les points de vue. Il faut que je rencontre les jeunes du parti. Je compte inviter le frère Aliou Sow à réunir l’Ujtl pour approfondir le débat. Les anciens et les femmes du parti seront également sollicités. Les responsables de partis qui ont fusionné avec nous, doivent également être écoutés. Des cadres et des intellectuels proches du mouvement ‘Génération du concret’ ont manifesté de l’intérêt sur ce débat et méritent également d’y être associés.

‘Nous attendons de voir quelles seront les propositions dont sont porteurs les responsables de Rewmi. A partir de là, nos instances se prononceront de façon très claire’

Wal Fadjri : On parle de plus en plus du retour de Idrissa Seck au Parti démocratique sénégalais. Ce retour est-il pris en compte dans votre mission ?

Abdou Fall : En vérité, il y a un double mouvement. Pour moi, les conditions sont réunies pour créer un parti présidentiel unifié dans une démarche globale qui intègre beaucoup d’autres forces : les partis politiques et mouvements de soutien qui ont accompagné le président Wade. S’ils peuvent accepter tous de venir se dissoudre dans une nouvelle entité, ce serait magnifique. Même les organisations de la société qui n’ont pas fait encore de la politique, mais qui se reconnaissent dans ce que nous sommes en train de faire et dans la même foulée, toutes les formations politiques issues du Pds parmi lesquelles Rewmi, Yoonwi de Modou Diagne Fada, le Bcg de Jean-Paul Dias. Ce débat sur la restructuration ou la refondation peut être une belle occasion pour rassembler toute la famille libérale autour du leader historique et du père fondateur du libéralisme social au Sénégal et en Afrique qui est le président Wade. C’est dans ce cadre qu’il faut engager un débat très ouvert et très large avec ces formations. Pour ce qui concerne le cas spécifique de Rewmi, nous avons tous suivi ce qui s’est passé. Leur congrès s’est réuni pour donner mandat à leur secrétaire général de prendre contact avec le secrétaire général du Pds. Nous attendons de voir quelles seront les propositions dont sont porteurs les responsables de Rewmi. A partir de là, nos instances vont se prononcer de façon très claire.

Wal Fadjri : Etes-vous personnellement opposé au retour d’Idrissa Seck au Pds ?

Abdou Fall : Je suis dans une logique de rassemblement. Notre mission, c’est de rassembler. Mais, rassembler autour de quoi et comment ? Voilà le débat. Sur cela, nous attendons de recevoir les propositions des uns et des autres. Mais pour le principe, retenez que l’option est une option d’ouverture. Moi Abdou Fall, pour être très clair, mon ambition est de doter notre régime, qui a engagé des réformes très importantes pour notre pays, d’un grand parti majoritaire pour gouverner le Sénégal dans la durée. Et dans cette perspective, nous tendons la main à toutes les forces capables de concourir à la réalisation de cet objectif.

‘J’ai toujours été un homme ouvert (...) Depuis 1996, je n’ai jamais cessé d’appeler à la création d’un grand mouvement politique fédérateur des forces de changement’.

Wal Fadjri : On sait qu’à Thiès, vous vous êtes beaucoup investi pour redorer le blason du Pds. Ne redoutez-vous pas le retour d’Idrissa Seck dans le Pds ?

Abdou Fall : Je dis encore que j’attends de voir. Naturellement, ils sont un parti politique et viendront avec tout un protocole certainement pour dire comment ils envisagent leur retour, comment ils comptent s’organiser et ce qu’ils proposent au niveau local, au niveau national, etc. Et en fonction de ce qu’ils vont mettre sur la table, on va discuter, y compris, si on parvenait à un accord, comment nous organiser à Thiès ou ailleurs. Ce sera un débat qui sera ouvert. Je ne suis pas frileux. Je suis serein. Il faut qu’on comprenne qu’on est dans un monde qui bouge et que les gens se préparent au mouvement, au changement, à l’innovation. On ne peut pas faire du sur place. On ne peut rien réussir de cette manière. J’ai toujours été un homme ouvert. Je suis à l’aise sur ce débat de refondation au Pds. J’y suis depuis 1997. En 1998, nous avons fait notre fusion. Depuis 1996, je n’ai jamais cessé d’appeler à la création d’un grand mouvement politique fédérateur des forces de changement. Le Sénégal a atteint un niveau de maturité démocratique telle qu’on peut travailler de façon positive, sereine, autour de trois ou au maximum quatre grands pôles politiques structurés. On est dans un monde où les choses évoluent très vite. Nous vivons le siècle de la vitesse. Ce n’est pas dans l’inertie et dans l’immobilisme qu’on peut se mettre à la hauteur. Mais tout dépend du pourquoi on fait la politique. Si on la fait pour garder des positions à soi, tant mieux. Mais si on fait la politique pour changer le cours des choses, agir et mettre notre pays au diapason des grands enjeux actuels du monde, il faut être ouvert et innovant.

Wal Fadjri : Avec tous les propos qui ont été tenus contre Idrissa Seck, la justice qui est encore à ses trousses, tout cela ne risque-t-il pas de brouiller les repères de l’opinion ?

Abdou Fall : Les gens oublient toujours une chose : Notre candidat à l’élection présidentielle a gagné dès le premier tour ; nous avons eu une majorité confortable ; nous avons eu également une majorité parlementaire tout aussi confortable. Tous les instruments sont donc entre nos mains pour poursuivre et approfondir les changements que nous avons commencés depuis 2000. Les institutions fonctionnent normalement. Vous avez vu toutes les innovations et la vitalité qui a été apportée à cette nouvelle Assemblée nationale.

Wal Fadjri : La question concerne plutôt le retour d’Idrissa Seck…

Abdou Fall : Je ne suis pas procureur de la République, je suis un homme politique. Ce que je gère, c’est la dimension politique du rapport entre le Pds et un parti politique dénommé Rewmi. Les problèmes qui peuvent se poser à d’autres niveaux, on les traite à ces niveaux-là. Pour l’instant, je suis chargé d’assister le président dans le travail de refondation et d’ouverture et c’est sur cela que je travaille. Les problèmes auxquels les uns et les autres peuvent être confrontés à une échelle individuelle ou dans le rapport avec d’autres institutions ne sont pas, pour l’instant, l’objet de mon débat. Le moment venu, je dirai ce que j’en pense.

Wal Fadjri : Certains pensent que ce retour défie toute morale politique. Qu’en pensez-vous ?

Abdou Fall : On ne peut pas empêcher les gens de faire un jugement de valeur. Cela n’engage que ceux qui le déclarent.

Wal Fadjri : Le président Wade négocie-t-il avec Idrissa Seck ?

Abdou Fall : Très sincèrement, je n’ai aucun moyen pour le savoir. Je vous dis une chose : un chef d’Etat ne négocie jamais son agenda.

Wal Fadjri : Par rapport à la ‘Génération du concret’, on voit que c’est un autre mouvement qui se greffe et qui phagocyte le Pds, qui prend des militants au niveau du Pds. Comment gérez-vous tout cela ?

Abdou Fall : Je ne comprends pas le problème que vous voulez soulever. Il y a un mouvement qui s’appelle ‘Génération du concret’, c’est des jeunes qui sont dans la mouvance présidentielle et qui soutiennent le président. Je les considère donc comme une composante du camp présidentiel. C’est tout.

Wal Fadjri : En termes clairs, beaucoup pensent que ce mouvement constituera le socle du futur grand parti présidentiel.

Abdou Fall : Je ne peux pas empêcher les gens de spéculer, encore moins de penser ce qu’ils veulent. Au contraire, j’encourage même le courage de penser. Mais je ne suis pas dans la politique-fiction.

Wal Fadjri : Sans langue de bois ?

Abdou Fall : Je vous dis que je ne fais pas de la politique-fiction. Je gère des réalités. Et la réalité tangible que j’ai sous les yeux, c’est un parti politique qui s’appelle le Pds. Ce parti, on veut l’élargir. Et tous ceux qui peuvent participer à cet élargissement, y ont leur place. Pour l’instant, c’est ça que je gère.

Wal Fadjri : La coalition Sopi a gagné la présidentielle, les législatives et les sénatoriales de manière écrasante. Cela ne donne-t-il pas l’impression d’un parti unique de fait ?

Abdou Fall : Non au contraire. Le pluralisme n’a jamais été aussi bien vécu au Sénégal qu’il ne l’est aujourd’hui. Il y a une partie de l’opposition qui a décidé de boycotter les législatives, elle l’a fait à ses frais. Il y a aussi ceux qui ont décidé de participer au jeu démocratique, et ils l’ont fait de la façon la plus honorable. Aujourd’hui, on a une Assemblée qui fonctionne de façon très active et très moderne. D’ailleurs, à la rentée, d’autres innovations viendront encore montrer que la vitalité de notre institution parlementaire est accrue. Le pluralisme est à l’Assemblée nationale où treize partis ont représentés. L’Assemblée se porte très bien. Alors, je ne vois pas comment peut-on dire qu’il n’y a pas de pluralisme.

‘Je ne connais pas en Afrique un pays non pétrolier qui a pu réaliser, en l’espace de sept ans, le niveau d’investissement que nous avons fait au Sénégal, sous le président Wade. Ça n’existe pas’.

Wal Fadjri : Mais avec treize partis dont les députés ne peuvent changer le cours des choses dans l’hémicycle…

Abdou Fall : C’est ça le fait majoritaire. On ne peut pas reprocher au peuple sénégalais d’avoir porté un choix sur le parti au pouvoir. Si les citoyens ne se reconnaissent pas en l’opposition, pourquoi alors, ils veulent coûte que coûte nous imposer des propositions qui ne correspondent pas à l’attente des citoyens. J’ai l’impression que l’opposition ne mesure pas l’étendue des avancées que nous avons réalisées ces dernières années. Je ne connais pas en Afrique un pays non pétrolier qui a pu réaliser, en l’espace de sept ans, le niveau d’investissement que nous avons fait au Sénégal, sous le président Wade. Ça n’existe pas. Tous les pays qui ont pu se doter d’un niveau d’investissement pareil, ont bénéficié, à un moment ou à un autre, d’importantes richesses naturelles.

Wal Fadjri : Malgré tout, le coût de la vie est exorbitant au Sénégal.

Abdou Fall : Je ne dis pas que la vie n’est pas chère chez nous. Mais il faut regarder aussi les efforts que nous avons faits pour accroître la demande solvable. Ce que nous avons injecté dans la population active pour relever leur niveau de revenu et, par conséquent, rendre les ménages plus solvables, je défie l’ancien régime qui a régné pendant quarante ans d’avoir fait autant que nous en sept ans.

Wal Fadjri : N’empêche, le prix des produits de première nécessité n’arrêtent pas d’augmenter. Pourquoi votre effort de relever le niveau des revenus ne se ressent-il pas alors sur le panier de la ménagère ?

Abdou Fall : Là aussi, il ne faut pas qu’on fasse de la démagogie. La difficulté tient au fait que le coût de ces produits dépend, pour l’essentiel, à des facteurs exogènes sur lesquels nous n’avons pas une prise directe, notamment le coût du pétrole qui entraîne le coût des charges de transports. L’accroissement des coûts des denrées n’est donc pas lié à l’inflation, mais à des facteurs exogènes. Voilà la grande difficulté à laquelle nous sommes confrontés. Il y a deux manières d’agir sur le coût de la vie. Soit on a la possibilité d’agir sur les coûts des produits, soit, si on n’a pas cette possibilité, on agit sur le niveau des revenus. Le levier ‘coût des produits’ est difficile pour nous parce qu’on ne le maîtrise pas. Par contre, le levier ‘revenus’ sur lequel nous avons une marge, a été constamment actionné depuis 7 ans en terme d’augmentation de salaires, chaque fois qu’on en a eu la possibilité, pour permettre aux Sénégalais d’accéder à un niveau de vie décent, en milieu urbain comme en milieu rural. C’est un combat permanent que nous continuerons de mener. Et à chaque fois que le pays a eu des possibilités financières plus importantes, nous avons mis en place des mécanismes de solidarité qui nous ont permis de les partager sur des bases justes et équitables.

‘Le même jour où le président a choisi le Premier ministre Hadjibou Soumaré, le Comité directeur du Pds s’est réuni pour entériner les propositions faites par le secrétaire général national de porter respectivement les frères Pape Diop et Macky Sall à la présidence du Sénat et de l’Assemblée nationale’.

Wal Fadjri : A la rentrée, ce sera l’élection du président du Sénat. Le Pds avait comme candidat Pape Diop. Mais subitement trois autres candidatures sont annoncées. Pourquoi ?

Abdou Fall : Le débat sur cette question a déjà été tranché par le président de la République. Vous savez, le même jour où le président a choisi le Premier ministre Hadjibou Soumaré, c’est ce même jour que le Comité directeur du Pds s’est réuni pour entériner les propositions faites par le secrétaire général national de porter respectivement les frères Pape Diop et Macky Sall à la présidence du Sénat et de l’Assemblée nationale.

Wal Fadjri : Est-ce que l’irruption de ces trois candidatures ne vous inquiète pas ?

Abdou Fall : En quoi ?

Wal Fadjri : Parce qu’en définitive, il revient aux sénateurs de voter.

Abdou Fall : Mais les sénateurs sont membres du parti et sont donc soumis à la discipline du parti.

Wal Fadjri : Mais ne sont-ils pas libres de voter pour le candidat de leur choix ?

Abdou Fall : Ils sont libres, mais ils ont tous été investis par le parti.

Wal Fadjri : Ce ne sont tout de même pas des candidatures négligeables. On parle d’Aminata Tall, d’Iba Der Thiam…

Abdou Fall : A ma connaissance, Iba Der Thiam n’a jamais annoncé sa candidature.

Wal Fadjri : Mais il y a un parti qui aurait présenté sa candidature.

Abdou Fall : Je ne pense pas que les choses se soient passées dans les termes que vous semblez suggérer. Ce qui est essentiel ici, c’est que nous sommes un parti politique qui a la responsabilité de gérer le pays. Le président Wade l’a rappelé récemment ici même à Paris. Un parti fonctionne avec des principes, des structures et des règles. Pour ce qui concerne la présidence du Sénat, le parti s’en tient strictement aux délibérations de notre Comité directeur du 20 juin 2007.

Wal Fadjri : N’avez-vous pas peur de la candidature de Youssou Diagne qu’on dit proche d’Idrissa Seck ?

Abdou Fall : Comment avoir peur d’une candidature (il rit). Franchement, non. (il insiste). Le président Pape Diop a été à la tête de l’Assemblée nationale. Le Comité directeur l’a d’ailleurs félicité pour la qualité du travail qu’il y a effectué. N’oubliez pas que l’Assemblée a traversé des difficultés qui pouvaient déboucher sur des crises politiques majeures. Cela a été une épreuve majeure pour l’équipe qui a eu à gérer cette Assemblée au moment de ces crises. Le président Pape Diop a géré cette situation avec calme, sérénité et efficacité. Si le président et le parti lui ont renouvelé leur confiance, c’est là aussi une juste reconnaissance de sa loyauté et de sa fidélité au président et au parti.

Wal Fadjri : Par rapport à ce qui s’est passé à Vélingara où il y a eu un vote-sanction, le Pds ne s’est-il pas trompé de candidat ?

Abdou Fall : Abdoulaye Faye, qui pilote le comité de discipline au sein du parti, s’occupe bien du problème. Le parti attend les résultats des investigations pour délibérer.

Wal Fadjri : Pourrait-il y avoir des sanctions ?

Abdou Fall : On verra bien. On ne peut pas anticiper. On attend de savoir ce qui s’est réellement passé. Et à partir de là, les décisions qui s’imposent, seront prises le moment venu, conformément aux règles du parti.

Wal Fadjri : De la même façon que Vélingara a refusé de voter pour le candidat du Pds, ne peut-on pas s’attendre à ce que des sénateurs votent contre la volonté du président Wade ?

Abdou Fall : Je ne sais pas pourquoi vous vous lancez dans ces schémas catastrophistes (il éclate en rires). Non, de ce point de vue, il n’y a aucune crainte. Si c’est ça votre inquiétude, je vous rassure.

Wal Fadjri : L’opposition réunie dans le Front Siggil Sénégal (Fss) continue d’appeler à un dialogue politique, mais le pouvoir persiste dans son refus. Pourquoi ?

Abdou Fall : On était dans la gestion du renouvellement des mandats nationaux. Depuis leur débâcle de la présidentielle, les partis du Fss se sont engagés dans des voies d’impasse. Leur décision de boycott des législatives est l’erreur politique la plus monumentale qui ait été commise au Sénégal depuis quarante ans. Mais ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Les Sénégalais ont voté de façon très claire, et la vie politique suit son cours. Pour les Assises, de quoi veulent-ils parler ? Le suffrage universel s’est déjà exprimé de façon incontestable. Le dialogue politique en tant que tel a été une constante dans la démarche du président de la République et de notre parti. Même avant notre arrivée au pouvoir, le président Wade a toujours indiqué que, même s’il gagnait avec 99 % de suffrages, il tendrait toujours la main à tous les Sénégalais qui peuvent apporter leur concours au développement du pays. Si l’opposition a des idées sur lesquelles elle souhaite qu’on ouvre un dialogue, elle est la bienvenue. Sur ce plan, notre régime a même anticipé. L’idée du statut du chef de l’opposition est une proposition du président Wade. L’opposition, elle-même, n’est pas capable de s’entendre sur ses choix. L’opposition parlementaire, elle, ne vit pas ce genre de crise. Je suis de ceux qui pensent que le dialogue politique doit être une constante dans une société civilisée, dans une démocratie moderne. Mais encore faudrait-il qu’on s’entende, au préalable, sur les grands principes. Lorsqu’on a devant nous des gens qui remettent en cause la légitimité des institutions, quel dialogue politique peut-il y avoir ?

Wal Fadjri : Est-ce cela qui empêche le dialogue politique ?

Abdou Fall : Non, mais je pense qu’ils ont tiré la conséquence de tout cela. Aujourd’hui, ils comprennent que c’est une bataille perdue d’avance. S’ils reviennent à la normale, en faveur d’un dialogue politique sain, il n’y a pas de problème.

Wal Fadjri : Qu’appelez-vous dialogue politique sain ?

Abdou Fall : C’est un dialogue basé sur la reconnaissance des institutions.

Wal Fadjri : La Cap21 a lancé la réplique au Front Siggil Sénégal. Ne s’achemine-t-on pas vers une crise politique ?

Abdou Fall : Mais non ! Quelle crise politique ? Une crise politique, c’est lorsque la marche des institutions ou de la société est entravée par des désaccords entre les principaux acteurs de la vie politique. Si l’opposition a des suggestions, on est prêt à discuter sur tous les thèmes.

Wal Fadjri : Que pensez-vous du débat sur la succession du président ?

Abdou Fall : Ce n’est pas un débat qui est à l’ordre du jour. Ce qui est à l’ordre du jour, ce sont les changements que nous devons approfondir dans le cadre du quinquennat en cours.

Wal Fadjri : N’est-il pas tout de même nécessaire de penser à cela ?

Abdou Fall : Ceux que cela intéresse, peuvent y penser. Mais en tous cas, nous, notre priorité c’est comment conduire nos changements, pour qu’au terme de ce quinquennat, le peuple sénégalais soit davantage convaincu qu’il a raison de nous accorder sa confiance.

 



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