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Politique

ABDOU FALL PORTE-PAROLE DU PDS RÉVÈLE : UN GRAND PARTI PRESIDENTIEL UNIFIÉ EN CHANTIER

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ABDOU FALL PORTE-PAROLE DU PDS RÉVÈLE : UN GRAND PARTI PRESIDENTIEL UNIFIÉ EN CHANTIER

Le Secrétaire général national du Pds vient de constituer une équipe restreinte composée du porte-parole de son parti, Abdou Fall, Habib Sy et Me Abdoulaye Diallo, pour lui proposer un projet de refondation totale de son parti, tant dans son fonctionnement, ses structures, ses statuts et règlements et permanences. Abdou Fall a la lourde charge de conduire les opérations de vente des cartes, de renouvellement des structures et de restructuration du parti et des organes affiliés (mouvement des femmes, Ujtl, les anciens...). Le choix de Abdou Fall pour mener les opérations pour un grand rassemblement de toutes les sensibilités de la mouvance présidentielle semble obéir à un souci d’efficacité. Le parcours de cet homme politique le prédispose à ce genre de challenge pour conduire ces opérations. Courtois, ouvert d’esprit, avec une grande capacité d’écoute, Abdou Fall se prévaut aussi de talent de fédérateur et rassembleur. Il est le premier leader de parti à avoir lancé l’idée de la candidature unique autour du président Wade en 1997 et à avoir fusionné son parti, le Cds dans le Pds. Abdou Fall est aussi le premier à avoir accepté d’être investi sur la liste du Pds, sans y être membre, lors des élections législatives de 1998. Sa grande foi au regroupement des forces politiques sera à coup sûr un atout qu’il mettra à profil pour mener à bien sa mission. Dans cette interview qu’il nous a accordée, il explique les tenants de sa nouvelle mission.

M. Abdou Fall, porte-parole du Pds, vous venez d’être choisi par le Secrétaire général national de votre parti le Pds, Me Abdoulaye Wade, pour conduire à ses cotés les opérations de vente de cartes, de restructuration du parti. Quel sens donnez-vous à cette délicate mission dans le contexte politique actuel ?

Permettez-moi d’abord de remercier le Secrétaire général national du Pds, Me Abdoulaye Wade, pour sa confiance placée en moi pour accomplir une mission aussi importante mais aussi délicate. C’est pour moi à la fois un challenge et une lourde responsabilité. Je m’attacherai à être le plus fidèle possible à sa vision et à organiser la collaboration la plus étroite avec les cadres du parti qui, à ses cotés, peuvent jouer chacun au niveau où il se situe, un rôle important dans la mise en œuvre de ce projet de refondation du parti. Si je m’en tiens aux termes de la lettre de mission, il s’agit d’abord de revoir le sigle du parti en prenant en compte deux paramètres : le maintien du sigle Pds en raison de la charge historique et de la valeur symbolique d’une part, l’adjonction d’autre part d’un terme qui prend en charge l’option d’ouverture et d’unification d’autres forces politiques et sociales autour du parti originel. A partir de là, nous devons confectionner les nouvelles cartes portant la nouvelle appellation du parti avant d’entamer les opérations de vente des cartes dans les structures de base.

L’enjeu de cette opération est qu’on doit offrir à tous ceux qui ont contribué à la massification du parti la possibilité d’accéder aux cartes, afin de s’insérer dans les structures de base. Cette opération doit être menée avec rigueur et dans la plus grande transparence, en prenant soin de veiller à ce qu’aucune composante ne soit exclue. Le militant du Pds historique doit être à l’aise dans cette opération, tout comme les militants issus de partis ayant fusionné avec le Pds, les responsables et les militants venant d’autres formations politiques ; au total, tous ceux qui ont contribué, ces dernières années, à la massification du parti, ainsi que ceux qui pourraient être intéressés, aujourd’hui encore, à venir nous rejoindre. C’est ça le premier enjeu de cette opération, au terme de laquelle, dans la transparence, on va créer les conditions d’un renouvellement des structures du parti, de la base au sommet.

Dans quel délai comptez-vous opérer ces réformes ?

Il est souhaitable que toutes ces opérations puissent être terminées avant les élections locales prévues, dans onze mois, en mai 2008. Il s’agit d’ici là, une fois les cartes confectionnées, de conduire les opérations de vente des cartes dans toutes les sections et fédérations du parti. C’est au terme de ces opérations de vente de cartes que tous les organes de base du parti seront montés : les bureaux de secteurs, les sous-sections, les sections, les fédérations et les conventions régionales. Ces opérations se dérouleront également dans les fédérations extérieures du parti et au niveau des mouvements affiliés : les femmes, les jeunes, les anciens. C’est à la suite de ces opérations que seront montés les organes de direction : Secrétariat national, Comité directeur, Bureau politique. Un congrès sera ensuite convoqué pour valider toutes ces opérations et adopter les nouveaux statuts dont la supervision de la révision est confiée au frère Abdoulaye Diallo, avocat de son état, membre du Comité directeur.

Le Secrétaire général national a confié en outre au frère Habib Sy, l’ouverture de permanences fonctionnelles dans toutes les fédérations du parti. Toutes ces activités vont être menées sur fond d’animation permanente à travers des activités de formation dans le cadre de la relance de l’Ecole du parti et de la remise en marche des organes de communication et d’information du Pds.

Est-ce à dire qu’on est dans un processus de remise à plat de tout dans le Pds, pour repartir sur de nouvelles bases ?

Nous sommes dans un processus de refondation à mon avis assez intéressant pour plusieurs raisons. Il ne faut jamais perdre de vue que depuis 1999, ce sont des coalitions qui ont accompagné le Pds et son Secrétaire général national dans la réalisation de l’Alternance. C’est déjà la Ca 2000 qui a emmené le candidat Wade au premier tour, ensuite le Fal a pris le relais pour le second tour. Et depuis lors, ce sont des coalitions formées autour du président Wade, qui en est le leader, qui l’ont accompagné aux différentes élections. C’est aussi le lieu de noter que depuis 2000, Me Wade a gouverné avec des coalitions de partis alliés mais également des personnalités de la Société civile. Depuis lors, il assure un leadership constant sur un ensemble de formations politiques, d’associations et de mouvements de soutien, qui l’accompagnent dans la conduite des changements que nous vivons. C’est ainsi qu’il est à la tête d’un bloc hégémonique qui gouverne le pays depuis 2000. Nous devons passer, dans le processus en cours, d’une coalition de partis et de mouvements à la création d’un grand parti présidentiel unifié, dont il Me Wade est le seul, dans les conditions historiques actuelles, à pouvoir assurer le leadership.

Peut-on alors dire que ce projet rentre dans le cadre d’une révolution politique particulière, qui porte la marque du président Wade ?

En effet. Le projet est d’autant plus intéressant, à mon avis, qu’il doit même dépasser le cadre du Pds et du camp de la majorité présidentielle, car même l’opposition est aujourd’hui, historiquement interpellée. Le Sénégal est en train de vivre une mutation extrêmement profonde dans l’organisation de son système démocratique. Mais, au-delà de ce processus de refondation qui concerne en ce moment notre parti, je suis de ceux qui pensent que l’idée de parti de contribution que le président Wade avait agitée en 1974 et que beaucoup d’intellectuels avaient décrié à l’époque, est maintenant arrivée à maturité.

Est-ce à dire que l’opposition doit cesser de s’opposer ?

Il serait réducteur d’avoir une lecture événementielle de ce qui s’est passé en 2000. L’alternance n’était pas simplement une équipe qui remplace une autre. C’est plutôt une rupture fondamentale qui s’est opérée avec la défaite du parti de Senghor qui, rappelons-le, a régné sur le Sénégal pendant un demi-siècle (de 1951 à 2000) et qui a connu ses évolutions cycliques, du Bds au Ps en passant par l’Ups. Ce sont ces mutations diverses qui ont permis au parti de Senghor d’asseoir une base suffisamment large pour régner sur le pays pendant un demi-siècle. C’est à la suite de la victoire de 2000 que nous avons engagé le Sénégal dans un processus de refondation. Nous sommes en train de réaliser une politique de construction nationale articulée à un projet panafricain qui se traduit par des changements qualitatifs profonds dans les sphères économiques, sociales, culturelles, politiques et institutionnelles. Ce sont ces grands chantiers qui sont ouverts pour un Sénégal de type nouveau. Nous sommes là en face d’une opportunité historique que nous devons saisir dans une démarche consensuelle de rassemblement pour placer, résolument, notre pays dans la voie de l’émergence et du développement. C’est de ce point de vue que je considère que, quel que soit le bord auquel nous appartenons, il est de l’intérêt du Sénégal que chacun apporte sa contribution à la consolidation de ces acquis de l’alternance. Ce qui est en cours est suffisamment important pour que nous dépassions les clivages partisans classiques pour bâtir, ensemble, un mode de gestion des rapports majorité-opposition basés sur notre génie propre et qui met en avant l’intérêt national.

N’êtes-vous pas en train d’appeler à l’exercice d’une opposition de type nouveau ?

Nous ne sommes pas des donneurs de leçons, mais nous pensons que la lucidité politique commande une lecture objective des phénomènes politiques qui se déroulent sous nos yeux. Au regard des résultats des dernières élections, quatre principaux enseignements peuvent être tirés : l’hégémonie du bloc libéral sur l’espace politique national, la confirmation du rejet du système Ups-Ps, l’effondrement spectaculaire des partis de type marxiste et la marginalité des acteurs politiques drapés du manteau de la Société civile. C’est cela le résultat de l’expression du vote des citoyens. Et je pense que nous avons tous intérêt à en tirer toutes les conséquences dans la formulation de nos stratégies politiques. Pour notre part, en tout cas, nous sommes déterminés à trouver les réponses les plus adaptées à l’attente de nos concitoyens.

Lorsqu’on parle de recomposition politique, on pense le plus souvent à un parti qui a perdu le pouvoir. Aujourd’hui, le Pds a reconquis pour les cinq prochaines années. Quelle est la justification politique de cette refondation d’un parti fort de ses alliés et de sa légitimité historique ?

Tout d’abord, il faut comprendre que le parti, c’est le gouvernail. C’est l’instrument qui nous a permis de conquérir et d’exercer le pouvoir. Les coalitions peuvent évoluer et se défaire tel que nous en avons vécu l’expérience dans le passé. Ce qui peut constituer un facteur d’instabilité. En forgeant un parti unifié, nous créons les conditions d’une plus grande unité et d’une plus grande cohésion qui nous garantie, de surcroît, une majorité électorale stable et sécurisée. C’est ça aussi, un enjeu majeur de ce projet de refondation.

Est-ce qu’on peut articuler l’annonce à l’Assemblée de quelques mesures pour améliorer les conditions d’exercice du pouvoir législatif et la prestation de serment des ministres autour de ce grand chantier des réformes sur le plan institutionnel ?

L’acte qui a consisté à prêter serment devant le président Wade est le résultat d’errements objectifs constatés dans le comportement de certains dirigeants. Le respect du principe sacro-saint de la confidentialité des délibérations de l’Etat a été assez souvent trahi. C’est pourquoi, le Président se devait de poser un acte fort pour faire renouer avec les bonnes traditions républicaines. On ne peut pas avoir la responsabilité de gérer une République ou un Etat sans intégrer, dans notre comportement quotidien, la part de sacralité et de mystère qui s’attache à l’exercice du pouvoir politique. C’est pourquoi, je pense que c’est la portée symbolique de l’acte qu’il faut plutôt retenir. Et par-delà les membres du gouvernement, le Président a adressé un signal fort aux hommes et aux femmes qui assument des responsabilités, aux différents échelons des institutions républicaines.

Il est question d’importantes réformes au sein de l’institution parlementaire. Qu’en est-il ?

Parmi les réformes envisagées, il s’agira d’être particulièrement regardant sur les questions de discipline dans l’application du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, notamment l’assiduité des députés aux séances du Parlement, l’adoption d’une session unique, les séances bimensuelles de questions d’actualité qui donnent l’occasion aux députés d’interpeller, tous les quinze jours, à travers des séances retransmises en direct, le chef du Gouvernement et les ministres sur toutes les questions d’intérêt majeur sur lesquelles les citoyens attendent des réponses qualifiées. Cet exercice fondamental en démocratie constituera, sans nul doute, un moment privilégié de faire jouer à l’Assemblée nationale son rôle de lieu du débat démocratique et du dialogue républicain. Egalement, cela constituera un moyen de rapprochement entre l’Exécutif, le Législatif et les citoyens. Toutes ces réformes et d’autres encore, y compris en matière de diplomatie parlementaire, seront conduites sous la houlette du nouveau président de l’Assemblée, le frère Macky Sall dans une démarche de dialogue politique permanent avec l’opposition républicaine et la Société civile qui doit, elle aussi, participer au dialogue républicain à travers le Parlement.



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