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Politique

12 ans de Macky : Une instabilité au ministère de l’économie et des finances

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12 ans de Macky : Une instabilité au ministère de l’économie et des finances
Lors du dernier remaniement, le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération a encore changé de titulaire. Oulimata Sarr quitte le poste en faveur de Doudou Ka. Pourtant, l’arrivée de Madame Sarr avait suscité beaucoup d’espoir, du fait de sa carrière à l’international. Mais elle n’a pas duré au poste, pour des raisons sans doute politiciennes. 

A 4 mois de la présidentielle, Macky Sall a plus besoin de renforcer la base politique d’un responsable du parti à Ziguinchor qu'à miser sur un bilan économique. Ainsi, Oulimata Sarr qui ne peut pas apporter des voix dans les urnes a été remerciée.

Seulement, sur le plan économique, cela va certainement occasionner une instabilité, un retard à l'allumage. En effet, Oulimata Sarr a été débarquée en plein processus d’élaboration du Pap3. Un dossier piloté par le ministère de l’économie. 

Lors du conseil des ministres du mercredi 30 août, le président Macky Sall demandait au Premier ministre Amadou Ba « de veiller à l’adoption prochaine en Conseil des Ministres du PAP 3 sur la période 2024-2028 ».

Doudou Ka, qui arrive au moment de l’adoption, aura nécessairement besoin de temps pour prendre connaissance des dossiers, s’imprégner des réalités avant de terminer le processus ou débuter la mise en œuvre.

D’ailleurs, cet épisode est assez significatif de l’instabilité que connaît le ministère de l’économie et des finances depuis l'arrivée de Macky Sall au pouvoir, en 2012. Très souvent, des décisions sont prises, non pas sur la base de la réalité économique, mais pour des raisons liées à des calculs politiciens.

A l’image de Oulimata Sarr, Amadou Hott a aussi été présenté comme un ministre qui a le profil de l’emploi. Mais il a très vite viré vers la politique. Et après une défaite à Yeumbeul aux élections locales de janvier 2022, il a été purement et simplement remercié.  

Ainsi, en 12 ans, Macky Sall a eu 8 ministres au département de l’économie et des finances, soit une moyenne supérieure à un ministre tous les deux ans. Autrement, en moyenne, tous les deux ans (moins que ça), il y a un nouveau ministre.  

Après Amadou Kane (avril 2012-septembre 2013), premier ministre de l’économie et des finances sous Macky Sall, Amadou Ba a le plus duré au poste (5 ans et 7 mois). A côté de lui, Birima Mangara, ministre délégué, chargé du Budget.

Le ministère a été scindé en deux en avril 2019 : Abdoulaye Daouda Diallo au département des Finances et du budget, Amadou Hott à celui de l’économie, du plan et de la coopération.  Après 3 ans et 5 mois, les deux vont sauter en septembre 2022, avec la nomination d’Amadou Ba comme Premier ministre. 

Diallo est remplacé par Moustapha Ba et Hott par Oulimata Sarr qui finalement n’a duré que le temps d’une rose (un an), ''l’espace d’un matin'', disait Malherbe.

En guise de comparaison, entre 2001 et 2012, Abdoulaye Wade a eu un seul ministre de l’économie et des finances en la personne d’Abdoulaye Diop, soit 11 ans de continuité. Avant lui, deux ministres se sont brièvement relayés entre 2000 et 2001. En France, Bruno Le Maire est ministre de l’économie depuis l’arrivée de Macron au pouvoir en 2017.

Cette instabilité du ministère sous Macky Sall indique aussi un défaut de planification et de maîtrise des politiques publiques. La vision et les priorités changent régulièrement. Yoonu Yokute au début, on passe au Pse par la suite. Avec le Pse, les réalisations ont été essentiellement infrastructurelles, pas nécessairement économiques. Le gouvernement avait surtout une obsession pour les infrastructures, le taux de croissance, la maîtrise de l’inflation, du déficit budgétaire…

La pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine sont venues tout remettre en cause. Depuis lors, c’est l’industrie pharmaceutique, la souveraineté alimentaire… avec plus de slogans que de réalité sur le terrain. La crise politique au Sénégal et l’immigration clandestine sont venues rappeler l’insatisfaction de la jeunesse. Là aussi, on multiplie les programmes et les initiatives, sans trop de succès. 

La récente crise de l'oignon, l'exportation de l'arachide et des noix d'acajou, la rareté du poisson, les factures à polémique de la Senelec, la tension sur le sucre et autres denrées alimentaires sont la preuve que le Sénégal est très loin de la transformation structurelle de l'économie tant promise. 






1 Commentaires

  1. Auteur

    Mid

    En Octobre, 2023 (11:45 AM)
    Ces comparaisons avec la France à tout bout de champs sont ridicules. cessez de voir l'occident comme un modèle et avancez en fonction de nos réalités et notre focntionnement.
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    • Auteur

      Le Senegal

      En Octobre, 2023 (12:09 PM)
      quand on copie  tout d'un pays en l obeissant aussi du doigt et de l oeil alors il ne faut etre géne quand on vous compare de ce pays
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