Vanessa Paradis réalisatrice de pornos gays et un godemiché qui tue: au secours

Vanessa Paradis en réalisatrice de films porno gay. L'idée avait de quoi susciter la curiosité. Après la vision de "Un couteau dans le coeur", une seule question demeure: qu'est-elle allée faire dans cette galère? Vanessa est Anne, réalisatrice de pornos gays à la fin des années 70. Elle est amoureuse de Loïs, la monteuse de ses films. Quand Loïs la quitte, Anne est perdue et se noie dans l'alcool en suppliant son ex de lui accorder une nouvelle chance.

Au même moment, un terrible tueur poignarde un à un les acteurs de ses films. Anne y voit une idée de scénario formidable et la possibilité, peut-être, de reconquérir Loïs. "Un couteau dans le coeur" est d'une nullité affligeante qu'on nous vend comme un film de série Z assumé et un "cinéma de genre". Il s'ouvre sur une scène de meurtre particulièrement crapuleuse.

Un jeune homme homosexuel se retrouve au lit avec un énergumène au visage masqué qui l'attache au lit dans le but de lui enfoncer un godemiché noir dans le derrière. Alors qu'il approche le vibromasseur de sa victime, une lame apparaît et le tueur lui perfore le rectum au couteau. Amis de la poésie et du bon goût, bonjour. Plus tard, un autre homosexuel se fera tuer sous le même principe sauf que cette fois, il se prendra la lame dans la bouche, en pleine fellation.

A côté de ces scènes crapuleuses presque plus dégoûtantes que celles du Lars von Trier, rien ne va: ni les acteurs qui surjouent, ni l'histoire qui n'a ni... queue ni tête. Ca ne dure qu'1h40, ça nous paraît interminable. Vanessa Paradis en perfecto en latex et maquillée à la truelle est totalement perdue dans cette galère tandis qu'on a envie de mettre des claques à Nicolas Maury qu'on aime pourtant beaucoup dans le rôle de Hervé dans la série "Dix pour cent".

Ce matin, on enrageait de savoir ce film en sélection alors que le sensible et délicat "Girl" n'a droit qu'à la compétition parallèle. En conférence de presse, le réalisateur de "Un couteau dans le coeur" Yann Gonzalez expliquait sa démarche: "C'est Eros et Thanatos, c'est éternel. Ce sont des sujets qui font partie de la culture romantique. Il dit avoir voulu rendre "hommage au cinéma déviant de série B".

"Je trouve que dans certaines séries Z, il y a parfois plus de beauté que dans certains grands classiques adoubés par tout le monde. Le genre pour moi, c'est tout, c'est le cinéma absolu en fait, parce que c'est tous les délires formels qu'on peut imaginer. C'est des émotions, des explosions plastiques, de la beauté à l'état pur, de la folie surtout. C'est un cinéma qui me manque aujourd'hui.

Je trouve qu'il y a de moins en moins de films subversifs comme ça, et j'avais envie d'en faire un". De son côté, Vanessa Paradis s'est dite "surprise" qu'il pense à elle pour un tel rôle. Et elle a trouvé Yann Gonzalez "courageux". Mouais.