On nous abreuve de poncifs et l’on s’y enivre volontiers. Sénégal pays de Teranga, hospitalité légendaire, compte 95% de musulmans. Autant de labels, d’attributs qu’il convient d’astiquer de temps à autre pour voir de quel éclat brille ce pays exceptionnel.
Commençons par la Teranga, terme qui signifie civilité, sens du partage, art de recevoir…
Dès l’aéroport, le voyageur est submergé par une nuée de prestataires de services, sans badge d’identification. Des changeurs à la criée proposent « mieux que la banque » CFA, dollars, euros, roubles, yens et même de la monnaie de singe à qui n’y prend garde ; des rabatteurs de taxis officiels comme clandestins se ruent sur vos valises dont ils vous disputent la poignée. L’espace aéroportuaire offre l’occasion qui fait les larrons. Là, nul besoin d’accréditation pour être en affaire. Il suffit de mettre la main sur un chariot à bagages et d’avoir de bons mollets….
Bref, Passons…
Pays musulman à 95%. Ce taux est-il basé sur des prénoms d’état civil ? Si oui, suffit-il de s’appeler Alioune, Boubacar, Moustapha, Fatima pour être musulman ? Cela me laisse perplexe dans la mesure où il existe des Félix, Charles, Jeanne musulmans et des Ibrahima, Ousmane, Fatim chrétiens. On est surtout dubitatif sur ce taux lorsqu’on songe aux comportements et valeurs anti-islamiques qui semblent prendre le dessus de la morale religieuse.
95 % de musulmans ? Un gardien de mosquée faillit gâcher ma joie, le jour du mariage de mon fils quand il accueillit, notre délégation sur le seuil avec cet avertissement. : - « si vous avez des chaussures de valeur, rangez les à l’intérieur ».
Du coup, j’ai frémi à l’idée qu’on entrait dans un traquenard où, en guise d’Imam et ses Nahims, nous attendaient des coupeurs de gorges déguisés en Mollahs.
Dire que pendant longtemps, j’ai cru que les malfrats, les petits et gros truands, les agresseurs ne sévissaient que dans la rue…
Ce n’est sans doute là que l’arbrisseau qui cache la jungle. Du moins, si l’on croit ses oreilles en écoutant, « lu xew tey » de Pape Diokhané sur Sud FM. . Après chaque émission, je me promets de me convertir en écrivain de roman policier. Mieux, il m’arrive de vouloir entreprendre des études en sciences légales connues sous le terme Forensic dans l’univers anglo saxon. Car il faut bien en convenir, si les méthodes d’investigation policières du Sénégal ne suivent pas la créativité des techniciens de la rouerie, le crime aura de beaux jours devant lui.
95% de musulmans ? Soit ! Je nous le concède, volontiers. Mais j’envie aux Maliens, Camerounais, Burkinabés leurs moins de cinquante pour cent.
Qualité pour quantité… Dieu reconnaîtra les siens !
Que ne fait-on pour s’attirer les faveurs d’Allah avec des rituels païens ?
Ecoutez cette histoire :
Un aveugle reçut, en guise d’aumône, un sac bien ficelé que le donneur assura être de la viande fraîche prescrit par Serigne Gadiaga. Le non voyant qui n’avait sans doute par goûté au wataboor depuis la dernière Tabaski se hâta de porter l’offrande au Maïga-rôtisseur du coin, le priant de la lui cuire doucement….lentement, jusqu’au diner. Maïga, se pourlécha les babines, à l’idée du morceau qu’il chiperait ni vu ni connu et défit le sac…Au serpent ! Ce fût le sauve qui peut…
95% de musulmans ? Pourvu qu’on craigne Allah !
Amadou Gueye Ngom
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