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Moustapha GNINGUE, Rappeur : Moi Fata, artiste incompris…

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Moustapha GNINGUE, Rappeur : Moi Fata, artiste incompris…

Moustapha Gningue, plus connu sous le nom de Fata, compte parmi les valeurs sûres de la musique sénégalaise. Rappeur de son état, il se réclame artiste tout court. L’homme a souvent été source de polémiques, de par l’orientation de ses choix musicaux. Retour sur le parcours atypique d’un « incompris ».

On l’aime ou on ne l’aime pas. Mais, force est de lui reconnaître une chose : sa persévérance et son goût du défi. Moustapha Gningue, plus connu sous le patronyme d’artiste de Fata, est né il y a 39 ans à Saint-Louis du Sénégal. Ceux qui l’ont vu grandir décrivent « un gamin agréable, toujours souriant et disponible, ouvert et intelligent ». Enfant, Fata était plus attiré par les discussions de ses aînés que par les séances de jeux de ses compagnons », témoigne un de ses proches. Le sourire est resté intact. L’ouverture ne souffre également d’aucun manquement. 
L’artiste rappeur l’a démontré jeudi, à l’occasion d’un point de presse qu’il donnait, en prélude d’une soirée prévue aujourd’hui à Dakar. En effet, Fata ne s’est pas interdit de faire le tour de la salle, serrant la main, à l’ensemble des personnes présentes. C’est dire, chez le rappeur, la chaleur humaine et le contact avec les fans comptent beaucoup. Entre la musique et Fata, c’est une longue histoire d’amour. Et comme toutes les relations amoureuses, celle-ci est également faite de hauts et de bas.

AU DEBUT ETAIT LE CBV…
« La musique a fait de moi ce que je suis devenu. J’essaie de la lui rendre bien, en ne l’a trahissant jamais. Je demeure, de ce fait, constant dans ma démarche du début », se défend-t-il, face aux nombreuses critiques. En effet, quand Fata commence sa carrière, en 1995, il est plutôt orienté vers le rap dit « Underground ». Avec son collaborateur Gogou, ils fondent le groupe Cbv (Coups et blessures volontaires), en référence à un article du code pénal sénégalais qui lui avait valu un court séjour, en prison.  
A ses débuts, il dénonce les manquements « du système », dit tout haut ce qui se murmurait tout bas. Une attitude radicale vis-à-vis des décideurs, qui va lui valoir plusieurs fans. Un verbe acerbe et cru, accompagné d’une locution accessible à la masse, lui permettent, tout de suite, de conquérir le cœur des mélomanes. En 2001, le groupe Cbv sort sa première production intitulée « Or Klass ».
 Le double-album sera alors nominé meilleure production de l’année. Parallèlement, Fata apparaît dans plusieurs compilations et fait de multiples « featurings » (duos). Il se fait une place de choix dans le paysage très renfermé du rap sénégalais.    

ADOLESCENCE RYTHMEE
Son choix musical va donner un tournant à sa carrière. Il convient d’appeler cette page : couteau à double tranchant. En effet, quand Fata décide de poser sa voix sur un featuring avec Viviane Ndour, il savait pertinemment qu’il allait essuyer des critiques. Cela passe aux yeux des adeptes du « Underground », comme un déni du rap originel. Toutefois, cette fusion lui permet de s’ouvrir artistiquement et d’aller conquérir un nouveau public. 
Le titre « Bul saalit », en compagnie de Viviane Ndour et feu Pacotille, est massivement consommé. Ce succès fait réfléchir le rappeur : c’est peut-être là une voie à suivre. « J’ai très tôt compris la nécessité de s’ouvrir à d’autres musiques et je l’ai tout de suite assumé. Faire de la musique, c’est aussi gagner dignement sa vie », relève-t-il. Une nouvelle orientation musicale qui va lui valoir des attaques. Mais Fata est bien convaincu de son choix. « Le rap risquait d’atteindre un niveau de saturation. Il fallait alors l’enrichir, l’étoffer pour lui donner un nouveau souffle », assume-t-il.    
Il décide alors de faire une fusion entre le rap et le mbalax. Pour cela, il s’inspire des « taassu » (chant rythmique). Pour justifier ce choix, il dira « le hip hop ne peut pas et ne doit pas être un concept exclusivement occidental. Il nous faut imposer notre propre identité, si l’on aspire à véritablement se tirer du lot ». Fata prône dès lors le mélange des genres hip hop et mbalax. Il intègre dans sa musique des rythmes locaux. A travers ce choix, Fata veut toucher le maximum du public sénégalais et d’ailleurs. Il ne tardera pas à élargir sa musique vers d’autres cieux.    
 Pour matérialiser son orientation nouvelle, il accroît les collaborations. En plus de Viviane et feu Pacotille, il collabore avec Omar Pène, lead vocal du Super Diamono. Il a également travaillé avec Abdou Guité Seck, Gokh-Bi System, Fou Malade, Carlou D, Daara J, Abdou Thioubalo, Ruff Ryders, Tony Blackman, Youssou Ndour. Fata est décidément parmi les rappeurs qui ont fait le plus de featurings.

DIVERSITE DU PUBLIC 
Pour évoquer son inspiration, il faut remonter son enfance, quand Moustapha connaît un passage douloureux de sa jeune vie. Il perd sa maman à l’âge de cinq ans. Fata se met ensuite à écouter Mc Solaar, Benny B et d’autres pionniers du rap américain, alors qu’il a à peine 12 ans. Il écrit ses premiers textes. Le garçon prend tout de suite du plaisir à porter la voix des autres. Dénoncer ce qui, à ses yeux, relève de l’injustice devient son tremplin favori. Il vient de trouver sa voie. Il ne la lâchera plus. « Cette musique épouse le plus mon choix de parler, de dénoncer de vivre dans une société plus juste », révèle-t-il. C’est alors tout naturellement qu’il trouve dans le rap sa voie. Alors commence cette longue traversée. Sa famille n’est pas tout à fait d’accord de son choix et son orientation pour la musique. Pour parer à toute déconvenue, Fata choisit de partir s’installer à Dakar. 
Ce repli sur la capitale sénégalaise l’apprend à se débrouiller tout seul. Il noue des amitiés et fait des connaissances. Certaines de ses fusions ont bien tourné, d’autres le seront moins. Dans bien de textes, Fata revient sur ce passage de sa vie. Le cœur meurtri, il regrettera pour dénoncer un vol qu’on lui aurait imputé.  Les relations tendues qu’il a partagées avec certains rappeurs installeront un climat délétère, fait de clashs.  Avec le recul, Fata préfère reléguer tout cela au passé. Toutefois, il précise n’avoir rien regretté. « Dans les moments les plus difficiles, je n’ai jamais tenu des propos désobligeants », relève-t-il. Il poursuit : « Je me suis toutefois vaillamment défendu. Si c’était à refaire, j’adopterai la même attitude », précise l’artiste.    

NOUVEL ALBUM 
Depuis, du temps s’est écoulé, Moustapha Gningue a grandi. Ce samedi, il promet un spectacle riche en sons et lumières. Une approche qui encourage la diversité du public, tant au niveau des artistes qui vont monter sur scène, que ceux qui seront tout simplement présents. « C’est une plateforme organisée en perspective de la sortie du nouvel album : Mista International », précise-t-il. Cette initiative, qui entre dans sa deuxième phase, lui vaut l’appellation « d’Acte II de la révolution ». Cette révolution fait référence aux nombreuses actions posées, allant souvent à contre-courant de ce qui se fait la plupart du temps, précise le concerné. Il tient à assumer jusqu’au bout son choix, n’en déplaisent certains. D’ailleurs, Fata est persuadé que « plusieurs rappeurs sont de plus en plus tentés de sculpter cette musique très différente », dit-il. 
Au début, Fata pratiquait un rap très engagé politiquement, fait souvent de dénonciations.  Aujourd’hui, sa musique est tournée vers une approche sociale. « Le rappeur ne peut rester indifférent à la détérioration des mœurs, au mépris de nos valeurs et de nos traditions », indique-t-il. L’artiste donne rendez-vous ce soir à ses nombreux fans et aux mélomanes tout court, au Grand Théâtre, pour un spectacle digne de ce nom, promet-il.




3 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2015 (07:32 AM)
    you a bitch, tu fais le martyr mais t'es la personne la plus incredule sur ce milieu, tu pourrais vendre ta mere en trichant, honte a toi. Tu n'as toujours pas rembourser ceux qui ont fai tes productions, mm tes textes ne sont pas tous de toi.

    Et c'est pourquoi tu ne rempliras jamais a moitié une salle de concert. Fake nigga
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  2. Auteur

    Ndeyssane

    En Décembre, 2015 (10:05 AM)
    le flop de l'année, massa
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    Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2015 (10:34 AM)
    En tout cas, malgré le retard noté pour le début de spectacle dû, à priori, à un faux bond de la tfm, il a assurééééééééééééééééééééééééé grave. On ne s'est pas ennuyé du tout. Et il a fait pour la plupart dans du rap pur . A mon avis et c'est un conseil que je lui donne il devrait moins s'apesantir sur les critiques injustifies qu'on lui fait et faire de ses textes des textes à résonnance qui ne donnent pas l'air de réplique. Meune gua li guaye deff, don't worry, persévéres et ignores le débat inutile nul ne fait l'unanimité. Félicitations
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