De son vrai nom Mor Talla Sow plus connu sous le sobriquet de Per Bou Khar, cet artiste comédien a été révélé au grand public grâce au festival du rire de Kaolack. Dans cet entretien qu’il nous a accordé lors du dernier festival du rire, il est revenu sur son voyage en Italie, sur le trophée qu’ils (Tan Bombé, Cheikh Seck, Amdy Mignon et lui…) ont reçu au pays de Berlusconi. Per Bou Khar a aussi levé un coin du voile sur ses projets, sans oublier de parler du cher Brigadier Per.
Durant le premier semestre de cette année, vous avez été en Italie où vous avez été distingué, quel était l’objet de ce voyage ?
C’est
une grande association sénégalaise qui se trouve en Italie dans la
ville de Bergamo, qui nous avait invité Tan Bombé, Cheikh Seck, Amdy
Mignon, Abdoulaye Diouf et moi-même. Nous avons été reçus par les
autorités de la mairie, on a discuté largement sur des choses
importantes. Elles ont des projets qu’elles veulent concrétiser avec les
artistes sénégalais.
Sur quelle base les autorités de cette ville vous ont-elles décoré ?
Dans
les villes italiennes à fort taux de Sénégalais comme Bergamo,
Bres-cia, Torino,… nous nous sommes produits plusieurs fois. C’est à
Brescia qu’on a joué les plus grands spectacles avec toutes les
associations sénégalaises de cette ville. Mais on n’était pas les seuls à
jouer dans les spectacles car il y avait d’autres groupes, des
Italiens, des Brésiliens…, en tout cinq pays différents. Il y avait des
artistes comédiens sénégalais qui vivent en Italie aussi. C’est à la
suite de ce spectacle auquel assistait le maire de Brescia que le
trophée nous a été décerné. Je précise que ce n’était pas une
compétition car le trophée nous a été offert.
Comment vivez-vous votre nouvelle vie de star ? Déjà la grosse tête ?
Je
ne changerai jamais, je resterai toujours le Mor Talla Sow connu de
tous. J’habite à la Cité Assemblée, je vais au marché Sandaga comme tout
le monde, les gens me saluent, on se taquine, j’achète et je repars
comme j’ai l’habitude de le faire. Comment on peut vouloir être un
artiste et vouloir se cacher et avoir la grosse tête ? C’est impossible,
sinon il ne faut pas sortir à la télé. Si tu ne veux pas être célèbre
ne sort pas à la télé. C’est vrai que c’est parfois difficile, la
difficulté c’est que les gens pensent que tu es plein aux as. (…) Le peu
que nous gagnons nous sert à nous occuper de la famille. Mais il faut
rendre grâce à Dieu, les enfants ne courent pas après n’importe qui.
Vous savez il m’est arrivé une fois d’être obligé de passer par la
fenêtre d’une maison où je m’étais rendu pour rentrer chez moi. Ce n’est
parfois pas évident mais il faut faire avec. Cela ne sert à rien
d’avoir la grosse tête ou d’être arrogant.
Durant la
campagne électorale pour la Présidentielle, on vous a vu avec le
candidat Abdoulaye Wade, n’avez-vous pas peur que cela ternisse un peu
votre image ?
Je suis un artiste comédien, c’est la
population qui m’intéresse, mon métier c’est de faire rire les gens. La
façon dont vous m’avez vu avec Wade si un autre politicien m’avait
appelé j’aurais fait pareil. C’est mon boulot, je travaille, on me paye
pour ça. J’ai déjà fait ça avec d’autres politiciens dans le cadre de
leur meeting, des candidats à la Présidentielle m’ont appelé, on n’est
pas tombés d’accord sur le prix. Parmi l’entourage du candidat Macky
aussi quelqu’un a eu à m’appeler durant la campagne présidentielle pour
un meeting à Fatick mais on ne s’est pas entendus sur le cachet.
Quels sont les projets immédiats de Per Bou Khar ?
Actuellement,
je prépare des tournages de la série Brigadier qui passait à la Tfm
(Ndlr : l’entretien a eu lieu en fin avril). On va tourner plus de 200
séries. Je suis en train d’écrire des scénarios, j’en ai plus de 20 en
ce moment et déjà protégés au niveau du Bureau sénégalais des droits
d’auteurs (Bsda). Car, dans l’avenir j’espère avoir mon propre matériel
et une équipe. Je rêve aussi d’aller en France ou en Italie pas pour
jouer seulement mais surtout pour nouer des relations avec les artistes
de ces pays, suivre des formations parce que j’aimerais un jour jouer un
film. Je veux être un grand acteur, j’ai l’ambition et j’y crois
vraiment. Je veux aller jusqu’à dépasser le comédien français Louis de
Funès.
Le festival du rire de Kaolack vous a fait connaître
de par le Sénégal, que faudrait-il faire selon-vous pour la
pérennisation de cette manifestation ?
Il faut que les
sponsors qui investissent dans les combats de lutte, qui investissent
des centaines millions dans ce secteur se tournent vers nous, qu’ils
viennent voir le festival du rire. Dans la lutte, on les voit mettre par
exemple 200 millions et ça se limite qu’à une après-midi, au moment où
un artiste comédien peut tourner 100 séries toutes suivies par tous les
Sénégalais sans un sponsor. Ils doivent nous aider, qu’ils sponsorisent
nos séries et ce festival. Nous collaborons avec les sociétés de la
place en faisant des publicités pour elles. Elles devraient en faire de
même pour ce genre d’événements.
D’une manière générale, quelle lecture faites-vous du théâtre sénégalais ?
Le
théâtre a de l’importance dans un pays, mais ça demande de la
formation. Moi qui vous parle, je n’ai pas encore fait de formation et
ce n’est pas normal. On doit renforcer notre capacité, on doit
s’approcher de nos aînés qui peuvent nous former dans ce domaine. Au
niveau du ministère de la Culture, on doit organiser des séminaires de
formation pour les artistes, car sans un minimum de formation, on ne
sera pas très compétents. Mais c’est avec l’apprentissage qu’on va
arriver à maîtriser cet art. Dans cet art, il ne s’agit pas seulement
de faire rire les gens, il faut aussi lancer des messages importants
qu’ils vont retenir. Il faut être des modèles parce que ce sont des
enfants qui nous imitent.
Mais dans le cas de Brigadier Per
Bou Khar, c’est souvent l’image d’un policier corrompu, paresseux, qui
fait pratiquement tout de travers…
Ce n’est pas dans le but
de ternir l’image de l’officier de police. Les gens qui suivent ce
sketch ne se focalisent pas sur cet aspect, ce qu’ils retiennent c’est
la comédie. Ça n’a rien à voir avec l’image du policier qui règle la
circulation.Ils se rendent compte que c’est un comédien qui, dans le but
de faire rire, se met dans la peau d’un policier.
Si ce n’est pas dans le but de lutter contre la corruption, quel est donc le message qui est véhiculé ?
Pour
dire la vérité sur le fait que j’aie choisi d’interpréter le rôle d’un
policier, j’ai remarqué que dans les téléfilms sénégalais c’est rare
qu’on interprète le rôle d’un gendarme ou d’un policier. Je n’ai jamais
vu dans les sketchs quelqu’un qui a le rôle principal être dans les
habits d’un policier ou d’un gendarme, j’ai réussi à intégrer ce genre
de rôles dans le quotidien des Sénégalais. Les policiers et les
gendarmes suivent ce sketch dans les commissariats, ils se marrent,
c’est pourquoi j’ai dit tantôt que dans ce personnage je n’y vois pas le
rôle d’un policier corrompu. Et j’ai toujours considéré que ce n’est
pas le message qui est capté par la majeure partie des Sénégalais qui me
regardent. Ce qui les intéresse c’est le message. Ce n’est pas le fait
que quelqu’un me donne 1 000 francs et que je le laisse partir. Non !,
il y a un message, le message c’est par exemple le comportement des
chauffeurs sur la route, si quelqu’un commet une infraction je lui
explique ce qu’il devait faire de sorte à ce qu’il ne commette pas la
même erreur la prochaine fois.
Oui mais le fait de recevoir
de l’argent en tant que policier chargé de régler la circulation,
n’est-ce pas une façon de mettre en exergue cette forme de corruption
qu’on reproche souvent aux agents ?
Partout au Sénégal, les
gens me suivent et ils connaissent le but de ce sketch et le rôle que
j’interprète, ils l’aiment bien. J’ai bien dit tous les Sénégalais que
ça soit les policiers, les gendarmes, les agents du ministère de
l’Intérieur parce qu’ils savent le message que je véhicule. Par contre
les gens peuvent avoir différentes interprétations, ils peuvent penser
que mon objectif c’est de mettre en exergue l’image que les Sénégalais
ont des policiers, mais sérieusement en interprétant ce rôle ce n’était
pas mon but.
Avez-vous déjà rencontré des difficultés liées au personnage ?
Non
je n’ai jamais rencontré de problème, j’entretiens de bons rapports
avec les policiers, je vais souvent au commissariat pour régler des
papiers. Je ne me fais aucun reproche parce que c’est juste pour faire
rire et lancer un message pour que les populations adoptent un bon
comportement. Je sensibilise les gens pour qu’ils n’aillent pas dans les
plages interdites, pour qu’ils ne fument pas du chanvre indien, pour
qu’ils ne fassent pas de la fraude ou de la contrebande, c’est le seul
message que je lance pour que les gens adoptent des comportements
responsables.
Quand est-ce que vous avez commencé à faire du théâtre ?
Ça
fait plus de vingt ans que j’y suis. C’est à cause du théâtre que je
n’ai pas continué les métiers, à chaque fois que j’ai commencé à
pratiquer un métier, j’ai dû quitter. J’ai fait la menuiserie pendant 4
ans, ensuite j’ai été apprenti tailleur, ça je ne l’ai pas appris c’est
celui que je côtoyais pour faire du théâtre qui était tailleur et à
force de le suivre j’ai fini par connaître les rudiments du métier. Je
maîtrise bien cette profession à tel point que si je le voulais, je
pouvais ouvrir de suite un atelier de couture (rires). A Saint-Louis,
j’y suis allé pour des spectacles mais finalement je me suis retrouvé à
transporter du poisson au Fouta, à Bakel. Ensuite je suis revenu à
Ngoumba (localité se situant dans la région de Louga) avant d’aller à
Joal (…) C’est là-bas que j’ai acheté du poisson fumé, séché que j’ai
chargé dans une voiture, pour aller le vendre au Walo. Je suis allé
jusqu’à la frontière du Sénégal avec la Mauritanie. En résumé j’ai
touché à différents métiers avant de me consacrer au théâtre.
En quelle année avez-vous intégré une troupe de théâtre ?
En
fait, toutes ces activités je les faisais en parallèle avec le théâtre.
C’est seulement durant ces cinq dernières années que j’ai arrêté
définitivement toutes les autres activités pour me consacrer
exclusivement au théâtre. J’étais dans une grande troupe dans le
département de Guéoul (Louga) qui s’appelait Joubbo. A l’époque, je
quittais Ngoumba pour la ville de Louga. On faisait les après-midi des
khakataye show à l’antenne régionale de la Rts. Je participais aussi à
une émission de contes à la Radio Ocean fm à Dakar, finalement même si
je n’appelle pas les gens me réclament, c’est comme ça que j’ai fini
par commencer à animer une émission là-bas. C’est quand j’ai quitté
cette radio que j’ai participé pour la première fois à ce festival.
Ensuite, je suis revenu à l’occasion des Douta d’Or. Quelques mois
après il y a eu le festival. C’est lors de cette édition que j’ai été
consacré révélation de l’année 2010-2011.
Per Bou Khar a-t-il fait l’école ?
Je
suis allé jusqu’au Cm2, j’ai fait cette classe deux fois. Maintenant,
je me consacre entièrement à ma passion. Ma devise c’est de faire rire
les gens, qu’ils soient toujours dans la bonne humeur. Même si on ne
gagne pas beaucoup, que les gens se marrent et prient pour nous c’est
plus important. Que le Sénégal soit en paix.
Per Bou Khar est-il marié ?
(Il rigole) Oui, je suis marié à une ravissante fille qui s’appelle Seynabou.
22 Commentaires
Dfh
En Août, 2012 (02:39 AM)les senegalais aiment beaucoup les maquillages comme des ......
Da
En Août, 2012 (02:45 AM)Sikh
En Août, 2012 (02:46 AM)Jacquesg
En Août, 2012 (03:17 AM)Je ne peux transmettre mes coordonnées ici mais sais comment te trouver. À bientôt
Yale Student
En Août, 2012 (03:34 AM)Diorfils
En Août, 2012 (04:17 AM)Yoooo
En Août, 2012 (05:06 AM)Gargote
En Août, 2012 (05:23 AM)Toto
En Août, 2012 (09:42 AM)Jaack
En Août, 2012 (09:56 AM)Milou
En Août, 2012 (10:03 AM)Metis
En Août, 2012 (11:07 AM)Aki
En Août, 2012 (12:12 PM)Je te souhaite bonne continuitè. il faut penser à la foramtion. c'est important pour un artiste. malheuresement, au Seenegal la formation n'est privilegeè. On aime vivre dans l'informelle. un autre conseil il faut mettre toujours en tete. Si tu ne veut pas etre deçu, pense de ne pas rester toujours dans la comedie. c'est un metier tres ephemere pour un artiste. c'est la nature de la comedie qui le veut anisi.
etre ambitieux c'est bon, mais le succès nait dans la creativitè et l'inovation.
Niang
En Août, 2012 (13:01 PM)Pourquoi Quoi?
En Août, 2012 (13:37 PM)Awa
En Août, 2012 (14:25 PM)Saint Louis
En Août, 2012 (18:09 PM)Diop
En Août, 2012 (18:33 PM)jai lu lintervue tu na mem pa parler walf ni de modou banne qui a bien contribue de ton carrier.pr mw ci ls senegalais connait per bou khar ses grace a modou banne et walfadrj qui on baucoup fait pr que ls senegalais reconait ton talant.meme sil ya probleme ses genre docationt il faut oublier tout et feliciter ls gens qui ton aider surtout modou banne qui ta baucoup aider. gaston mengue ne va pa me dementir je ls entendue ds un de tes emision il te donne ses genre de consielle
Ntt
En Août, 2012 (21:52 PM)On te félicite pas, on t'encourage peu et maintenant on te manque de respect.
Et si je te disais que tu meilleure que LUI ?
T'as regardé nos grands ? continue, tout ira bien.
Rew Gurl
En Août, 2012 (22:55 PM)Meta
En Août, 2012 (01:41 AM)Omar Tall
En Août, 2012 (18:30 PM)Participer à la Discussion