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Coumba Gawlo, artiste-chanteuse se raconte : « J’étais traumatisée…»

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Coumba Gawlo, artiste-chanteuse se raconte : « J’étais traumatisée…»

Perchée sur des escarpins surplombés d’un pantalon qui dessine les contours de ses longues jambes et sur lequel tombe un haut décontracté, Coumba Gawlo entre dans son studio d’enregistrement avec un sourire radieux, cinq jours après le concert de ses 23 ans de carrière musicale au Grand Théâtre. L’artiste-chanteuse du Label Sabar a contenu l’éclat de sa voix pour dévoiler toute la lumière qui se cache derrière sa noirceur éblouissante. Entretien ! 

 

23 ans déjà ! Est-ce que vous pouvez nous faire le bilan de votre carrière ?

 

Ben, c’est toujours difficile. (Rires). Tout d’abord, je rends grâce à Dieu. J’ai fait un bilan assez positif quand même, parce que je pense que 23 ans sur une scène, c’est 23 ans de constance. Même si la carrière d’un artiste est faite de mouvements, de hauts et de bas. Je pense que ce qu’il faut retenir, c’est la constance. C’est ce qui m’a permis d’être là, pendant 23 ans.

 

Le chemin était-il difficile ? Quels sont les obstacles que vous avez eu à franchir pour marquer vos empreintes sur les annales de la musique sénégalaise?

 

Dans la vie d’un homme de manière générale, il arrive beaucoup de challenges, de défis à relever, de problèmes. La vie n’étant pas une autoroute, donc parfois on tombe sur des dos d’âne, parfois des creux sur la route. Il va falloir s’organiser quand même, rester sur la route ou plutôt continuer sa route. Des obstacles, il y en a eu tous les jours. Voilà ! Des bâtons dans les roues, des combats, des sabotages, des dénigrements à votre propos. Mais si tout ça n’est pas resté, c’est, à mon avis, le plus important, parce que ça aurait pu rester. Cependant, si ces mauvaises influences ne sont pas demeurées, c’est parce que d’abord je rends grâce à Dieu qui l’a permis. Ensuite, c’est parce que l’artiste que je suis, a fait un travail acharné de tous les jours, de dur labeur. Enfin, parce que le public, la critique et les personnes sont restés les yeux ouverts et conscients de la qualité de l’artiste que je suis ou du travail que j’ai fait.

 

Quelle a été votre principale source d’inspiration durant tout ce temps ?

 

Dieu... (Rires). Dieu a toujours été ma source d’inspiration. Je pense que dans la vie, pour réussir et faire quoi que ce soit, il fait avoir la foi. La foi d’être positif, de se battre, de ne jamais baisser les bras, de se dire « je vais y arriver », de se motiver soi- même. La foi d’avoir la foi, de croire en Dieu. C’est tout.

 

Kouy feg est une sorte d’humour pour  un peu banaliser ce que beaucoup ou certains prennent au sérieux, en l’occurrence, peut-être, la question de mon statut de célibataire et sur laquelle spéculent beaucoup de personnes. Je ne suis pas la première et la seule fille à être célibataire dans ce pays et je ne serai pas la dernière

 

Qu’est-ce qui vous le plus marquée durant ces 23 ans de carrière ?

 

Plein de choses. Tous les bons moments que j’ai partagés avec le monde entier. Les Sénégalais d’abord qui, pendant toute ma carrière, depuis que je suis enfant, n’ont cessé de me témoigner leur affection, leur solidarité, leur sympathie pour ma personne, leur respect, leur considération. C’est quelque chose de tous les jours de la part des Sénégalais de tous bords. Et puis, le reste du monde où j’ai assez souvent la chance d’aller et qui, aussi à chaque fois, me témoigne son affection. Cela me marque beaucoup et ça me motive aussi.


Votre dernière album est uniquement du live, pourquoi ?

 

Du live, c’est dans la logique d’un artiste. Est-ce qu’un artiste peut ne pas faire du live ? Je pense que même si on ne l’appelle pas du live, tous les albums précédents ont été du live du moment que des artistes sont entrés en studio et l’ont joué. Seulement, ce live est différent des autres, car ce sont des chansons extraites de mes concerts et jouées en profondeur entièrement par les musiciens et jouées et même temps et au même moment, comme si on était sur la scène. Mais, on peut dire que c’est du live, comme si c’est du nouveau. Comme le disent d’ailleurs les mélomanes et la critique, pour la simple et bonne raison que toutes les chansons sont presque neuves. Ce, du point de vue des textes et des mélodies nouveaux. Et voilà, je pense que c’est normal, parce que le live fait partie de l’histoire d’un artiste. Un artiste qui confirme, qui doit montrer son talent, en faisant du live pour ne pas dire du bon live.

 

 Qu’est-ce qui a motivé le morceau Kouy Feg ?

 

(Rires). Kouy feg est une sorte d’ironie. Je pense que la musique, c’est aussi l’ironie,  l’humour, si je peux le dire ainsi. Kouy feg est une sorte d’humour pour  un peu banaliser ce que beaucoup ou certains prennent au sérieux, comme par exemple la question de mon statut de célibataire et sur laquelle spéculent beaucoup de personnes et sur laquelle, d’après moi, il n’y a pas raison de spéculer quoi (Rires). Pour la simple et bonne raison que c’est dans le cours normal des choses. Je ne suis ni la première ni la seule fille à être célibataire dans ce pays et je ne serai pas la dernière. Maintenant, je dois avouer que j’ai peut-être le tord d’en être la plus célèbre et pour ça je rends grâce à Dieu. On avait envie avec les musiciens de rire un peu de ça (Elle s’esclaffe). On avait envie de créer de l’humour et de faire une sorte de réalité show sur la vidéo pour montrer aussi ce côté aussi naturel, vrai et rigolo qui est en moi et qui est en nous, les musiciens. C’est juste ça et rien d’autre. Je suis très touchée par l’intérêt suscité par le public sur cette chanson et sur la vidéo.

 

Je ne peux pas faire de bilan en termes de recettes pour la bonne et simple raison que ce volet  est destiné à une autre partie du staff de Coumba Gawlo. Pour l’instant, ils sont en train de faire le bilan. J’espère que je n’aurai pas les larmes aux yeux à l’heure du bilan financier (Rires)

 

Quel bilan faites-vous de votre soirée tenue au Grand théâtre, samedi dernier ?

 

Ah, je suis très satisfaite. Je ne rendrai jamais suffisamment grâce à Dieu et je ne remercierai jamais suffisamment les Sénégalais de leur sympathie. Autant j’étais consciente de la place que j’avais dans le cœur des Sénégalais très honnêtement, mais c’est samedi dernier que j’en fus plus consciente. Je n’ai jamais douté de la place que les Sénégalais m’ont donnée dans leurs cœurs. Et ce, pour tous âges confondus. Le monde entier a vu de lui-même l’affluence qu’il y a eu dans cet évènement, qui n’est pas une affluence téléguidée ni commandée. Bien au contraire, les gens sont venus de tous bords, de tous les partis politiques, de tous les mouvements, de toutes les couches sociales et de tous les quartiers pour me témoigner leur affection et leur solidarité. Et cela m’a prouvé que je suis la pure souche sénégalaise. Je suis le pur produit sénégalais, donc je suis la fille du Sénégal et de tous les Sénégalais. Cela me touche très sincèrement du fond du cœur.  Pour moi, c’est un lourd challenge, un lourd fardeau pour la simple et bonne raison qu’autant j’ai toujours été consciente que je n’ai droit ni à l’erreur, ni à faire n’importe quoi de ma vie personnelle et de ma carrière, mais autant en ce moment, je fais plus parce que je fais ce que tout le monde pense de moi. (Rires). Rien que pour l’amour que me voue chaque personne, vraiment je dis Dieureudieuf  (merci) à tout le monde. Je suis très contente quand on sait que ce n’était pas évident. Le prix du billet d’entrée pour le concert s’élevait à 20 mille F CFA, alors qu’en ces temps qui courent, il y en a qui ont acheté 100 tickets. Vous vous rendez compte ? Il y en a d’autres qui sont venus faire des commandes de 50 tickets pour venir avec leur délégation. Il y en a certains qui ont acheté par lots de 10 billets ou par 20 tickets. Ils me disaient : « Ecoutes, tu es notre fille, notre sœur, notre nièce. Et on est fier de toi. Du coup, on doit te soutenir ». Ce sont des choses, des paroles qui assez souvent m’ont donné des larmes aux yeux.

 

A combien chiffrez-vous vos recettes ?

 

Je ne peux pas faire de bilan en termes de recettes pour la bonne et simple raison que ce volet vraiment est destiné à une autre partie du staff de Coumba Gawlo. Pour l’instant, ils sont en train de faire le bilan. J’espère que je n’aurai pas les larmes aux yeux à l’heure du bilan financier (Rires).  C’est-à-dire qu’il n’aura pas beaucoup plus de dépenses que de recettes. Même si la salle était archicomble. Mais quoi qu’il arrive, ma plus grande satisfaction a été de voir la salle pleine. Toutefois, quoi qu’il arrive, l’artiste que je suis en est très heureuse. Cela me suffit absolument parce que c’était le but recherché, qui était que les billets se vendent et que les gens viennent en masse. Et je ne peux que m’en réjouir.


Quel nom allez-vous donner au cheval qu’on vous a offert et qu’allez-vous en faire ?

 

Alors moi, j’ai deux inspirations avec ce cheval que je trouve très beau. Vraiment, il l’est. C’est un pur sang. J’étais en train de réfléchir à deux prénoms : soit Etalon d’or parce qu’il est très beau et que j’aime l’or. J’ai comme l’impression que je suis liée avec l’or avec Voix d’or, disque d’or, je ne sais pas moi, et ma charte graphique est dorée. Voilà, ça me suit et je suis en train de réfléchir à ce nom ou à «Gueum sa bop» (Ndlr : Croire en soi), parce que je crois en moi. Il faut croire en soi dans la vie. Et ça n’a rien de prétentieux, à mon avis. Donc, je suis en train de réfléchir. Je vais voir avec mes filles. Elles vont me proposer un nom, mais j’aime beaucoup ce cheval. Je disais que ça, c’est peut-être un moyen d’ouvrir une brèche à une autre passion que j’ai. C’est la course de cheval, parce que j’adore les chevaux et j’ai toujours rêvé d’avoir une écurie de chevaux qui courent et je me dis comme il est tellement beau, peut-être que c’est l’occasion de commencer à le mettre quelque part pour que demain il soit un cheval de course. Je vais voir.  

 

Je tremblais comme une feuille. Là vraiment, je n’ai jamais eu ce sentiment de trouille, parce que d’habitude, je suis quelqu’un de fort. J’ai trop poussé aux répétitions et là j’ai eu les  larmes aux yeux et j’ai appelé ma mère toute affolée, qui dit… 

 

Après 23 ans de carrière, vous gardez toujours l’amplitude de votre voix : quel est le secret de Coumba ?

 

Ah, je ne sais pas. Je rends grâce à Dieu. De mon point de vue, la chanson est un don. C’est Dieu qui donne la voix et je considère que c’est Lui qui m’a donné la voix. Et moi-même, je me surprends parce que je torture parfois ma voix et j’avoue que la torture beaucoup. Ce, parce qu’il arrive que je ne dorme pas pendant des heures ou des jours et des jours où je n’ai eu que 2 heures de sommeil. Et je retrouve ma voix, c’est incroyable.  Ce qui n’est pas conseillé pour une chanteuse. Il faut bien dormir et se réveiller bien. Je vais vous raconter une anecdote. Le jour du concert, j’ai été traumatisée, parce que je me suis réveillée sans voix.  La cause en est que j’ai répété au Grand Théâtre le vendredi pour n’en sortir que le samedi, le jour du concert, à 7 heures 30 minutes du matin. L’avant-veille, on était là-bas à faire des filages jusqu’à 5 heures du matin. Donc je n’ai pas fermé l’œil dans le nuit du jeudi au vendredi. Alors, j’ai dormi deux ou trois heures pour quelqu’un qui a un show aussi énorme, qui est attendu de tous. La voix, c’est l’arme d’un artiste. Et puis, le vendredi, toute la journée, j’étais sur tous les fronts naturellement. Après, je suis allée au Grand Théâtre à partir de 17 heures pour faire les filages, les répétitions de façon générale avec les mamans, la mise en scène, la chorégraphie. Tout ce qu’on vu devait être chronométré, organisé au millimètre près. Il ne devait pas y avoir d’improvisation. Tout devait être synchro pour que les gens puissent donner leur rendu le jour du concert. Et en quittant le Grand Théâtre, je suis arrivée chez moi à 8 heures et je me suis couchée. Il fallait que je me lève à 12 heures au grand maximum, parce que je ne pouvais pas faire plus. Et quand je me suis levée à midi, je n’avais plus de voix. Je tremblais comme une feuille et j’ai dit : « Mon Dieu, qu’est-ce qui m’arrive ? Je n’ai pas de voix».  Là vraiment, je n’ai jamais eu ce sentiment de trouille parce que d’habitude, je suis quelqu’un de fort. J’ai encore dit : « O mon Dieu, je vais avoir honte devant tout le Sénégal et devant le monde entier. Qu’est-ce que je vais dire».  J’ai trop poussé aux répétitions et là j’ai eu les  larmes aux yeux et j’ai appelé ma mère toute affolée qui dit : « Hey sama dom bi, lahawla wala…Lawlathiat » (Ndlr : Que Dieu te préserve des mauvaises langues, ma fille)». Nos mamans, c’est tout ce qu’elles savent dire. Elles vont commencer à penser que c’est le mauvais sort, c’est des conneries. J’ai dit non ce n’est pas ça, c’est juste que je n’ai pas dormi. Je me suis dit que c’était simple, qu’il fallait croire en Dieu et dormir 2 heures de temps supplémentaires. Et puis, j’ai pris des somnifères et un peu de Calcibronat, parce que c’est beaucoup de stress, d’angoisse et du magnésium et du Melox pour dormir. Et sur prescription du médecin, j’ai dormi pour me lever à 16 heures. J’étais car je n’avais pas d’autre choix : il fallait que je me réveille, que je sois au Grand Théâtre pour refaire un peu mon dernier filage avec l’orchestre. Et quand je me suis levée, la voix était un peu «ça va»,  mais toujours ce que je voulais.  Et moi-même, quand j’étais sur scène et que j’ai vu cette voix que j’avais, je n’en revenais pas. Pour vous dire que c’est Dieu qui donne cette force, cette lumière et cette voix. Je rends grâce à Dieu. Je suis née chanteuse, issue d’une famille d’artistes et je pense qu’à chaque fois Dieu envoie une lumière pour me guider. 


Vous êtes connue pour votre habillement sexy et à la mode. Pourquoi avez-vous choisi des tenues plus sobres le jour de la soirée ?

 

(Rires). Je vais vous dire deux à trois points à ce niveau. Chaque moment, son comportement. Le Grand Théâtre, un endroit mythique, solennel sans être protocolaire. Ce n’est pas un night club d’ado de 18 ans. C’est une salle magnifique, je l’adore. Je trouve que le Sénégal peut être fier, comme  je suis fière d’entrer dans cette salle. Je trouve que le Sénégal doit être fier d’avoir une telle salle comme ça. Vraiment, il n’y en a pas deux comme ça en Afrique. Il faut être une Diva pour monter sur cette scène. Il faut rester diva jusqu’au bout pour rester sur cette scène. J’avais envie d’être en phase avec cette salle où j’étais, cette scène et ce public que j’avais en face de moi. Je pense que c’est ça aussi un artiste et c’est ça qu’il fallait faire. L’autre raison est que j’avais envie de présenter les nombreuses facettes de notre culture et de ce que je suis, c'est-à-dire une africaine, une Sénégalaise. J’avais envie dans la mise en scène qu’il ait des tableaux pour faire sortir cet aspect culturel. Le premier tableau montrait cette artiste africaine et sénégalaise bon teint, élevée dans la pure tradition gawlo et griotte, qui vient en donnant l’image de la chanteuse Gawlo. Laquelle respecte ses valeurs qu’elle incarne. Donc, je ne pouvais pas venir accompagner des mamans et montrer autre chose. J’avais envie de rester cette chanteuse noble sur la scène et conformément au Grand Théâtre. C’est pour ça qu’il n’y a rien de mieux en concertation avec mon styliste et mon staff qu’une robe longue qui traine, qui  n’enlève en rien ta sensualité, ta féminité, ta classe. Cela n’enlève en rien cela. Chaque moment, chaque lieu, son comportement. Je ne pouvais pas faire autrement au Grand Théâtre.


Toujours lors de votre soirée, on a noté un retard de 2 heures ? A quoi cela était-il dû ?

 

C’est vrai et nous-mêmes, on l’a noté en interne en débrief. Le Grand Théâtre est une salle immense et le Sénégalais sort tard. Les « Gayènes et Diawènes » mangent avant de sortir. (Rires). Rien à faire ! Ils ont commencé à débarquer entre 21 et 21 heures 30 minutes. Moi, j’ai dit : « Il est 21 heures et je ne comprends pas où sont les gens ».  Et puis, je vois à travers les écrans installés que les gens arrivaient par groupes de dix ou de 20 ou 30, pendant que je me maquillais. Vous imaginez que l’on doive attendre que  18 000 personnes s’installent, cela prend du temps. On ne peut  pas démarrer le show sans que tout le monde soit là. Ce qui fait que c’est trop dommage. Mais, c’est la seule raison. C’était l’unique raison. Alors que nous, on était prêts depuis 16 heures.

 

Vous avez dernièrement changé de choriste, pourquoi ?

 

C’est normal dans la carrière d’un artiste, il n’y a pas une raison principale. On peut changer de musicien, de choriste ou de danseur, pour telle ou telle raison, parce qu’à la dernière minute, l’un ou l’autre a un empêchement. Et rapidement, on trouve quelqu’un d’autre. C’est aussi simple que ça.


Vous vouez un amour profond pour les enfants, est-ce lié à une enfance difficile ?

 

Moi, je peux donner plusieurs raisons à cet amour là. D’abord, parce que pour moi, les enfants sont   l’avenir de demain. Si tu veux te retrouver avec des adultes responsables, réfléchis, bien éduqués et dont a besoin pour le Sénégal, il faut donner une bonne place aux enfants. Une bonne éducation, un bon encadrement, une bonne assistance. C’est trop facile de démissionner maintenant. Et je trouve qu’il y a beaucoup de parents qui démissionnent de l’éducation de leurs enfants, parce qu’élever un enfant, c’est difficile. Mais il n’a rien demandé non plus. Il faut prendre ses responsabilités et bien les encadrer. L’autre raison, c’est que, c’est vrai, moi je me vois à travers chaque enfant. J’avoue peut-être que je ne grandis pas. Je n’aime pas voir une petite larme d’un enfant tomber. J’aime bien les voir heureux, bien à leurs places, bien encadrés. Je me mets un peu à leur place.  

 

La musique, c’est comme une arène. Chacun pense qu’il est devenu une star, facilement. Mais, il y a une nouvelle génération d’artistes, comme ma fille Aïda Samb et Adiouza, qui ont beaucoup de talents, et tant d’autres qu’il faut encourager. Ils peuvent relever le défi.

 

Quelle appréciation faites-vous de la musique sénégalaise de manière générale ?

 

 (Elle respire profondément avant de parler). Disons qu’il y a deux facteurs, un positif et un qui est très négatif. Ce dernier n’est d’autre que le laisser-aller. Chacun veut faire de la musique. On n’interdit à personne de faire de la chanson, comme chacun est libre d’aller dans l’arène, du moment qu’on pense qu’on a la force de gagner. Il n’y a aucun problème. Mais il ne faut pas non plus bazarder l’arène. Il ne faut pas faire du n’importe quoi. La musique, c’est comme une arène. Chacun veut être chanteur, artiste, chacun pense qu’il est devenu une star, facilement. Alors qu’ils n’ont même pas vu le tiers que les aînés, qui nous ont devancés, ont vu. Il n’y a plus de patience, de travail et autres. Mais le côté positif, c’est qu’il y a une nouvelle génération comme ma fille Aïda Samb qui a beaucoup de talents, de même que  Adiouza et tant d’autres qu’il faut encourager, aider et assister. Ces jeunes, bien encadrés, peuvent relever le défi et faire quelque chose de bien.

 

Après 23 ans de carrière, pensez-vous produire des jeunes talents ?

 

Ah si, on a commencé avec Gawlo et Diego. Là,  le label qui est géré par une de mes collaboratrices a, cette année, un projet qui est la production de beaucoup d’artistes. Nous allons distribuer le dernier Alpha Blondy, avec qui j’ai fait un duo sur son dernier album, sur la chanson «Saïdou» dans les jours à venir. Nous avons beaucoup de projets de ce genre.

 

Coumba Gawlo dérange-t-elle dans le milieu ?

 

Moi, je ne me suis jamais dit que tel ou tel me déteste, parce que si vous animez la haine, cela se voit sur votre visage. Vous n’aurez que la haine en vous. Moi, j’ai envie d’avoir une bonne âme et de dégager de la lumière, c’est important. Si vous êtes négatif, cela va se refléter sur tout ce que vous faites, dans votre cœur, dans votre corps, dans votre fonctionnement. Je me suis toujours dit que dans la vie, on ne peut plaire à tout le monde. C’est normal, car la vie est un combat perpétuel, une course. Mais, je reste convaincue d’une chose : dans le milieu de la musique, tous les artistes m’admirent. Tous, ils me vouent un respect énorme. Cela me touche énormément. Il y en a qui sont plus âgés qui m’appellent grande sœur. D’où le respect qu’ils me donnent par rapport au fait que je les ai devancés dans le métier. J’ai fait récemment un projet sur les inondations. Vous vous rendez compte : un programme où il y a plus de 28 artistes. C’est du jamais vu ! Des artistes qui s’investissent corps et âme, sans rien demander. Et les uns plus âgés que vous, les autres moins âgés. Au regard de tout cela, moi je n’ai que de la sympathie et du respect envers les artistes. Et ça, j’ai envie de le garder. Maintenant, s’il y a autre chose, pour moi, ce n’est pas le plus important

 

Quel est l’apport de votre mère dans votre vie musicale ?

 

Beaucoup ! Ma mère est comme ma source d’inspiration. C’est mon marabout. C’est comme ce chapelet que je tiens. Elle m’apporte beaucoup. Elle m’inspire beaucoup. Sur ce dernier album, elle m’a beaucoup aidée, parce qu’il y a des choses que moi je ne connais pas, parce que ce ne sont pas de ma génération. Quand il y a des éloges à faire sur une personne, comment le faire, comment le dire ? C’est ma mère qui est à côté. C’est elle qui me dit ce qu’il faut faire. Certes j’ai grandi et baigné dans cette ambiance, mais c’est elle qui connaît. Vraiment, ma mère est ma lumière.

 

Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous ?

 

La méchanceté et la mesquinerie humaines. Je pense que ce sont ces deux choses qui nous conduisent à toutes les dérives : aux guerres, aux problèmes dans le monde, aux conflits, aux malentendus. J’aimerais tellement que les hommes et les femmes puissent s’entendre et s’unir pour avancer. Là, j’aimerais bien pouvoir le faire.



23 Commentaires

  1. Auteur

    Satan

    En Mars, 2013 (16:38 PM)
    Qu'est qu'elle racontes comme ça comme conneries celle-là ?Wakh niou si sa immeuble biniou saisire lolo leumbé deuk bi té moniou eupeul solo que tes sornettes

    Poupe bou khathe si tate da bakhe si domou adama wayé sééré di onke day bo meunteu guéné si taate amneu lénéne louko diar ,déf lo meuneu so teudé nélaw sa guinaw bandang et c'est la deuxieme fois nak que tu rencontre des problèmes de ce genre

    Bileu béneu banque beugué torakhal fi aprés Pata-Pata amneu kopuleu guéné si Poto-Poto do geureumoko yi donc khamnagne lépeu ma chére

    Bon tu peux toujours vendre le cheval que Serigne Mbacké N'Diaye t'a donné comme cadeau ça peut toujours compenser les trous

  2. Auteur

    Weuz

    En Mars, 2013 (16:46 PM)
    Soit plus modeste.la modesie est l'essence meme d'un grand artiste. Alors....

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    Auteur

    Laaay

    En Mars, 2013 (16:49 PM)
    ''Maintenant, je dois avouer que j’ai peut-être le tord d’en être la plus célèbre et pour ça je rends grâce à Dieu.'' Elle doit avoir un prix donc la femme célibataire la plus célèbre du petit Sénégal !!!
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    Auteur

    Polytechnicien

    En Mars, 2013 (16:56 PM)
    Elle se prend pour une reine cette vieille gawlo
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    Auteur

    Ndoksi

    En Mars, 2013 (17:06 PM)
    YOW SATAN YOROKO
    Auteur

    Yep

    En Mars, 2013 (17:12 PM)
    samayobante. com !!!
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    Auteur

    Gawlo

    En Mars, 2013 (17:17 PM)
     :down:  :down:  :dedet:  :haha:  :cry:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">   :love: 
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    Auteur

    !

    En Mars, 2013 (17:21 PM)
    Super vraiment coumba...tes une vraie grande dame!
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    Auteur

    Cxgdf

    En Mars, 2013 (17:46 PM)
    Pour soigner ton stress cherche l'ame soeur.
    Auteur

    Yeurmande

    En Mars, 2013 (19:16 PM)
    du courage coumba gneupe meunougnou la beugue
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    Auteur

    Fgh

    En Mars, 2013 (19:46 PM)
    ma chanteuse préférée bon vent à toi coumba
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    Auteur

    Moi

    En Mars, 2013 (20:13 PM)
    courage , tu trouveras chaussure a ton pieds

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    Auteur

    Rrrrrrrrrr

    En Mars, 2013 (21:34 PM)
    MDR LES MEILLEURES ARTISTES SENEGALAIS NE SONT MEME CONNAIS EN DEHOR DE AFRIQUE DE OUSET EXCEPTION FAITE PR YOUSSOU N DOUR  :haha:  :haha:  :haha:  :haha:  :haha: 
    Auteur

    Nk

    En Mars, 2013 (01:20 AM)
    Niafai ak sagnessai rek ley def Gawlo
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    Auteur

    Youga

    En Mars, 2013 (02:26 AM)
    Always great love. My children love you and I iove you too
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    Auteur

    Theiy Coumbis

    En Mars, 2013 (04:26 AM)
    COUMBA, belle, intelligente, instruite, bien eduquee, tres seduisante, genereuse et artistiquement douee... ca me fait mal au coeur que cette artiste k g tjrs adore ne decide tjrs pas de se marier alors k elle s approche de la menopause. Please maries-toi car on veut voir ton enfant, coumba, ta maman en souffre egalement. Please mets l art entre parentheses comme l eut fait Behonce pour fonder une famille
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    Auteur

    Aventurier

    En Mars, 2013 (05:06 AM)
    Pourquoi le senegalais est egoiste? Wah wah rek tjipiri
    Auteur

    Toto

    En Mars, 2013 (10:06 AM)
    Tous ses grands titres ce sont des chansons d'autres personnes qu'elle a copiées. Donc aucune créativité. Au Sénégal, les artistes remplissent les salles parce que c'est une affaire de réseaux de relations et de snobs. Les gens viennent au théâtre pour du "me voilà - j y étais et j'ai fait ça". J ai rien contre elle, mais elle n'est pas la diva du Sénégal. Yémoul Khar Mbaye si tank, par exemple. C'est vrai qu'elle ne doit pas toukours se la ramener comme si elle est exceptionnelle. Elle est dans les rangs, voilà.
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    Auteur

    France(rouen)

    En Mars, 2013 (10:13 AM)
    Je l'aime comme femme, mais je ne sais pas comment la contacter
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    Auteur

    Beninois

    En Mars, 2013 (10:17 AM)
    Dieu cree ce qu il veut a partir de lui meme

    Moi j ai connu trop de femme dans ma vie et j en suis pas fier du tout avec le recul

    Mais force est de reconnaitre que pour moi cette femme est ce qu il a de mieu de beau de sensuel que dieu a donner au senegal

    Que dieu la protege
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    Auteur

    Aa Fouta

    En Mars, 2013 (23:27 PM)
    tu es l
    Auteur

    Mme Fall

    En Avril, 2013 (10:08 AM)
    je l'aime bien c'est une grande dame, la classe, ses chansons, ses tenues et ses propos. Longue vie à Coumba
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    Auteur

    Men2jah

    En Mars, 2014 (23:06 PM)
    bon je vous salut tous aider moi a mon sujet

    est ce que par hasard personne saurrai ou habite a dakar coumba gawlo merciiii d'avence :sn: 
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