Jeudi 25 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
International

VISITE DE NICOLAS SARKOZY AU MAROC : Plusieurs projets et 2 discours pour se faire pardonner « l’offense »

Single Post
VISITE DE NICOLAS SARKOZY AU MAROC : Plusieurs projets et 2 discours pour se faire pardonner « l’offense »

Le président français, Nicolas Sarkozy est au Maroc depuis le lundi 22 octobre pour une visite d’Etat de quatre jours. Accueilli à Marrakech, la ville des hôtes par sa Majesté Mohammed VI, le chef de l’Etat français a amené dans ses bagages plusieurs projets et s’est fait accompagner par plusieurs hommes d’affaires français « comme pour se faire pardonner l’offense de mai-juin dernier », période pendant laquelle, il comptait passer en « coup de vent » au Maroc après une tournée qui l’aurait mené en Tunisie et en l’Algérie, après l’euphorie de la présidentielle victorieuse. 

Nicolas Sarkozy, selon la presse marocaine qui rend compte de sa visite d’Etat, se prononce aujourd’hui, mercredi 24 octobre à Tanger sur sa vision « d’une méditerranée intégrée ». Hier, mardi 23 octobre, il était l’hôte du Parlement chérifien. Devant les élus des deux chambres réunis en l’occasion, le bouillant chef d’Etat français a plaidé pour « un véritable partenariat » entre son pays et le Maroc. « Je suis venu vous proposer un véritable partenariat avec le Maroc, sans arrogance, parce ce que si la France a beaucoup à donner, elle a aussi beaucoup à apprendre » a-t-il assuré aux représentants du roi. Selon le président français, qui a entamé lundi une visite d’Etat de trois jours dans le royaume, ce "nouveau partenariat" doit être "centré sur des projets structurants et stratégiques pour l’avenir de nos deux pays".

Le chef de l’Etat français était fondé d’avancer de telles propositions d’autant plus que son pays avait signé la veille, le lundi premier jour de la visite sous sa supervision et celle de sa Majesté, le Roi Mohammed VI, pour au moins deux milliards d’euros de contrats civils et militaires. Il est vrai, apprend-on dans certains milieux avisés marocains, qu’il n’a pas su toutefois, fléchir le désir marocain de se passer des « Rafales », avions français de chasse pour les F16 américains.

N’empêche la France trouvera compassion dans l’important projet portant réalisation d’une ligne de train à grande vitesse (Tgv) entre Tanger et Casablanca. Ce chantier est estimé à 2 milliards d’euros, dont la moitié reviendra notamment à trois entreprises françaises, Alstom, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) et Réseau ferré de France, pour le matériel roulant et l’équipement de la voie (signalisation, sécurité), déclare-t-on même source.

En outre, Alstom a signé deux autres contrats. Le premier avec l’Office national des Chemins de fer marocain (ONCF) se monte à 74 millions d’euros pour la livraison à compter de 2010 de 20 locomotives Prima électriques de nouvelle génération et la maintenance pendant deux ans.

Le second, d’un montant de 200 millions d’euros, porte sur le domaine de la génération d’électricité avec une participation à l’équipement de la future centrale à cycle combiné d’Aïn Béni Mathar, située à une centaine de kilomètres d’Oujda, dans le nord-est du pays. Samuel Sarr, le ministre de l’Energie au Sénégal serait certainement très heureux de signer un tel contrat pour sauver des ténèbres la Senelec.

Autre contrat dans l’escarcelle française cependant et pour revenir à la visite du chef de l’Etat français au Maroc, la vente d’une frégate polyvalente de classe FREMM. Selon la presse marocaine, son coût s’élève à 500 millions d’euros. La France devrait aussi moderniser 25 hélicoptères Puma et 140 véhicules blindés de l’armée marocaine. Comme elle devra fournir également un système de surveillance des frontières.

Sur un autre registre, un protocole d’accord a été signé entre la société française spécialisée dans la production l’énergie nucléaire Areva et l’Office chérifien des phosphates (OCP) pour l’extraction de l’uranium de l’acide phosphatique marocain.

En outre, la France va ouvrir un crédit de 38 millions d’euros pour le financement du projet d’assainissement de l’agglomération de Nador (nord) et elle devrait faire un don de 8 millions d’euros pour soutenir l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), un programme social qui cible les régions et les quartiers les plus pauvres du Maroc, selon la source gouvernementale marocaine. Le Maroc est le premier bénéficiaire de l’aide française avec 200 millions d’euros en moyenne par an et la France est le premier partenaire commercial du royaume.

Les Marocains veulent juger sur pièce

Cependant au royaume, on semble « tièdement » enthousiaste vis-à-vis du successeur de Jacques Chirac, considéré ici comme un « véritable ami du Maroc au point d’y passer la plupart du temps, ses réveillons ». Les milieux économiques paraissent en effet, plus circonspects à l’endroit du nouveau pouvoir français. Est-ce la raison pour laquelle, devant le Parlement hier, Nicolas Sarkozy a invité à « nouveau partenariat" entre le Maroc et la France. Tout comme il a salué l’ouverture du Maroc à la compétition économique mondiale, estimant que « ce pari courageux est en train de payer, puisque l’économie marocaine est en pleine expansion". "Les infrastructures, l’environnement des affaires, tout évolue et se modernise", s’est-il félicité.

N’empêche, on rencontre plusieurs sujets de sa Majesté qui pensent que la France ne voit pas souvent d’un bon oeil “l’approche marocaine de la cooperation en Afrique”. Même si M. Sarkozy a considéré que "le développement du Maroc est bon pour les entreprises françaises et pour la France".

Par ailleurs, évoquant devant les représentants au Parlement, la question de la migration, le président français a souligné la nécessité d’améliorer la gestion concertée des flux légaux de personnes entre les deux rives de la Méditerranée. Il a indiqué que la Conférence euro-africaine de Rabat sur la migration et le développement, en juillet 2006, a ouvert une ère nouvelle dans l’histoire de la migration en montrant qu’il n’existait pas d’autre solution que la dialogue entre les pays d’origine et les pays de destination. Il a fait part de son intention de poursuivre ce grand chantier dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne au deuxième semestre 2008 en organisant une deuxième conférence euro-africaine sur le modèle de la Conférence de Rabat. Il a noté que la France et le Maroc ont un rôle pilote à jouer pour définir les voies d’une gestion concertée des migrations fondées sur le co-développement.

Soit, mais les Marocains qui ont encore à travers la gorge l’offense de mai dernier, attendent encore plus de gages de la France.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email