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Les pays les moins avancés peinent à remonter la pente, relève la Cnuced

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Les pays les moins avancés peinent à remonter la pente, relève la Cnuced

Le développement économique est à la traîne dans pays les moins avancés, rendant improbable la réalisation à moyen terme de l'objectif d'éradication de la pauvreté sur la planète, indique la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) dans un rapport accablant. Les experts onusiens appellent la communauté internationale à prendre des mesures vigoureuses pour casser le cercle vicieux de la pauvreté et du sous-développement.

La Cnuced tire la sonnette d'alarme dans son rapport 2016 sur les pays les moins avancés (PMA), intitulé Le processus de reclassement et au-delà : tirer parti de la dynamique. Selon les experts onusiens, le processus de la sortie des 48 PMA du cercle vicieux de la pauvreté et du sous-développement est en panne. La communauté internationale s'était pourtant engagée à s'assurer que d'ici 2020 la moitié des pays classés PMA sortiront de cette catégorie. Cet objectif semble aujourd'hui hors de portée, avec le ralentissement des croissances économiques des PMA, tombées en moyenne à 3,5%, alors qu'il faudrait une progression annuelle de 7% pour leur passage à la catégorie suivante.

« Seul un pays (les îles Samoa) a été reclassé depuis 2011, écrivent les auteurs du rapport. Trois autres devraient l'être (Guinée équatoriale, Vanuatu et Angola) dans les prochaines années. » Les spécialistes estiment qu'en tout, seulement 13 pays seront à même de répondre aux critères de reclassement d'ici à 2021, très loin des 21 pays qui étaient censés être reclassés. 

Qui sont les PMA ?

Pour rappel, l'Organisation des Nations unies (ONU) a créé en 1971 la catégorie des « pays les moins avancés ». Trois critères sont pris en considération pour réactualiser régulièrement la liste des Etats classés PMA : revenu par habitant (sous le seuil de 1 242 dollars annuels), capital humain (calculé à partir des indicateurs de nutrition, santé, scolarisation) et alphabétisation.

L'appartenance à la catégorie des pays les moins privilégiés donne droit à diverses concessions, parmi lesquelles l'accès préférentiel au marché et à une assistance technique spéciale. Ces pays bénéficient aussi d'autres mesures internationales de soutien tels que l'accès prioritaire à l'aide publique au développement (APD) et l'allègement de la dette.

A la dernière réactualisation de la liste des PMA (2015), celle-ci comptait 48 pays, localisés pour l'essentiel en Afrique subsaharienne (34 pays), en Asie du Sud (9 pays), dans les Caraïbes (1 pays) et le Pacifique (4 pays). Depuis quarante-cinq ans que cette catégorie existe, seuls 4 pays ont réussi à sortir de la liste, à savoir le Botswana (1994), le Cap Vert (2007), les Maldives (2011) et les Samoa (2014), pour rejoindre la catégorie plus prometteuse des pays en développement.

Pour que plus de pays de la liste des PMA puissent faire autant à l'horizon 2020, la communauté internationale s'était solennellement engagée, lors de la quatrième Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés qui s'est tenue en 2011 à Istanbul, à redoubler la solidarité internationale envers ces pays. Or, cinq ans plus tard, les experts constatent avec désarroi que les objectifs définis ne seront pas atteints.

Les inégalités se creusent

Le rapport 2016 sur l'état des PMA est accablant. Alors qu'un nombre limité de pays a, certes, réussi à sortir du cycle du sous-développement pour emprunter résolument la voie de l'émergence, les inégalités se sont creusées dans le monde en général. « Depuis 1990, peut-on lire dans le rapport de l'agence onusienne, la proportion des pauvres vivant dans les 48 PMA a plus que doublé à l'échelon mondial, atteignant nettement plus de 40%». Selon l'étude, l'extrême pauvreté touche entre 70% et 80% de la population dans six PMA en bas de l'échelle et entre 50% et 70% dans 10 autres.

La Cnuced rappelle également que 43% de la population des PMA n'ont pas accès à l'eau et que la majorité des 1,1 milliard de personnes privées d'électricité sur la planète (soit 53,4%) vivent dans ces pays. Enfin, malgré la prise de conscience de la communauté internationale de la solidarité indispensable pour aider les PMA à se développer, la pauvreté n'a eu de cesse d'augmenter dans ces pays au cours des 30 dernières années.

Causes et recommandations

Selon Rolf Traeger, le coordinateur du rapport 2016 de la Cnuced, les causes du blocage économique des PMA sont à chercher dans la crise financière mondiale de 2008-2009. Cette turbulence dont les effets se font encore ressentir aujourd'hui, « s'est traduite, a expliqué Traeger dans une interview au quotidien Libération, par une forte réduction de la croissance mondiale », provoquant « une contraction du commerce mondial qui continue à peser sur les économies des pays les moins avancés ». Et d'ajouter : « Sur fond de ralentissement de l'activité mondiale, la catégorie des PMA a enregistré une chute des exportations de matières premières comme le pétrole, les métaux ou les matières premières agricoles ». A ces difficultés conjoncturelles s'ajoute le problème de la pression démographique à laquelle la plupart des PMA sont soumis, notamment ceux d'Afrique subsaharienne, en première ligne des pays les moins bien lotis.

Comment les PMA peuvent-ils sortir du cercle vicieux dans lequel ils se sont enfermés ? Reprenant à leur compte le proverbe grec « aide-toi et le ciel t'aidera », les experts onusiens suggèrent aux Etats concernés de s'engager résolument dans ce qu'ils appellent le « reclassement dynamique », un processus marqué par des changements structurels qui entraînent une hausse de la productivité de leur économie, comme l'a réussi notamment le Botswana. Ce pays est souvent cité par les spécialistes en exemple de la gestion intelligente des ressources minérales et humaines, mises au service du développement. 

Enfin, conscients que les efforts des PMA seuls ne suffiront pas à stopper la dégradation de l'économie de ces pays, les auteurs du rapport lancent aussi un appel aux pays donateurs afin qu'ils respectent leur engagement à long terme : celui de consacrer entre 0,15% et 0,2% de leur revenu national à l'aide aux PMA. Ce passage à l'acte est impératif car, comme le rappelle le secrétaire général de la Cnuced, Mukhisa Kituyi, ce sont dans les pays les moins privilégiés que « la bataille mondiale en faveur de l'élimination de la pauvreté sera gagnée ou perdue ».



6 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2016 (06:45 AM)
    Nous on est immergent. Qu´on arrete de changer les qualificatifs, pour plus de decence: Pays sou-developpés, Tiers monde, en voie de developpement, les pays les moins avancés et dans notre cas, soi disant pays emergent. C est ridicule de le dire quand on a l´eau au dessus de sa tete et que les piranias et les requins predateurs vous bouffent les couilles.
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  2. Auteur

    Aziz

    En Décembre, 2016 (07:14 AM)
    C'est surtout que vous avez des dirigeants incompétents et qui ne pensent qu'à enrichir avec leurs proches. Le pays restera pauvre...
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    Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2016 (07:18 AM)
    Un dementi cinglant a tous les thuriferaires qui nous font croire qu avec la preference accordee aux mares a boue, le Senegal est sur le scheming de l emergence.
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    Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2016 (13:01 PM)
    Dirigeants incompétent ,absence de démocratie , peuple analphabète sans culturet fainéants et mendiants .......faudra des siècles pour que ces pays changent !
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    Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2016 (21:38 PM)
    Et comme toujours c'est l'Afrique qui n'avance pas ! Et pourquoi donc ? Les africains sont des fumiste voilà pourquoi !
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    Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2016 (22:27 PM)
    Donc le Senegal n'a pas encore atteint le seuil de pays en développement selon les critères.

    bcp de pays en Afrique hors pma le sont parceque ils ont plus d ressources naturelles. mais ils sont pas mieux que le Sénégal. Le Sénégal restera toujours un paradoxe. :sunugaal: 
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